Qu’est ce qu’on mange ?

Second article consacré aux 小吃. Nous restons dans la simplicité et le salé avant tout. Vendredi dernier j’ai eu le plaisir de passer une soirée culinaire en me promenant avec 刘帅 (mais si, mon partenaire de langue! Rhoo) dans le quartier musulman 回民街 (Hui Min Jie). Grand quartier touristique qui a la particularité de se transformer tous les soirs en véritable marché de nuit avec ses « bouisbouis » de toute sorte. Ce quartier comprend une très forte concentration d’une minorité ethnique que l’on appelle les Huis (回族), pratiquant un islam relativement modéré mais surtout « loyal » à l’ethnie majoritaire, les Han (汉族).  Tout rapprochement avec les musulmans du golf méditerranéen ou encore des Ouighours n’est donc pas « vraiment » pertinent ou comparable…ce qui pourrait expliquer en grande partie l’absence d’encrage des formes de terrorismes se proclamant d’un islam « rigoriste ». Bref, je m’égare, on est là pour parler bouffe pas de géopolitique (dommage!)

  • Le tofu  « à la plancha »

Je ne trouve pas d’autres mots que « plancha » puisque c’est exactement le même mode de cuisson : une plaque lisse et chauffée au gaz. Le tout oint d’une couche d’huile généreuse où l’on y fait sauter des tranches de tofu au gout « neutre ». Ce tofu cuit des 2 côtés est ensuite saupoudré de piment séché, tout en continuant de cuire. La tranche est enfin découpée en petits morceaux, très tendres, puis recouvertes de coriandre fraiche. Ainsi servi dans une barquette en polystyrène  avec un cure dent en guise de fourchette (pourquoi faire compliqué ?) et hop, on déguste ça pour 5Y (C’est cher! … Qui a dit « Sale pince »? Groumph!)

Miaaaaaaam!

 

  • Les brochettes d’œufs de caille

De délicieuses brochettes d’œufs de caille enduite d’une sauce à base de cacahuète et agrémentées (au choix) de piment séché. Assez étonnant de voir l’inventivité des chinois pour créer autant de différents 小吃, mais c’est indubitablement succulent. Le palais (et la photo) parlent d’eux-même. Bon appétit, bien sur!

A 5, t’as plus rien!

Premiers résultats de mi-parcours

N’étant jamais à l’abri d’une tripotée de fayots prompts à réclamer des évaluations de milieu de semestre, nous y avons donc eu le droit. Ils ont eu lieu en 情读 (lecture intensive) et en 听力 (écoute). L’organisation de telles évaluations n’étant pas possible en cours de conversation intensive (trop de temps perdu) ni en cours d’écriture (seulement 2h de cours par semaine).

Je vous passerai le stress que cela a provoqué en moi : comme l’impression de revivre « Les années Fac » (Big up à la série AB production) et les sempiternels partiels de fin de semestre. Il faut également savoir qu’en Chine on note sur 100 avec une moyenne à 60.

Concernant l’évaluation d’écoute (ma bête noire) : la professeur a carrément sorti de « magnéto-cassette »…sisi! Bon con que je suis, il a fallu que j’arrive en retard, trop occupé à boire un café en papotant avec mon amie belge Sarah…bref! Le principe est relativement simple : on écoute et on coche les cases correspondants à la bonne réponse. 2 écoutes pas plus! Je vous épargnerai donc la qualité audio de ce genre de matériel qui n’a pas du servir qu’une seule fois (Sic). Je ne vais pas me cacher derrière ça, j’ai récolté 69/100. Déçu (un peu) mais logique vu que je trouve que c’est l’élément d’apprentissage le plus compliqué. Mon camarade 老山, mu par son légendaire enthousiasme, n’a pas arrêté de m’indiquer à chaque fois la réponse avant même que j’ai eu le temps de comprendre ce que voulait dire l’énoncé…il a eu la même note que moi. En ce sens, je considère encore valoir à peine 60…

Mouairf…. (Alain De Greef style)

S’agissant de l’évaluation de « lecture intensive », cela s’est mieux passé même si nous avons eu le droit à un gros coup de « poker menteur » de la part de la prof, qui décide le lundi de mettre l’évaluation au mardi plutôt qu’au jeudi initialement prévu ; la saleté! Résultat : 4h30 en bibliothèques à recopier 5 fois l’équivalent de presque 200 mots (en nombre de caractère, c’est quasiment 300!). Dans cette matière, et dans bien d’autres, les chinois semblent particulièrement friands d’exercices type (ce que me confirme Sarah) :

  • On vous donne le pinyin, à vous de retrouver le caractère correspondant ;
  • Remplir les phrases à trous en piochant le bon mot dans une liste donnée ;
  • 2 phrases à trous, 2 mots de sens proche => à vous de placer le bon mot à la bonne place (pas simple) ;
  • Reformuler des phrases ou continuer un dialogue en utilisant des structures grammaticales prédéterminées ;

Je m’en suis sorti haut la main avec un 93/100 pour 2 heures d’évaluation, la meilleure note étant 94/100. Toutefois je nuance : ça note super « tranquillou », limite s’ils peuvent te donner les réponses (je parle des profs) ils le feraient. Donc la encore, cela ne reflete pas totalement un niveau mais c’est encourageant. Le contraste était assez étonnant avec l’évaluation d’écoute: les Kazhaks et Ouzbek avec cartonné cette dernière mais se sont un peu plantés sur la lecture intensive, plus académique…plus scolaire (comment ça,je sous entend des trucs?…bah ouais!)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

On se tient au courant pour la suite…je retourne réviser…again -_-

Visite d’un village « traditionnel » : 农村

Voici la 2nd partie de la visite organisée par l’université le samedi 17 novembre 2012 : la visite d’un village « typique », un vrai de vrai de la campagne vraie! Genre par Shanghai ou Beijing : du vieux, de la vraie poussière toute vieille, mais surtout, de l’authenticité (mon péché mignon!).

Après la visite du temple de Sima Qian (司马迁), nous avons donc repris le bus en fin de matinée pour aller… MANGER!! Je vous passerai les détails, on m’a suffisamment reproché de parler constamment de nourriture et autres spécialités culinaires (bande de pisse vinaigre!). J’ai avant tout noté que mes compères de d’Asie Centrale (Ouzbek & Kazakh pour les nuls en géographie…) n’ont que très peu apprécié la pitance, jugée bien trop relevée à leur goût…. no comment…

Après avoir donc ingurgité l’équivalent de 4 rations, histoire de ne pas trop en laisser sur la table (c’est pas bien de gâcher, même en Chine!!), nous repartons derechef en bus pour 15 petites minutes. Et nous voilà donc arrivés aux abords d’un village traditionnel, que l’on appelle communément un 农村 (Nong Cun)

Rhooo que c’est zoli! Je suis fan par avance!

Nous descendons donc la pente douce qui va nous amener progressivement à l’entrée du vieux village, toujours habité. L’organisation nous donne « royalement » presque 1h30 pour procéder à la visite. Les petits groupes se forment et je serais donc avec mon ami Ouzbek 老山 (Lao Shan) et Shi Wan, un compagnon Tchèque.

En avant la visite

A vrai dire il n’y a pas grand chose à raconter si ce n’est laisser les photos parler d’elles-mêmes. Nous avons eu la chance d’avoir un temps relative « chaud » pour un mois de novembre dans le Nord de Xi’an, rendant ainsi la visite particulièrement agréable.

La structure du village semble assez identique à n’importe quel autre village : quadrillage plus ou moins régulier, avec d’étroits passages sur les côtés, afin d’accéder aux maisons en arrière plan. Il y’ avait bien un petit côté « Tigre & Dragon » pour ce qui est de l’architecture globale du 农村.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Les cours intérieures sont de toutes beautés et fidèles à l’image que l’on s’en fait dans les vieux films de Kung-Fu. Nous avons pu également observer les vestiges et reliques d’un temps impérial un peu révolu mais dont la poussière du temps et des hommes n’a en rien altéré la beauté (selon moi).

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Nous avons même eu le droit à une petite scène de vie (plutôt spontanée à première vue), confrontant 2 Kazakhs et mon ami Ouzbek 老山 à un vendeur de casses-tête chinois facétieux (ouf, j’ai réussi à la placer). Crevant!

Je sens que l’on n’est pas sorti de l’auberge…

Paie ton calumet de la paix, mouarf!

Nous finissons la visite en parcourant la cours de l’école du village, dont le fond est constitué d’une pagode au pied de laquelle il est possible d’allumer de l’encens…moyennant de (mettez-y le ton) : L’ARGENT! Normal quoi, that’s China!

L’école primaire / temple / pagode / épicerie ….

Je me fait appeler au téléphone par ma camarade camerounaise qui m’explique que tout le monde n’attend plus que moi et mes 2 comparses pour repartir, le temps pas si vite! Nous avons, pour la peine, pris notre temps pour remonter le (loooong) chemin nous permettant de sortir du village et de regagner l’autocar ; that’s la France (et toc!). Bref, c’est reparti pour 3h30 de bus…j’y ai terminé ma nuit précédente et achevé mon torticolis. Enjoy!

Fasuna, Christina et Mitsuko => POUET!

Comment…j’apprends le chinois au quotidien ?

Si j’étais une personne qui a dans l’idée de venir étudier en Chine, c’est bien l’une des questions majeures que je me poserais. Je me suis moi même posé cette question et ai trouvé quelques réponses de parts et d’autres.  Mais après presque 3 mois d’expérience sur le sujet, je pense pouvoir raisonnablement  faire un petit topo sur la question (ouais je me la joue!). Sachant qu’en réalité, je suis d’avis de dire que cette méthode s’applique à toute situation d’immersion dans un pays étranger.

Avant tout je distinguerais 2 méthodes qui se complètent et fusionnent, l’une pouvant même être perçue comme le pendant pratique ou la conséquence de l’autre : la méthode scolaire et la méthode « para-scolaire ».

Méthode d’apprentissage scolaire

Les cours à l’Université

C’est un peu la « marque de fabrique » du projet dans lequel je m’investis au quotidien : des cours de chinois dispensés quotidiennement dans un cadre universitaire et avec des professeurs compétents en la matière. Mes outils principaux sont donc les cours en classe ainsi que les supports de cours : livres et feuilles d’exercices divers données en classe. 4 cours différents afin de focaliser notre attention sur un élément particulier de la langue : cours d’écoute, cours d’écriture, cours de conversation et cours de « lecture intensive » (qui fait surtout une synthèse de tous autres cours).

Le livre de « lecture intensive »

Cours de conversation

Écriture & Ecoute

Les conversations entre étudiants étrangers

J’assimile également cet élément à l’apprentissage strictement scolaire dans la mesure où nous nous contentons avant tout d’essayer de recracher et d’utiliser les nouvelles tournures de phrases et vocabulaire fraichement appris. Parfois cela peut virer au ridicule car certaines tournures de phrases se révèlent assez peu usitées ou encore parce que (parfois) nous ne faisons que deviner ce que l’autre essaye de dire au regard du contexte dans lequel s’inscrit la conversation : on devine plus que l’on ne comprend. Néanmoins à mes yeux, cela reste un excellent entrainement, un échauffement bienvenu pour un peu « débriefer » du cours avant de tenter quoique ce soit en direct avec les chinois. Et puis quel moment agréable que de pouvoir avoir l’impression d’être compris alors que l’on vient de formuler une phrase avec 3 fautes consécutives de grammaire ^^.

Le bachotage à la Bibliothèque

Le Saint Graal…euh…

Là aussi, grande classique pour étudiant sérieux et consciencieux, la « B.U ». Bâtiment très important à mes yeux puisqu’il me permet d’y travailler sereinement, sans la tentation de « l’internet à la maison ». Grandes salles de lectures avec leurs rangées de tables et de chaises moyennement confortables, j’y passe globalement 10 heures par semaine. Le grand jeu étant d’y trouver une place de libre ; libre s’entend comme une place où un petit malin n’a pas laissé négligemment ses livres de cours, histoire de « chauffer » le lieu. Combien de fois je suis resté sur une place « réservée » et de ne voir personne y prendre place durant les 3h où je suis resté. Et quand il n’y a plus de place, je nettoie par le vide, en dégageant les livres que le propriétaire viendra certainement récupérer ….dans 4h si ce n’est plus. Je ne vais quand même pas me priver de cet outil à cause de ces chtites manigances de bas étages!

Genre ça bosse!

Méthode d’apprentissage extra-scolaire

L’utilisation des médias traditionnels (développement de l’écoute)

Me concernant je vais surtout vous parler de la radio vu qu’il s’agit de mon média « traditionnel » de prédilection. Sans images ou autres sources de déconcentrations, la radio permet de se focaliser sur la diction, le parlé quotidien, l’accent, l’intonation (souvent bien différente de celle que l’on apprend, mais j’y reviendrais). Tous les matins, j’allume donc « Emilio », le poste de radio, pour me farcir pendant presque 45 minutes, l’équivalent de nos « antennes-libres » en chinois. On se rend vite compte que l’on ne comprend rien à l’essentielle de la conversation mais rien que le fait que de reconnaitre quelques bribes est très encourageant! Maintenant j’arrive à comprendre quand on me balance les chiffres en chinois et à 100km/h, c’est déjà ça de pris grâce à la pub (à défaut de comprendre si Monsieur Wang a réussi bander pendant sa nuit de noce…hé oui, dès 7h du mat, certains ne reculent devant rien!)

Mon avis :

Très honnêtement, je ne sais pas si cette écoute régulière à un réel effet à court, moyen ou long terme, mais j’aime à le penser. Au moins cela ne fait pas de mal et permet de travailler son chinois sans en avoir trop l’impression. Je pense que c’est la même chose pour la TV. Mais je reconnais cette qualité à la radio de forcer le cerveau à se focaliser sur le son plutôt que sur les images qui deviennent vite une béquille indispensable en Chine, surtout à ce stade de l’apprentissage.

« Bandour, c’est Emilio, le casse burnes du matin »!

L’utilisation des médias 2.0 (développement de l’écoute & de la lecture)

C’est le quart d’heure « cirons les pompes à l’Internet et le ouebdeupoingzerro« . Mine de rien (et de crayon…deux fois!) c’est surement l’une des plus grande mine d’or en terme d’apprentissage…à condition de savoir s’en servir évidemment. Maintenant Papy vieux con a fait son laïus sur la « Oueb Technoulougie« , j’attaque plus précisément le sujet.

Sites internet

Après avoir fait quelques courtes recherches, j’ai finalement conservé que les sites les plus simples d’utilisation et les plus courants. En réalité il n’y a pas de miracle : le mieux est encore de regarder séries ou films en chinois…sous titrés chinois, c’est encore mieux. L’avantage, c’est que l’on peut se raccrocher aux images faute de réellement comprendre ce qui se dit. Toutefois quelques séries se distingues par leur « relative » facilité d’accès.

  • Le classique du genre étant le clone de Youtube => Youku : aussi fourni que son mentor…mais dans un style chinois^^. A ma grande surprise il permet également de visionner les dernières séries américaines à la mode avec les sous titres…en anglais gnark!gnark (bah quoi? On a bien le droit de se détendre un peu bordel!). Si vous voulez accéder à l’onglet des séries, c’est par là!
  • Le clone => Tudou (« Pomme de terre » ou « patate », hé ouais, ça ne s’improvise pas…). Même contenu que sur Youku mais c’est sur ce site que je me regarde le « Caméra Café » chinois ^^, assez accessible également
  • Enfin, un site comparable aux 2 autres, en plus lisible : www.verycd.com (merci Hua). Pareil donc, une encyclopédies de vidéos en streaming, avec notation en sus.

Mon avis

Sur ces sites y’a à boire et à manger, c’est indéniable! Plus accessibles que leurs homologues européens s’il ont s’en tient à l’apprentissage du chinois (à savoir : mater des séries plus ou moins tolérables, le tout en chinois et gratuitement), c’est une mine d’or à explorer sans hésitation. Je dirais même que c’est à utiliser très régulièrement.

Les blogs

J’en retiendrais deux qui, hélas, ne sont pas francophones mais qui sont particulièrement bien élaborés pour l’apprentissage du chinois ou encore pour appréhender la démarche de l’apprentissage du chinois au quotidien ou sur le long terme.

  • Le site du suédois Olli Linge « Hacking Chinese« . Ce blog a le mérite de poser les bonnes questions et surtout d’y apporter les réponses que l’on attend. Pas avare en conseil, la lecture de ses post est très éclairante. Chaudement recommandé! Il est également présent sur Twitter @HackingChinese
  • Le blog de l’Italien Furio « Sapore Di Cina » . plus dans le ressenti et dans l’expérience personnelle, ce blog s’agrémente aussi de belles photos de voyage en Chine et dans des endroits relativement peu fréquentés. Excellentes explications et lecture très agréable des articles. Je le recommande tout autant. Egalement sur Twitter @saporedicina

Les logiciels

Ok c’est pas du Web 2.0, mais c’est ce dernier qui m’a permis de les trouver, et toc! J’en recommande là aussi 2, mais à usage différents :

  • Le logiciel de visionnage de vidéos et séries en streaming PPTV : il s’agit ni plus ni moins que d’un usage identique qu’un visionnage via Youku ou Tudou. Toutefois, je trouve le logiciel très pratique à utiliser même si tout est en chinois (pfiouu!)
  • Le logiciel Anki : logiciel qui permet de se confectionner des « jeux » de cartes de mémorisation (un peu comme un Memory) avec affichage aléatoires de celles-ci en fonction de nombre d’erreurs, du temps pour reconnaitre chaque carte… Ce logiciel est totalement paramétrable et vous pouvez aisément faire votre propre « paquet ». C’est ce que je fais et tous les mots nouveaux appris sont donc intégrés à ma base de donnée. Chaque jour, pendant 15 minutes, je révise donc des cartes aléatoirement choisies par le logiciel en fonction de mes précédentes erreurs. Le choix ainsi effectué permet de consolider l’apprentissage des caractères chinois ainsi que leurs prononciations. Le plus rébarbatifs étant d’entrer dans la base de donner un par un, chaque sinogramme mais libre à vous de télécharger sur le site les paquets de cartes constitués par d’autres utilisateurs, c’est totalement gratuit! Mais au moins avec mon paquet je sais qu’après presque 2 mois et demi d’apprentissage j’en suis à 600 mots nouveaux, ouch! C’est un outil est hautement recommandé ^^

Exemple de carte

Mon avis

J’utilise quasi-quotidiennement Anki et honnêtement j’en suis très satisfait. Il m’a permis de mémoriser bien des caractères que j’aurais rapidement oublié si Anki n’avait pas détecté ceux qui me donnaient le plus de mal. Il me permet également de savoir à combien de caractères nouveaux je suis depuis le commencement des cours : à savoir, 600 à aujourd’hui!! Après je ne suis pas un fanatique de cet outil qui sert à la mémorisation avant tout et non à la pratique réelle du chinois. Un bon adjuvant donc mais insuffisant en lui-même.

Le partenaire de langue (développement de l’écoute & de la conversation)

Voici une (ou des) personne(s) qui peut jouer un rôle déterminant dans l’apprentissage de la langue chinoise, celle de tous les jours et non celle des livres. Voici une personne qui va « vivifier » votre vocabulaire, votre manière de parler. Voici une personne qui va vous donner quelques expressions typiques, potentiellement utilisables tous les jours ou pour frimer auprès de vieux chinois convaincus que vous ne savez pas dire autre chose que « 你好 ». Voici une personne qui va vous faire aimer différemment la langue chinoise (mais cela vaut pour toutes les autres langues en réalité). Enfin, voici une personne avec qui vous allez confronter la diction du professeur avec la sienne (souvent plus « authentique »), confronter la pertinence de certains mots appris par rapport à d’autres non encore appris.

Cette personne peut être aussi bien votre petit(e) ami/ami(e) ou un étudiant ou autre mais la règle première est que cette personne soit chinoise. Même si vous trouvez un occidental quasiment bilingue, c’est pas bon! Peu importe la relation que vous entretenez avec : camarade de café, de bibliothèque, de cantine, de sortie, de lit etc…, gratuit ou payant (non, j’ai dit « pas les putes »!),

J’ai dit « Pas les…. »

L’importance étant que vous passez un bon moment en sa compagnie et surtout…QUE VOUS PARLIEZ CHINOIS SANS ETRE (TROP) TERRORISE PAR LA PEUR DE VOUS TROMPER!

Cette peur est logique et compréhensible. Mais si vous avez trouvé le bon partenaire celui-ci vous aidera à surmonter vos erreurs en vous corrigeant et en vous expliquant le pourquoi du comment. C’est ainsi que vous comprendrez que vous avez trouvé un bon partenaire de langue. En Chine, je dois reconnaitre que ce n’est pas bien compliqué : les étudiants, notamment, sont très accueillants et particulièrement curieux auprès des occidentaux, surtout dans une ville plus rurale comme Xi’an par rapport à la cosmopolite Shanghai ou l’historique Beijing. Nombreux sont vraiment prêts à vous aider sur ce point et c’est rassurant. D’ailleurs en début de mois de novembre 2012, un « chinese language corner » avait été organisé par les étudiants chinois. Le principe est simple : vous vous pointez pour venir parler chinois avec des étudiants chinois, et c’est tout.

Voici, à mes yeux, quelques impératifs à respecter pour avoir un bon partenaire de langue :

  • S’assurer que c’est une vraie bille en anglais/français : vous serez sûr que vous n’aurez pas de solution de replie « facile » à la moindre difficulté de conversation ;
  • Prenez un partenaire ayant à peu près le même âge : le décalage générationnel en Chine peut être assez hallucinant par rapport aux pays occidentaux. A l’incompréhension linguistique, il n’est peut être pas utile d’y ajouter un choc culturel en sus (oui, en sus) ;
  • Parlez de sujets basiques : ne jouez pas la provocation en abordant les sujets « sensibles » => généralement on n’a pas le bagou linguistique pour défendre convenablement nos assertions et ça évite de trop gros mal-entendus. Merde, on est aussi là pour se faire des potes quoi!
  • Jouez « simple » : n’essayez pas d’en foutre plein la vue en essayant de placer la dernière structure grammaticale fraichement apprise en cours => ça sert à rien, vous avez 80% de chances de vous viandez et d’avoir comme réponse un « blanc ». Le but est de discuter de manière plus ou moins fluide, par de faire une démonstration de vos acquis. La conversation n’en sera que plus agréable pour tout le monde. Et je sais de quoi je parle…

De mon côté je ne sens pas de progrès particulièrement fulgurant mais je sens que j’ai passé une nouvelle étape : je n’ai plus trop peur d’engager une conversation avec l’appréhension de ne pas comprendre ce que l’on va me répondre. La première étape ayant été de ne plus avoir peur de parler en chinois, malgré les fautes, tout en ayant toujours peur de comment mon interlocuteur allez répondre. Maintenant, a pu peur!

« Mais qu’est ce qu’il dit…le tambour?? »

Méthode d’apprentissage façon « Guigui »

Je ne vais pas inventer la poudre ni m’étendre trop longtemps, l’essentiel a déjà été dit. A mes yeux, rien de remplacera la formule suivante : shaker + Pastis + Glaçons…mais je ne suis pas sur que cela plaise à tout le monde. Voici donc mes ultimes conseils en la matières :

  • Munissez vous toujours d’un cahier et d’un stylo chaque fois que vous vous baladez ou que vous vous déplacez. Chaque mot nouveau et qui vous parait utile pourra ainsi être noté à l’intérieur et être appris par la suite. Cela me paraît plus qu’indispensable. Me concernant, j’en suis presque à 150 mots non appris dans les livres, c’est vous dire. Juste par le biais de conversations ou de mots entendus à la radio ;

Bob, le partenaire indispensable

  • Ne vous laissez pas « bercer » par les dictionnaires électroniques : parfois un mot ou une expression en chinois sont difficilement traduisibles ou font souvent l’objet d’une mauvaise traduction. Laissez vous porter par le contexte et essayer de comprendre pourquoi ce mot a été utiliser ainsi sans chercher à tout prix à en connaitre le sens profond. Le Chinois est une langue de « contexte » alors ne l’oubliez pas ;

Je veux ça pour Noël!!

  • Fumez! Sans déconner, c’est un véritable facilitateur de lien social et de conversation. Vous rencontrez quelqu’un (souvent plus âgé), ne sachant pas comment vous aborder, il va souvent vous tendre une cigarette et hop, la conversation (fusse-t-elle brève) s’engage. Pas obligé de fumer à plein poumon mais comparativement aux pays occidentaux, la cigarette n’est pas encore (trop) diabolisée…pourvu que ça dure ^^ (et merde aux oreilles chastes et/ou bien pensantes hygiénico-maniaques) ;

Toi aussi, fait comme Mao!! Si fumer, ç’est pas être patriote faut qu’on m’explique là!

  • Potasser un peu la géographie chinoise : les régions et leur ville principale. Cela vous permettra de vous démarquer un peu du « Pékin » de base et surtout de comprendre certaines différences d’accents, de mentalités etc… En sachant (grosso-modo hein?!!) d’où vient votre interlocuteur, vous verrez sa joie s’étaler sur son visage ; et ça, ça n’a pas de prix.

LA!

  • N’hésite pas à …ne pas étudier constamment de chinois. Plutôt que d’apprendre jusqu’à l’écœurement et de se décourager, autant s’accorder des plages de détente bien à soi et déconnectées de la Chine et du chinois. Rien de mieux pour recharger un peu les batteries et de reprendre l’apprentissage par la suite, avec un enthousiasme conservé, si ce n’est décuplé.

Film conseillé pour oublier même que l’on a un cerveau…Merci Michel Caputo!

Et je terminerais en citant mon amie belge Sarah concernant l’apprentissage du chinois. Il peut se passer 2, 3 voire 4 mois pendant lesquels on a l’impression de stagner, de ne pas progresser malgré les efforts déployés. Mais il ne faut surtout pas se décourager car l’apprentissage du chinois est ainsi : des progrès rapides et fulgurant puis de longues phases de stagnation successivement entrecoupées de progrès…que nous jugerons toujours trop « maigres ». Mais c’est ainsi : il ne faut pas s’attendre un bon jour, au saut du lit, à être bilingue. C’est long, fastidieux et parfois décourageant mais quel bel apprentissage que la langue chinoise. On n’apprend plus qu’une langue : un schéma de pensée, une civilisation.