Qu’est ce qu’on mange : la soupe pimentée…de bon matin! (胡辣汤)

Reprenons les choses en mains car outre le fait que mon blog était réclamé à corps et à cris (si si), je pense que c’est encore cette petite pastille culinaire qui intéresse le plus. Encore que, « j’alimente » (pas mal, hein ?!) cette chronique que lorsque que j’estime que cela en vaut la peine.

Et aujourd’hui donc, ça en vaut la peine puisque je peux vous présenter une grande spécialité du petit déjeuner des Xi’anais (à tout le moins, de la région du 陕西-Shaanxi mais aussi sa voisine orientale, le 河南 – Henan): le (où « la », j’en sais rien!) 胡辣汤 (Hu La Tang) ou sa version plus complète, 肉丸胡辣汤 (Rou Wan Hu La Tang) => soupe/gruau pimenté aux boulettes de viandes.

Petit aparté sémantique avant tout : beaucoup semblent écrire cette soupe avec le caractère « 胡 » dont le sens ancien désigne les peuplades non Han (汉) du Nord-Ouest de la Chine, et qui pourraient donc correspondre à celles ayant longtemps vécu dans le Nord du 陕西 (Shaanxi), le 宁夏(Ningxia) et le 甘肃 (Gansu). Cela semble avoir du sens, puisque c’est une spécialité avant tout proposée par la minorité musulmane, non Han donc. Mais l’orthographe correcte semble être celle avec l’emploi du « 糊 ». Prononciation identique en son et en ton, mais sens différent puisque le caractère désigne un gruau ou congee (en anglais), texture effective de cette fameuse soupe. Fermons la parenthèse.

Cette soupe a effectivement une consistance entre la soupe et le gruau. Composée notamment de morceaux de chou, de carotte, de persil, de pomme de terre, de poivre noir et de boulettes de viandes, on y adjoint souvent des champignons noirs, communément appelés les  » oreilles d’arbres » (木耳). Ce plat est un petit déjeuner copieux et roboratif, souvent préparé dans une marmite géante et à même la rue, il est aussi accompagné de petits beignets comparables à des churros natures que l’on peut allègrement tremper (c’est important de tremper….). On trouve également des échoppes qui vendent une petit galette aux oignons et aux poireaux revenue à l’huile en accompagnement.

Des versions végétariennes sont assez courantes aussi, et cette spécialité culinaire est avant tout proposée par la minorité musulmane 回民 (Hui).

"Hu la la la" de bon matin!

« Hu la la la » de bon matin!

Forcément délicieuse, je me réserve cette soupe surtout pour les journées d’hiver rigoureuses quand bien même cela est servi de tout temps. On n’est jamais déçu à ce niveau là en Chine, et c’est heureux!

Bon appétit

Les vestiges d’une Chine qui disparait : Pingyao (平遥)

Sous ce titre éminemment pompeux, je profite surtout de l’occasion pour vous présenter l’une des mes villes préférée en Chine. Il s’agit de Pingyao (平遥 Ping Yao), petite ville nichée dans la région du Shanxi (山西 – Shanxi), région attenante à celle où je réside….le Shaanxi (陕西). Vous ne voyez toujours pas ?

A l’occasion de la venue de ma mère et de deux amies en Chine, courant mai 2014, j’ai fortement orienté le planning des visites afin que nous fassions une excursion d’un jour dans cette cité médiévale où le temps semble s’être suspendu depuis plusieurs centaines d’années ( 400 ans, au bas mots), notamment dans la vieille ville.

Étant donné que nous étions à Pékin (北京- Beijing) à ce moment là, il m’a paru pertinent de rejoindre Xi’an par voie ferrée, en faisant une étape à Pingyao (平遥 – Ping Yao) puisque c’est sur le chemin. Allez zou, on prend le train de nuit, histoire d’arriver le lendemain très tôt le matin à Pingyao.

10h après (moi j’ai bien dormi, comme d’hab, pour ce qui est des autres….^^), nous y sommes! Une consigne officielle se trouve à votre gauche, directement en sortant de la gare. Très pratique sauf pour les horaires de fermeture…17h ! Quand tu reprends le train pour Xi’an (西安 – Xian) le soir même à 21h, ça fait un peu…comment dire…CHIER! Mais bon, ça ne coûte pas plus de 10Y (1,2€) par bagage et le personnel est sympathique (bien qu’empoté). Direction la vieille ville!!!

Info : en sortant de la gare, dos à celle-ci, dirigez vous sur l’artère principale à votre gauche puis engagez-y-vous sur environ 300-400 mètres. Ensuite, prenez l’artère sur votre droite qui longe directement les douves (asséchées) de la vieille ville (sur votre gauche). Continuez 200 mètres, et l’une des porte principale (La Porte Ouest – Fengyi) est sur votre gauche.

La vieille ville de Pingyao (平遥), une image d’Épinal à elle-seule.

Pour sûr, on en a pour ses yeux. Si je me souviens bien (ou plutôt, si je lis bien dans Wikipedia….désolé…), la ville n’a pas été modifiée depuis la fin de la Dynastie Ming, soit depuis 1644. La vieille ville est en effet encerclée par un mur d’enceinte quasiment intact, couplé à de nombreuses tours de garde. Comme à Xi’an, il est tout à fait possible de s’y promener et d’en faire le tour….contre la modique somme de 120Y ( 8€)! Hé oui, c’est aussi ça la Chine : l’art de te faire cracher au bassinet la visite d’un site touristique quand bien même celui-ci est une ville entière. Donc 120Y (demi-tarifs pour les grabataires de plus de 65 ans) pour crapahuter sur les remparts, mais pas seulement. Ce ticket d’entrée vous donne accès aussi aux différents bâtiments officiels : poste, bureau de douane, centre de la monnaie… . Autant d’endroits bourrés d’histoire et qui valent vraiment le coups d’être visités, tant par la beauté de l’architecture intérieure que par l’importance historique qu’ils revêtent malgré la modestie de cette ville : c’était un véritable carrefour commercial incontournable et le plus important centre bancaire de toute la Chine au XIX siècle.

Remparts vus de l'intérieur de la ville

Remparts vus de l’intérieur de la ville

Véritable bijou historique, la vieille ville a entièrement été classée Patrimoine de l’UNESCO en 1997. Le plaisir principal étant donc d’y déambuler et 2 jours de visites ne seront vraiment pas de trop pour explorer les petites ruelles, tellement typiques. On se croirait presque dans « Tigres & Dragons« .

DSC07317Mais Pingyao (平遥) n’est pas une simple ville musée puisque de nombreuses familles y vivent, et vivent du commerce touristique particulièrement développé (voire à l’écœurement). Il n’est donc pas rare de tomber sur ces petites « scènes » du quotidien donc je raffole particulièrement.

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Une école primaire (小学 – Xiao Xue)

Les personnes rencontrées dans les petites ruelles, notamment des personnes âgées, étaient très chaleureuse bien qu’habituées à croiser de nombreux touristes tout au long de l’année. Mon seul regret est que je pense que cette ville va continuer à se transformer jusqu’à devenir un véritable « Disney Land » à ciel ouvert, comparable à Lijiang (丽江) dans le Yunnan (mais nous y reviendrons). Quoi qu’il en soit, j’ai eu le plaisir de converser avec un vendeur de chaussures qui baragouinait un français de cuisine, fort drôle à l’écoute. Nous sommes même tombés sur un théâtre tenu par des personnes de petites tailles qui proposaient un spectacle de marionnettes en ombres chinoises (皮影 – Pi Ying). Ticket d’entrée 80Y (ou 40Y, je ne sais plus, désolé).

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La viande de bœuf, spécialité culinaire de 平遥 (Pingyao)

Je ne pouvais pas ne pas vous parler des spécialités locales. Étant dans la région du Shanxi (山西), les nouilles sont effectivement fameuses. Mais une spécialité culinaire caractérise un peu plus Pingyao (平遥) : les tranches de viandes de bœuf froides arrosées de vinaigre de soja. Comment dire : un pure délice et puis c’est tout! Les restaurants locaux ne s’y sont pas trompés, et vous trouverez cette spécialité sur toute les cartes. N’ayez craintes sur le fait que la viande soit « froide », il s’agit ni plus ni moins que de tranches de rôti.

MIAAAAAAAAMMM!

MIAAAAAAAAMMM!

Enfin, pour ce qui est des spécialités artisanales, je citerais les boites laquées mais là encore, je pense que vous serez obligés de vous laisser un peu « attraper » car je ne saurais me prononcer sur la qualité de la laque employée. Mais ma mère en a acheté une, et semble pleinement satisfaite de son nouveau coffret à bijoux ^^.

Alors n’hésitez vraiment pas à passer à Pingyao (平遥), culturellement et historiquement parlant, cette ville est un pur trésor. Vous trouverez 2-3 auberges de jeunesses très propres et confortables, avec un personnel parlant un anglais très correct. Vous pourrez dormir sur des literies aux contours d’époques (je ne parle pas du sommier, patate -_-!), le tout dans des chambres donnant directement sur les courettes intérieures, typiques des 四合院 (Si He Yuan).  Et si vous n’êtes toujours pas convaincus, j’en connais un qui ne pense pas comme vous:

"J'ai faim!"

« J’ai faim! »

Qu’est ce qu’on mange

Pour le retour de notre rubrique culinaire, je vous propose de nous attaquer à deux spécialités du 陕西 (Shaanxi) bien moins connues que les fameux « hamburger chinois » (肉夹馍 – Rou Jia Mo) et autre 羊肉泡馍 (Yang Rou Pao Mo – Soupe de mouton avec morceaux de mains émiettés). Ces plats que je vais vous présenter n’en restent pas moins emblématiques de la région et il est relativement facile de les trouver sur les cartes des restaurants de 西安 (Xian), autres que les « bouiboui »!

Le poulet « en forme de gourde » (葫芦鸡 – Hu Lu Ji)

Ne cherchez pas, un poulet n’épouse pas naturellement la forme d’une gourde chinoise. Gourde chinoise dont la forme est très particulière et que vous avez surement du apercevoir, ne serait-ce que dans certains films de kung-fu « à l’ancienne« . Nan ? Bon, je vous montre :

Voici une gourde chinoise

Le 葫芦鸡 (Hu Lu Ji) est en réalité une préparation à base de poulet et ce dernier a été disposé de sorte que sa forme s’apparente (plus ou moins) à une gourde, que l’on nomme « 葫芦 » (Hu Lu). Le poulet est ensuite pané puis rapidement frit. Il est servi ainsi avec un accompagnement de piment en poudre dans lequel vous tremperez (SI! VOUS TREMPEREZ!) chaque morceau! A s’en rouler par terre, croyez moi.

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Le 锅盔 (Guo Kui)

Il s’agit en réalité d’un simple pain. Oui, oui, du pain « à la con » quoi! En fait, pas tout à fait  » à la con » puisqu’il fait partie de ce que l’on appelle dans la région du 陕西 (Shaanxi – région dont Xi’an est le chef lieu provincial, suivez, prenez des notes, je ne vais pas répéter à chaque fois….) des « 8 curiosités du Shaanxi » ou « 陕西八大怪 » (Shaanxi Ba Da Guai). Je traiterai plus longuement de cet élément culturel fort passionnant, ultérieurement. On dit que ce pain, par sa forme et son épaisseur, est comparable à un grand couvercle de marmite. D’ailleurs, le terme de 锅盔 (Guo Kui) veut dire littéralement « casque de marmite ». Au restaurant, il est servi en tranches triangulaires que l’on peut tremper à loisir (une fois n’est pas coutume) dans du piment haché. Les tranches étant souvent suffisamment épaisses pour faire quasiment un club sandwich au piment. A déconseiller aux boyaux sensibles et autres victimes de Crohn. Pour les autres, foncez bien évidemment!

A licence to kill!

A licence to kill!

Qu’est ce qu’on mange

Après presque 14 mois en Chine, et plus spécifiquement dans le 陕西 (Shaanxi) en la préfecture de 西安 (Xi’an), il serait temps que je vous parle (« Oui, toi, public… »…ok c’est naze!) d’un plat quasiment introuvable ailleurs en Chine. D’ailleurs, ce plat est tel, qu’il est considéré comme faisant parti des fameux « 8 grandes curiosités/bizarreries du 陕西 » (陕西八大怪 – Shaanxi Ba Da Guai). Le nom même de ce plat est constitué du caractère chinois le plus « complexe » :

« Biang Biang Mian »

Ce caractère a également deux particularités : la première, est qu’il est simplement impossible à reproduire par ordinateur ; j’entends par là, vous ne pourrez pas utiliser le 拼音 (Pin Yin) sur un clavier ou un smartphone, ni même le « dessiner ». Les logiciels classiques ne le reconnaissent pas. La deuxième particularité est que ce sinogramme, qui est en fait un agrégat de plusieurs symboles, ne veut tout simplement rien dire! Il se prononce « Biang » deux fois, suivi du sinogramme relatif (pour partie) aux nouilles, 面 (Mian). On dit donc : « Biang Biang Mian« .

Sa classification dans les 八大怪 (Ba Da Guai – 8 bizarreries du Shaanxi) est relative à la longueur des dites nouilles ainsi qu’à leur largeur. Si bien que pour les définir en chinois, on dit « 面条像裤带 » (Mian Tiao Xiang Ku Dai – « Les nouilles semblables à des ceintures »). Pour vous faire une idée, voici une illustration typiquement tirée du folklore chinois (j’adore!).

Bref, le temps était venu de me confronter à ces fameuses pâtes « semblables à des ceintures », direction donc un bui-bui dont c’est la spécialité, accompagné de mes amies Sarah, Christina et une très sympathique chinoise ayant appris le français pendant 4 ans, Christine (pas Braunshausen).

A la bouuufffe!

A la bouuufffe!

Pour ce qui est du restaurant, rien de nouveau à l’horizon, on tombe irrémédiablement sur le « bui-bui » classique et typique chinois : le cauchemar de tout bon inspecteur en hygiène qui se respecte. Mais on s’en fout, voyons ce que la gargote nous propose en terme de saveurs :

Ça me parait évident

Ça me parait évident

Il s’avère qu’il n’y a donc pas une seule recette mais plusieurs recettes à base de « Biang Biang Mian« . En réalité, comme tout restaurant à nouilles, la base, c’est les pâtes auxquelles on ajoute un ou plusieurs « assaisonnements ». Je vous avais déjà parlé des 由泼面 (You Po Mian), c’en est un mais il y’en a bien d’autres (que je vous présenterai au fur et à mesure dans mes prochains postes) : 炸酱 (Zha Jiang – sauce soja sautée), 西红柿鸡蛋 (Xi Hong Shi Ji Dan – tomates et oeufs), 臊子 (Sao Zi – avec morceaux de viandes et petits légumes) etc… . Les prix tournent autour de 7 à 10 Y (0,85€ à 1€), selon que vous preniez un petit ou grand bol et selon vos « assaisonnements ». J’ai donc prix un grand bol de « Biang Biang Mian » avec l’assaisonnement 四合一 (Si He Yi – 4 en 1)…je vous laisse imaginer la tambouille!

A l'attaque!!!

A l’attaque!!!

Mais qu’elle fut pas ma déception (si, c’est possible!) en voyant mon plat…ils avaient dé-cou-pé mes « Biang Biang Mian », surement pour les rendres plus faciles à manger. J’étais déçu, ne pouvant ainsi pas exhiber la longueur de mes nouilles (on va au delà de la perche là…) à mes camarades qui n’en n’avaient cure, il faut bien l’avouer…tant pis! La prochaine fois, j’en trouverais un autre qui ne coupe pas les nouilles (et qui ne casse pas les…. => je suis sorti!). Bon, je lui ai quand même fait sa fête au plat (faut pas déconner !) car c’était fort bon. Autre petite déception, les « Biang Biang Mian » en soi, ne semblent pas être plus gustatives que ça, il n’y a pas de particularité au goût (enfin, dans ce restaurant là). C’est comme si on vous demandez de faire la différence entre des macaronies et des farfalles…la forme change, le goût non (quoi que!).

"Take no prisoners" style!

« Take no prisoners » style!

Repu, je quitte quand même avec une réelle satisfaction pour cette découverte mais me promets de trouver un restaurant qui conservera la forme originelle des « Biang Biang Mian », parce que honnêtement, coupées elles sont plus difficiles à attraper…mais je crois que le mode de vie chinois déteint de plus en plus sur moi ^^. Bon appétit!

 

 

Qu’est ce qu’on mange ?

Le 3e article consacré aux 小吃 (Xiao Chi), ou petits en cas typiques de la région. Le plaisir de se balader en dégustant à la volée l’une des nombreuses saveurs qui s’offrent à vous, via des « bui-bui » ambulants, ça n’a pas de prix (même avec Mastercard d’ailleurs, puisqu’ils la prennent pas…con, va!). Les jours se réchauffant dangereusement en terre du 陕西 (Shaanxi), certaines sortes de 小吃 sont progressivement remplacées par d’autres, tout aussi savoureuses. En route Martine, l’appétit n’attend pas => GO!

  • La patate douce à la vapeur

Pas vraiment un « 小吃 » à proprement parlé puisqu’il ne s’agit pas d’un produit transformé, ni d’un plat à part entière. Toutefois, pendant les jours les froids à 西安 (Xi’an), vous pouviez trouver à chaque coin de rue, un vendeur de patates douces, à la chère délicieusement orangée. En cas particulièrement roboratif, vous étiez sur d’être calé pendant un bon bout de temps, si jamais vous arriviez à en finir ne serait-ce qu’une seule. Les vendeurs ambulants se trimballent  avec un tonneau en fer, avec une trappe au milieu où est déposé un socle de charbon incandescent et au dessus, en vrac, des patates douces. Celles-ci sont vendues au poids, mais je ne me souviens plus du pris pour une livre (500gr), mais j’en avais acheté 2 belles moitiés pour 7Y (moins d’1€).

Bien évidemment, l’arrivée des beaux jours a fait disparaitre les patates douces qui ne sont pas vraiment des friandises pour les grosses chaleurs….ça se comprend

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  • 肉夹馍 (Rou Jia Mo)

Le 肉夹馍 est en réalité un petit sandwich à la viande de boeuf ou de mouton (tradition « musulmane » oblige). Il est également (et honteusement) surnommé le « Hamburger » chinois pour les touristes. Le pain est comparable (en plus tendre) à celui que l’on effrite lorsque l’on mange un 羊肉泡馍, fendu en 2 et fourré simplement de viande cuite au barbecue ; parfois accompagnée avec quelques légumes coupes en très fines lamelles. C’est une vraie spécialité du 陕西 même si on est susceptible d’en trouver un peu partout en Chine. C’est également DE-LI-CIEUX et ça ne coute quasiment rien (ça varie entre 2Y et 4Y, mais à réactualiser prochainement). Maintenant, le succès à permis de diversifier les garnitures : poulet, porc, voire canard laqué! C’est ce dernier que j’ai gouté récemment… à s’en taper le cul par terre! Je vous laisse saliver.

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Il était une fois dans le Shandong (山东)…Zibo (淄博), la ville industrielle

Je vais refermer le récit de mes aventures dans le 山东 avec mon passage dans la ville industrielle de 淄博 (Zibo, prononcez « Zeubo »). A vrai dire, savoir que j’allais passer plus de 3 jours dans cette ville ne m’enchantais guère. Voyez le tableau : ville purement industrielle, la plus peuplée du Shandong (mais peu de gens la connaissent), pas de particularités évidentes…bref ça s’annonçait aussi palpitant qu’il y’a 2 ans quand je suis resté près de 8 jours dans la capitale du 河南 (Henan), à 郑州 (Zhengzhou).

Et puis finalement, il s’est avéré que cette « bourgade » recelait de plus d’un tours dans son sac. Alors oui, 淄博 n’est pas une ville mentionnée dans les guides eu égard aux  » faibles attraits touristiques » de première vue. Mais pour ceux qui s’intéressent d’un peu plus près à ce que peut offrir la Chine (à part la pollution, encore que…), cette ville peut valoir le coups si vous vous éternisez un peu dans le Shandong.

Voici ce que j’ai retenu:

  • Le Musée de la ville de 淄博
Je vous laisse juger de l'architecture...révolutionnaire!

Je vous laisse juger de l’architecture…révolutionnaire!

Mon partenaire de langue 刘帅 n’ayant pu m’accompagner de la journée, pour des raisons familiales, il avait prévenu une de ses camarade de classe pour qu’elle vienne me chaperonner: on ne peut plus adorable. Sauf que je me suis retrouvé dans les pattes de l’étudiante « chinoise typique », c’est à dire : toute mignonne (« Mes amies les pies », « Winnie l’ourson, ma religion » et autre « Hello Kitty, c’est toute ma vie »), pas méchante….mais sans folie ni conversation…bref, un vrai chaperon! La terreur dans ses yeux quand je lui ai indiquée au dernier moment que je ne voulais pas manger à l’adresse que lui avait soufflé 刘帅… je venais de bouleverser « LE » plan!

Je m’égare, revenons en au musée de la ville. Gratuit (ça rend la visite plus intéressante à mon sens ^^), il est normalement constitué de plusieurs salles communicantes. Sauf qu’une seule était ouverte à la visite et c’est nous qui leur avons fait ouvrir (ainsi fermée, ils économisent de l’électricité, véridique!). La visite n’a donc pas duré plus de 30 minutes mais les quelques pièces en exposition étaient, ma foi, relativement intéressantes. Il est notamment expliqué comment ils trouvèrent un certain nombre de reliques, notamment lors de l’agrandissement des lignes de chemin de fer à grande vitesse pour relier 北京 (Beijing).

Tant va le pot à l'eau...

Tant va le pot à l’eau…

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  • Le vieux quartier de 周村

周村 (Zhoucun, prononcez  » Djotssoun » ) est l’un des quartiers périphériques de 淄博, anciennement une ville qui lui a été rattachée par la suite. C’est dans ce quartier que je résidais à l’hôtel. On est quand même à 35 minutes en taxi de la gare ferroviaire, ce qui est assez éloigné du centre ville. Là où initialement je ne trouvais aucun charme particulier à cet endroit, 刘帅 m’a fait découvrir le vieux quartier où le film « Vivre » de Zhang Yimou a été tourné (avec Gong Li, bande d’incultes!). Les photos parlent d’elles-mêmes (durant la période de préparation du nouvel an).

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J’ai été bluffé de tomber sur un quartier de la sorte dans une ville aussi industrielle. Quartier certes restauré, mais qui conserve tout de même un charme authentique. Nous avons eu le plaisir de boire un café dans un café installé dans une vieille bâtisse, avec grenier aménagé. Incroyable!

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Un vrai enchantement, comme si soudainement, on était plongé dans l’ancienne Chine, la Chine Impériale ( durant l’ancien temps d’avant, comme dirait l’autre). Et rien que pour ce quartier, cela vaut bien un détour à 周村. Là où le bas blesse, c’est que l’entrée du quartier est payante (tant qu’à faire), avec certains bâtiments à entrée payante également. Bref, droit d’entrée minimum, entre 80Y-100Y. La chance a voulu que la tante de mon partenaire soit une commerçante attenante au quartier ; résultat : entrée gratos dans le quartier 🙂  (Qui a dit « Gripsous » ? Grrrrr).

  • Les galettes aux graines de sésame de 周村

Il fallait bien revenir à l’essentiel de toute chose : la nourriture! Et voilà que je découvre qu’il y’a une spécialité culinaire du quartier : les galettes (ou crêpes croustillantes) aux graines de sésame. Un vrai délice de légèreté et de croustillant : vous en aurez autant dans la bouche que sur vous ( non, il n’y a pas de perche tendu). Légèrement sucrées, « c’est fin, c’est très fin, ça se mange sans faim » et surtout à toute heure. J’en ai 10 boites à la maison, alors…

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  • Visite du 农村 et musée de 蒲松龄

Une fois encore, je me suis rendu compte que 淄博 était une ville pleine de surprise. Sachant que je possédais un livre du célèbre (mais si, j’ai dis « célèbre ») auteur des « Chroniques de l’étrange« , mon partenaire m’a donc proposé de visiter le musée de 蒲松龄 (Pu Song Ling). Ce dernier est un auteur classique de la Chine fin XVIIe siècles, assez connu même auprès des jeunes générations. J’ai rencontré cet auteur par hasard lorsque pour mes 20 ans, des amies à mes parents (elles se reconnaitront, merci encore à elles MJ & MC) m’ont offert cet ouvrage.

Nous nous rendons donc au musée de 蒲松龄, qui se trouve à 1 heure de bus dans la ville (oui, oui, « dans »…je vous laisse imaginer la grandeur de la ville). Le musée se trouve lui même dans un vieux quartier que l’on pourrait comparaitre à un village de campagne. Peu de monde y habite encore, et le froid glacial de la période n’aide pas à faire sortir les visiteurs.

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On se saurait presque cru dans un spectacle miteux de « Hollyday on Ice » mais quel calme dans l’enfer de la surpopulation chinoise. Pas un bruit, une vraie quiétude semblait entourait les alentours du musée.

La cour d'entrée

La cour d’entrée

Cour arrière...gelée!

Cour arrière…gelée!

 

 

 

 

 

 

Je vous passe les détails de la visite et les nombreuses photos, nous enchainons vers un grand jardin « d’attraction » à 200m de là. Seuls visiteurs osant braver le froid, nous déambulons et crapahutons dans ce parc à l’ambiance…morte! Place aux photos alors

Salut les loulous!

Salut les loulous!

Nous nous dirigeons ensuite vers la colline centrale du parc et nous rendons compte que l’intérieur est aménagé, avec un accès payant pour….une sorte de « maison hantée », calquée sur l’imaginaire et l’atmosphère des histoires de 蒲松龄. Comme nous étions les seuls pellerins, le lieu a été ouvert et allumé exprès pour nous. Une petite bonne femme faisait office de guide, ne parlant (semblerait-il) que le dialecte local…merci pour moi. Pour ce qui est du visuel, on a oscillé entre l’ultra kitch ou le glauque miteux, à vous de voir ^^

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Nous sortons de cet « horrible cauchemars » pour finir sur le sommet de la colline, nous offrant ainsi une superbe vue sur le 农村 où se trouve le musée de 蒲松龄.

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Ché beau!

Et après 3 heures de visite dans le froid, nous repartîmes à l’hôtel pour un repos bien mérité, ouf!! (si si, j’ai dis repos!). Je quittais le 山东 2 jours après, direction la Thailande et le Laos…mais ça, c’est une autre histoire que je ne vous narrerai pas (et toc!). C’était donc mes vacances d’hiver en Chine et j’espère vous avoir fait découvrir quelques beautés insoupçonnées. N’hésitez pas à visionner les autres photos sur la galerie Flik’r. Bisous (ou pas)

Graouuuuh!

Graouuuuh!