Je reconnais que cela fait un peu pétard mouillé mais oui, je suis de retour en Chine (plus précisément 西安…comme l’année dernière quoi) pour une nouvelle année d’apprentissage de la langue chinoise. Pas mal de temps a passé depuis mon dernier poste mais je tiens à rassurer mon immense base de fans (au bas mot, 30 pékins) : je vais bien. Comme dirait notre Belge préféré (non, pas Johnny!) : « I’m back physically and mentaly«
Je suis arrivé en Chine le 23 août à Shanghai et y suis resté 4 jours en guise de sas de décompression avant d’affronter de nouveau la rugosité culturelle et quotidienne de 西安. Je suis arrivé le 27 au matin, en train, et mon actuel colloc (et toujours partenaire de langue) est venu me chercher. Serviable et gentil comme tout, il s’était chargé de la location de l’appartement, des achats sur internets pour meubler etc etc… bref, encore une fois j’ai laissé l’autochtone se charger de tout. Nous voici donc bien installé depuis presque 15 jours, les cours à l’université (陕西师范大学 – Shaanxi Shifan Daxue – Université Normale du Shaanxi) ont repris depuis bientôt 20 jours… tout semble fonctionner comme sur des roulettes …mais non en fait : JE N’AI PAS INTERNET CHEZ MOI! Pour ceux qui ont suivi mes aventures concernant l’eau chaude et le chauffage l’année dernière, c’est la même chose cette année mais version réseau internet. Et je peux vous dire que c’est quasiment tout aussi handicapant quand on connait ma propension à surfer sur internet, ne serait-ce que pour raconter mon humble quotidien ou quelques aventures « rocambolesques » genre « Il n’y a plus de papier dans les toilettes du restaurant, que faire ? Main droite ou main gauche ?« ). Bref, l’impression d’être coupé du monde. Vous me répondrez » Tu n’as qu’a aller dans un café avec le Wifi gratuit ou autre subterfuge« …oui mais c’est pas pareil : plus de spontanéité dans ce que j’écris car obligé de tout préparer avant de se diriger au café et se délester de 20Y pour boire du jus de chaussette un café, juste pour boire un café…Honnêtement, ça fait chier! Mais comme l’année dernière, je vais devoir prendre mon mal en patience après que mon coloc se soit fait balader par la société prestatrice : un coups ils disent qu’ils peuvent, l’autre non, 3 jours après finalement c’est possible mais le surlendemain finalement non…That’s China, et ceux qui ont vécu en Chine ne pourront que très difficilement me contredire.
Mis à part ça, tout va bien et je recommence donc sur les chapeaux de roues. En attendant d’avoir ma propre connexion internet je vais essayer de profiter au maximum de celle de l’Université, aussi instable soit-elle. Je vais profiter de post pour vous résumer un petit peu ces 3 dernières semaines.
- L’université et les cours de chinois
Sur ce point, également peu de changements. Je suis au niveau 4 (四班) sur 8 et une nouvelle matière s’ajoute au détriment de 2 heures de cours de conversation. Il s’agit du cours de 视听说 (Shi Ting Shuo – « Regarder Ecouter Parler ») : en gros, on regarde un dessin animé traditionnel chinois, souvent muet, puis le professeur nous demande de raconter ce que l’on voit. D’apparence intéressant, ce cours est proprement nul à chier et d’une très grande inutilité vu comme il est enseigné. Aucune vitalité, aucun souci d’expliquer comment utiliser tel ou tel mot, c’est simple, je n’y apprends strictement rien du tout. Au moins, je sais à quoi ressemble un dessin animé traditionnel chinois : c’est un peu comme les Barbapapa chez nous! J’aurais une meilleure connexion, j’aurais fait l’effort de trouver une vidéo sur internet… Nous sommes actuellement 18 en classe, avec une très grande majorité de Coréens du Sud. Mais on retrouve les classiques Kazakhs, Kirghiz etc… à cela s’ajoute une japonaise, une indonésienne, un indien, une écossaise ainsi que mes camarades de l’année dernière. Et une fois de plus, j’ai été désigné « délégué de classe » 班长 (Ban Zhang), on ne se refait pas.
Le 10e jours du 9e mois du calendrier lunaire (soit le 10 septembre 2013), c’était également traditionnelle fête des professeurs « 教师节 » (Jiao Shi Jie), preuve que ce métier revêt encore une dimension sociale particulièrement importante (même s’ils sont payés au lance pierre, comme en France en fait ^^). Le statut du professeur est réel et il est toujours apprécié donc de souhaiter à ses professeurs une « bonne fête »…je me suis abstenu quand même. L’université était bien évidement décorée pour l’occasion.
Sculpture de fleurs
Pour le coups, ça aussi ça n’a pas changé. Le chinois reste égal à lui même : attachant mais désespérant tout autant, curieux mais pragmatique, gentil mais pas fou etc… . Les chinois restent les chinois que ce soit à Shanghai (上海) ou à Xi’an (西安) : ça grouille, ca vie sans se laisser perturber par les problèmes, les choses du quotidien. « Il faut avancer », « il faut vivre! », pragmatiques jusqu’au bout des ongles même si pour le coeur de occidental cela peut parfois manquer de chaleur ou de spontanéité à la « méditerranéenne ». J’ai repris le chemin de la piscine, faute d’ouverture de portes de la salle de gym. J’habite à 10 minutes à pied de l’université et me suis rapproché de l’arrêt de bus qui m’emmène à la piscine régionale. Là aussi, c’est un mini-bus avec un vendeur de billets à l’intérieur à qui l’on indique jusqu’où l’on va afin qu’il vousfixe le tarif correspondant. Il annonce de lui même les stations à venir, engueule les gens qui ne veulent pas se serrer comme des sardines pour laisser rentrer les nouveaux passager (à croire qu’ils doivent avoir une commission au nombre de passagers transportés entre 2 stations)! Je me demande encore comment les essieux arrivent à tenir tant je suis sur que l’on dépasse le nombre maximal de passagers autorisés à être transporté. That’s China once again… et j’adore ça!
« Un bus nommé désir »
Au fait, aujourd’hui nous sommes le 19 septembre 2013, la fête de la mi-automne (中秋节 – Zhong Qiu Jie), autrement appelée la »Fête de la Lune » par les occidentaux. Suivi le guide pour la petite histoire, je n’ai pas trop le temps pour le faire. Mais on retiendra que les Chinois savourent les fameux « Gateaux de la Lune » pendant cette période. Pâtisseries typiques aussi bien farcies avec une contenu salé que sucré, elles ont la particularité d’emporter une faible adhésion gustative auprès d’une grande partie des chinois. En effet, je n’ai jamais entendu un Chinois me dire qu’il raffolait de ces petits gâteaux…mais ça ne les empêchent pas d’en offrir dans de magnifiques coffrets. D’ailleurs le bureau de la scolarité cette année nous a offert à chacun 2 gâteaux de la Lune. Il y’a 2 ans, j’en avais ramenés au bureau dont certains étaient fourrés aux ailerons de requin…ça n’a pas fait l’unanimité je dois l’avouer et je n’y ai pas touché moi même. Mais bon, cette petite fête permet de profiter de 2 jours de vacances et les cours du vendredi seront rattrapés le dimanche matin. Pas folles les autorités chinoises, « un pont mais pas trop quand même », voilà comment on pourrait résumer la conception du « pont » jour férié en Chine : le jour offert est rattrapé le week end précédent ou suivant directement.
Ça parait bon…mais c’est infâme! (Moi les goûts et les couleurs, je les discute!)
- Moi et le quotidien « chinois »
Mon colloc m’a trouvé un élève de français pour l’équivalent de 8h par semaine (400€ par mois), ce qui améliore quand même un peu le quotidien ou permet à minima de payer le loyer. Mais je ferait un post sur mon élève qui est particulièrement motivé et cela fait plaisir d’enseigner dans ces conditions, surtout quand on n’a pas la formation de base. Mais je me sers des livres de FLE (Français Langue Etrangère) prêtés par une amie (merci Fatiah) et ils sont parfaits même si je prépare moi-même chaque leçon.
Je me suis aussi fait alpagué par un des gérants d’un café dans la rue de mon université qui m’ont demandé de les aider pour traduire leurs offres de café en anglais contre dégustation gratuite. Comment leur expliquer que ma présence récurrente chez eux n’avait pour motivation que l’utilisation de leur WIFI ? Bref, why not c’est une belle expérience et pas trop chronophage.
Les types de graines de café
Service à table, s’il vous plait!
Sarah revenue de Belgique, nous avons donc organisé notre classique (du moins, ça va le devenir) soirée « Franco-Belge » : fromage à gogo, bouteille de Bordeaux (achetée chez METRO) et petite salade composée. Le tout accompagné de 3 baguettes rances datant de la veille (on n’a pas eu mieux!). Quel plaisir! L’apéritif a naturellement été fait au pastis (et merci PERNAUD RICARD, ma STARE!)
Allez, c’est reparti pour 1 an d’étude du chinois, des chinois, de la Chine etc… En attendant d’avoir internet je ne vous cacherai pas que mes post seront plus espacés mais j’essaierais de faire mon mieux pour poster 2 fois par semaine même si cela nécessitera plus d’organisation que l’année dernière. Encore une fois c’est la Chine et comme disait le philosophe anglais » You can’t always get what you want » (Sacré Jagger). Mais de la à ce que tout cela me fasse douter de mon amour pour le pays ?
Naaaaaaaan!