Le 18 septembre ou l’incident de Mandchourie

Je me permets un petit peu d’histoire sur la Chine, mais au regard des évènements actuels se déroulant entre la Chine et le Japon, ainsi que l’anniversaire de cette date, déclarée « Jour national d’Humiliation » par le PCC, quelques précisions s’imposent.

Je ne vais pas vous vendre des compétences, mais je pompe allègrement (attention, grosse perche!) sur Wikipédia s’agissant de l’évènement du 18 septembre 1931 (l’incident de Mukden) :

« Après la Guerre russo-japonaise (1904-1905), le Japon remplaça la Russie en tant que puissance dominante en Mandchourie. La politique japonaise concernant la Chine était conflictuelle tout au long des années 1930. Jusqu’à la création du quartier-général impérial en 1937, l’armée japonaise du Kantôgun disposait d’une certaine indépendance en Mandchourie et dans le Nord de la Chine, à la fois à l’égard du gouvernement civil et de l’autorité militaire à Tōkyō.

Le but des jeunes officiers japonais en Mandchourie fut de donner un prétexte qui pourrait justifier l’invasion militaire japonaise et le remplacement du gouvernement chinois de la région par un gouvernement japonais ou fantoche. Ils choisirent donc de saboter1 une section de chemin de fer près du lac Liutiao (en chinois : 柳條湖). Le fait est que cette zone ne portait même pas de nom officiel et n’avait aucune importance militaire pour aucun des deux camps, si ce n’est qu’elle se trouvait à huit cents mètres de la garnison chinoise de Beidaying.

Immédiatement après l’explosion, les Japonais cernèrent la garnison chinoise toute proche, et attaquèrent les troupes qui y étaient cantonnées sous prétexte que toute propriété du Japon devait être protégée des assauts des troupes chinoises, déclenchant l’invasion de la Mandchourie. En quelques jours, les trois provinces du Heilongjiang, du Jilin et du Liaoning (où se situait Mukden) furent contrôlées par les Japonais »

Demain sera donc la date anniversaire du tragique incident. Ce jour peut être mis en perspective avec les tensions particulièrement vives entre Tokyo et Beijing au sujet de l’appartenance des îles DiaoYu (Senkaku en japonais). Si vous avez raté l’épisode (fort suivi ici), voici un lien de rattrapage ainsi que l‘apaisement « officiellement » prôné par le PCC. Enjeu hautement stratégique, vu les probables capacités en hydrocarbures des îles Diaoyu, cet évènement se transforme en Chine en un véritable coups de force patriotique. Une vraie baguette magique prompte à assurer une unité qui ne fait nullement défaut dans ces tristes moments. Pour preuve, j’en veux la manifestation que j’ai entre-aperçue samedi à la Grande Pagode de l’Oie Sauvage, avant d’aller au temple Louguantai , la voiture de marque japonaise complètement renversée et partiellement fracassée à mon retour ainsi que les nombreux drapeaux déployés aujourd’hui devant les devantures des petites commerces.

L’université nous à même envoyé plusieurs SMS de mise en garde et de vigilance afin de limiter nos déplacements en dehors du campus, c’est dire la tension de l’instant. Je gage que demain sera un jour comme un autre mais l’atmosphère sera surement un peu plus électrique que d’habitude. Nous verrons bien.