Le nouvel an chinois vu de l’intérieur IV : une journée de mariage et de tracking

Non content de me rendre à 十堰 (Shiyan) dans le 湖北 (Hubei), pour fêter le nouvel an en famille, après la visite de la ville en question et du village natale de 鲍峡 (Bao Xia), j’ai l’immense honneur d’avoir été convié à un mariage. Classiquement, la journée en question s’est déroulée à la chinoise : levée dès potron-minet et 盼盼 (Panpan) qui m’annonce que nous quittons la ville de 十堰 (Shiyan) pour nous rendre à un mariage…donc il ne connait même pas les personnes engagées! Encore une fois, les chinois font la démonstration d’une grande improvisation qui suscitera toujours un double sentiment à mon égard : frayeur et admiration. Frayeur, pour cette apparente incapacité à se projeter dans l’avenir très proche ou encore de refuser (sciemment ou non) d’organiser un minimum le déroulement d’une journée. Admiration, parce qu’avec un tel schéma de vie, on fait place à la spontanéité de la vie, à la « surprise » du quotidien, à l’imagination de l’immédiat : on agit toujours en conséquence mais seulement au moment où la chose, l’évènement, le problème se produisent ; peu ou pas d’anticipation. Je peux vous garantir que cela demande un gros effort de remise en question et d’adaptation si l’on souhaite rester vivre en Chine et surtout savoir y vivre.

Une longue matinée de mariage

Alors, comment cela se passe en Chine ? Première déception : nous sommes invités au repas et non à la cérémonie qui a eu lieu plus tôt dans la matinée…bon… . Et donc, je ne pourrais que vous faire part de l’expérience du repas en question, lui aussi un peu différent de nos banquets de mariages. Avant d’atteindre le village concerné, nous faisons un halte à 鲍峡 (Bao Xia), pour prendre le petit déjeuner (à 10h, c’est normal…). Allez hop, on engloutit une 汤面 (Tang Mian – Soupe aux pâtes) et un œuf dur, on souffle 10 minutes et on enchaine pour le mariage en question.

Après 30 minutes de voiture à tombeau ouvert (et après avoir dépassé un cortège d’invités, dont les voitures étaient arrêtées en plein milieu de la route….juste pour prendre le temps de discuter car ils étaient en avance….U-BU-ESQUE!), on arrive enfin au dit village, tout à fait comparable à celui de 鲍峡 (Bao Xia), un village somme toute classique. Nous atteignons ensuite le restaurant où se déroule le repas du mariage.

Premier constat : il y’a plus d’invités que de tables circulaires disponibles, mais comment les chinois gèrent-ils ça ? Tout simplement : une fois qu’une table a fini de manger, les convives quittent le restaurant et font place à de nouveaux convives. Je constate donc que même le repas de mariage est comparable à l’habitude pour les chinois à manger en 5 minutes, montre en main, et de se barrer : on mange, on se casse et c’est tout! Alors forcément, vous pouvez inviter le village entier, y’aura toujours de la place, puisque cela tourne! On s’installe à une table, on nous offre un paquet de cigarettes pour toute la table, une bouteille d’alcool blanc et une corbeille de graines en tout genre (graines de tournesol, de pastèques etc) afin de grignoter gaiement tels des oiseaux avant l’arrivée des plats.

A vos marques, prêt, GRIGNOTEZ!

A vos marques, prêt, GRIGNOTEZ!

Ma présence sur place détonne forcément, puisque je suis le seul étranger à table, et l’on se presse déjà pour venir trinquer avec moi. Le responsable de la police locale, le responsable de l’administration, les invités anonymes, tous veulent vider le godet avec moi, à raison de 2 shooter pour chacun (ça devait être une règle implicite ou je ne sais quoi, mais c’était minimum 2 culs-secs). Voyant l’engrenage dans lequel je venais de mettre le doigt, la famille de 盼盼 (PanPan) s’est vite affolée de la rapidité avec laquelle les verres descendaient, et s’empressait de remplacer un verre sur 3 d’alcool blanc par de l’eau bouillie, histoire de diluer. Mais quelques convives ne s’y sont pas laissés prendre, et prenaient alors mon verre (à liqueur je précise, c’était pas des pintes!), le vidaient puis le remplissaient eux-même d’alcool blanc pour trinquer à nouveau. C’était stressant car j’avais peur que par ce subterfuge, je ne vexe les convives (ils n’en prirent nullement ombrage en fait), mais très amusant en même temps de voir leur étonnement à me voir descendre aussi facilement leur alcool.

Dans ce genre de situations où le self-control est de mise, je soupçonne mon corps de déployer une résistance particulière du fait de l’ « hostilité » de la situation : donc je n’avais en rien l’impression d’être bourré, et je pense sincèrement que je ne l’étais pas ^^. Et pourtant, j’en ai descendu des verres! En attendant, les plats s’amoncelaient sur la table, et je ne perdais pas une occasion pour m’en mettre plein la lampe.

Profitons en, avant qu'ils ne se jettent sur la nourriture...comme je le fais!

Profitons en, avant qu’ils ne se jettent sur la nourriture…comme je le fais!

En attendant l’arrivée des mariés, un des convives s’occupe de « chauffer » la salle en plaçant quelques harangues dont je ne saisis pas le moindre mot mais qui ont le mérite de faire effectivement réagir l’audience qui s’esclaffe à chaque fin de tirade.

Le repas se terminera 1 heure après, et d’autres convives s’installent immédiatement après que nous avons libéré la table. Le bedaine au bord de l’explosion et une légère euphorie (bah ouais, ça fait quand même un peu effet le 白酒 [Bai Jiu – Alcool blanc]) seront le résultat d’un repas de mariage chinois, mon tout premier. J’ai même eu le droit de trinquer avec les jeunes mariés, arrivés juste avant notre départ, habillés comme au quotidien ( j’imagine que la robe a du être portée 20 minutes en tout et pour tout…encore une grosse différence par rapport à la France). Note : les mariés « trichent » en trinquant car en fait leur bouteille d’alcool est remplie d’eau (m’a-t-on dit) afin de pouvoir trinquer avec tout le monde sans tomber en coma éthylique dès la 2e tournée de table (pragmatiques ces chinois, encore et toujours^^).

Une après midi à 龙潭河 (Long Tan He)

L’après midi sera consacrée à la visite du parc de 龙潭河 (Long Tan He) que je traduirais très maladroitement par « La profonde rivière du dragon » mais je me trompe très certainement….on s’en fout en fait! Classique des parc forestiers Chinois, ce n’est pas le premier que je visite : il y’a eu 太平祥峪森林,   朱雀 tous dans le 陕西 (Shaanxi) , la montagne 庐山 (Lu Shan) dans le 江西 (Jiang Xi), La Montagne Pourpre à 南京 (Nankin)… L’attraction est classée AAAA par le ministère du tourisme chinois, un cran au dessous du classement UNESCO. Le ticket d’entré est de 50Y mais je crois que cela inclus la réduction étudiante, ce n’est pas moi qui l’ai acheté. Étant en période de préparation du nouvel an chinois, les chinois voyagent peu pour visiter, si bien que nous sommes les seuls à profiter du parc forestier, sous un soleil printanier très agréable.

L'entrée du parc

L’entrée du parc

Comme je le disais précédemment, le parc en soi ne détonne pas par son originalité ni par sa structure : on traverse la forêt et son cours d’eau principal, parsemé de petits ponts plus ou moins (plutôt moins que plus d’ailleurs) naturels. Mais ce jour là, l’absence d’autres visiteurs, l’ensoleillement, m’ont permis de profiter de paysages et couleurs époustouflantes. Les photos prises (mauvaises pour la plupart, de toute façon je déteste prendre des photos) trahissent la beauté réelle et l’atmosphère si sereine qui se dégageait de ce parc. L’eau de la rivière et de l’étang principal était une d’une limpidité extraordinaire.

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Après quelques volées d’escaliers, nous atteignons le sommet du parc où trône un petit temple taoïste (avec son moine inclus). En 1h de randonné, la visite est donc bouclée. On redescend tranquillement et profitons de la luminosité déclinante du soleil.

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La ballade terminée, nous reprenons la voiture et regagnons rapidement la ville de 十堰. Le lendemain, nous nous rendrons à 鲍峡 (Bao Xia), le village natale, pour y préparer les festivités du nouvel an chinois. En attendant 🙂

A bientôt les loulou

A bientôt les loulou

« Vis ma vie » pendant la Golden Week en Chine (Part II) : 南京

Après ce court épisode sur 上海 (Shanghai), direction la ville de 南京 (Nanjing, également appelé en français « Nankin »). Ville préfecture de la province limitrophe du 江苏 (Jiangsu), 南京 (Nanjing) n’est qu’à 1h30-2h en train rapide. Comparable à 西安 (Xi’an), administrativement parlant, cette ville jouit toutefois d’une plus grande croissance en raison de sa proximité avec la côte et 上海 (Shanghai). Le climat y est aussi plus « agréable » pourvu que l’on apprécie l’atmosphère plus humide car en été, c’est une fournaise comparable à 西安 (Xi’an). Elle borde le fleuve du Yangtzé (长江), et est pourvue d’un lac intérieur. Son apparence se veut résolument plus moderne que Xi’an, même si quand on s’enfonce un peu dans les ruelles ou dans les nouveaux quartiers dit « modernes » (entendre par là : zones tertiaires, zone des industries de pointe…), on pourrait presque se croire dans le 陕西 (Shaanxi). Une des grandes différences avec la ville où j’habite est la propreté : non pas en raison du fait que les chinois de 南京 (Nanjing) sont plus « propres » que ceux de 西安 (Xi’an), mais plutôt par l’absence d’une poussière permanente qui semble s’abattre continuellement sur la ville. Et je dois dire, ça rend l’air beaucoup plus respirable (du moins en apparence).

Allez, en voiture pour 南京 :

Bienvenue à 南京

Bienvenue à 南京

Une fois arrivés et placés, l’hôtel nous informe que la réservation (négociée à l’arrachée la veille)…est annulée! Je vous laisse imaginer la situation en pleine période de vacances nationales : un peu la même situation en plein pont du 15 août sur la Côte d’Azur!

On se démerde finalement pour trouver un hôtel par la simple utilisation de nos Iphone et de la connexion 3G (plutôt bonne dans la ville), et nous voici arrivés à 30min de la gare, en périphérie Nord, plein quartier des affaires ; autant dire « morbide« , sans commerces aux alentours. Ça commence bien! A tout hasard on garde le numéro de téléphone du taxi afin de pouvoir lui demander de venir nous chercher chaque matin pour rejoindre le centre ville.

  • Le Temple de Confucius (南京夫子庙)

Le temps de se reposer et zou, direction…le centre ville dans la demi-heure qui suit! La 1er étape sera la visite du temple de Confucius (南京夫子庙 – Nanjing Fuzi Miao) Tarif : 30Y plein tarif et 15Y sur présentation de la carte étudiante (en Chine). Le ministère du tourisme chinois classe ce lieu avec la note AAAAA (au dessus, c’est classement UNESCO)

Entrée en matière...classique

Entrée en matière…classique

Entrée du temple

Entrée du temple

Hormis le fait qu’il s’agisse d’un énième temple dédié à Confucius (qui a dit « blasé! » ?? Groumph!!), je vous passerai les commentaires de la visite du dit temple avec ses petites cours, des immenses statues et autres autels. Finalement le plus agréable était la succession de petits cours d’eau tout autour, surmontés de ponts typiques de l’architecture chinoise.

J'adore ces petits moments de "quiétude" (alors qu'il y'a 10000 chinois en train de me pousser

J’adore ces petits moments de « quiétude » (alors qu’il y’a 10000 chinois en train de me pousser

Le temple est hélas gâché par les alentours qui sont de véritables allées marchandes. Certaines vendent des produits soit-disant du terroir (alors que j’ai trouvé plein de produits typiques du 山东 – Shandong), d’autres des goodies relatifs aux Jeux Olympiques de la Jeunesse en 2014 à 南京. D’autres encore ne se font pas suer : des souvenirs de toute la Chine et spécialement issus des minorités ethniques. Saupoudrez le tout des classiques échoppes de nourriture, snack et autres Mac Donald, KFC et Starbuck Coffee et vous aurez la définition exacte de tout bon site touristique chinois qui se respecte.

  • Le lac Xuanwu (玄武湖)

Une fois le tour terminé, nous nous dirigeons tranquillement vers le lac intérieur (玄武湖 – XuanWu) de 南京 (Nanjing). Pour nous y rendre, nous empruntons le métro pourvu de 2 lignes, desservant assez bien la ville. Descente à la station 菇楼 (Gu Lou) sur la ligne1.

Entrée du Lac Xuanwu (玄武湖)

Entrée du Lac Xuanwu (玄武湖)

Là aussi un lac assez classique dans une configuration que l’on retrouve dans de nombreuses villes : bassin quasiment séparé en 2 par un très grand ponts stylisé, prompt à la ballade champêtre. Celui de 杭州 (Hang Zhou) reste toutefois le plus joli et le plus agréable. Le site est classé AAAA et l’entrée est gratuite. Reste la possibilité de prendre une petite embarcation en binôme ou en groupe, à voiles pédales ou à vapeur moteur.

Nous avons opté pour le binôme à moteur pour la modique somme de 40Y/1 heure et 100Y de caution.

Nous ne serons pas les seuls à voguer

Nous ne serons pas les seuls à voguer

La journée n’aura pas été de tout repos mais nous l’aurons bien exploité. Le diner s’est fait dans un restaurant occidental, au 30e étage d’une grande tour du centre ville. Au menu : salade niçoise (noyée dans la mayonnaise + sauce américaine), entrecôte purée (délicieuse mais purée froide) et enfin, tiramisu glacé (bourk!). Eh oui, entouré de tant de chinois à la fois, j’ai craqué en me réfugiant dans la nourriture occidentale…et j’en n’ai pas honte! A bientôt pour la suite : la visite de la Montagne pourpre et le mausolée de Sun Ya Tsen.

« Vis ma vie » pendant la Golden Week en Chine (Part I) : 南京路 &七宝 (Shanghai 上海)

Les vacances de la seconde période de « Golden Week » ont commencé officiellement le 1er octobre 2013 et se termineront donc le 7 octobre inclus. Ces vacances sont offertes par le gouvernement chinois sur la base de la journée du 1er octobre, en l’honneur de la fondation de la République Populaire de Chine suite à un grand discours de Mao sur la place 天安门 (Tian An Men – La paix céleste). Pour mieux comprendre ce qu’il retourne durant cette période, je vous fais suivre un article court mais explicite sur le sujet. Pour les aficionados d’explications plus historiques, je transmets également un petit rappel historique « Made in China » (comprendre: écrit par le Gouvernement Chinois himself).

Durant cette période de « vacances nationales« , les chinois sont donc très nombreux à voyager : les billets de tous types de transports sont écoulés en très peu de temps, les réservations d’hôtels sont complètes, les sites touristiques sont sur-blindés…bref, c’est exactement le type de période pendant laquelle il est fortement déconseillé de venir en Chine pour visiter, et toutes agences de voyage confirment ce point. Pour les résidents étrangers, il est souvent conseillé de rester dans la ville où l’on demeure histoire de ne pas trop vivre ce calvaire du voyage « à la chinoise« . J’ai donc décidé de faire tout le contraire et de me rendre dans un des lieux les plus visité de Chine : la ville de 上海 (Shanghai) et ses alentours, histoire de vivre un peu plus la Chine de « l’intérieur« .

Aidé par mes amis habitants en Chine, j’ai donc pu avoir un billet d’avion depuis 西安 (Xi’an) pour 上海 (Shanghai) le 1er octobre 2013. La journée du 2 octobre a donc été consacrée a l’achat de billets de trains pour rejoindre 南京 (Nan Jing) à compter du 3 octobre. En effet, ce n’est plus la première fois que je viens à Shanghai que je considère plus comme une étape de repos plus qu’une étape touristique. Mais cette fois-ci, c’était la bonne occasion pour se rapprocher de 南京 (Nan Jing), à seulement 1h30 de train. Pour acheter ce fameux billet de train, un ami et moi même devons traverser la célèbre grande avenue commerçante, 南京路 (Nan Jing Lu – Rue Nanjing). Et je n’ai pas été déçu par ce que j’avais lu sur le fait que les chinois se déplaçaient en masse pendant cette période de l’année :

Où est Charlie ?

Où est Charlie ?

On peut vraiment dire « Ils sont partout »! A croire que la Chine s’est donnée rendez-vous sur cette gigantesque artère. Mais ce n’est même pas le pire. Les artères adjacentes sont étonnamment « peu » occupées et nous nous échappons rapidement vers l’une d’elle pour acheter les billets de train. Nous croisons évidemment de nombreux vendeurs ambulants dont l’un d’eux propose des jus de grenades ou de canne à sucre.

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L'équivalente de nos "Agence SNCF"...

L’équivalente de nos « Agence SNCF »…

Les billets pour 南京 (Nan Jing) n’étant pas achetés en gare, il convient de majorer le billet de 5Y. C’est le même système quand vous achetez vos billets sur internet et que vous venez les retirer dans une de ces guérites.

Billet Shanghai Nanjing

Formalités terminées, nous nous engageons dans les tunnels du métro, archi-bondés au niveau du centre de 上海 (Shanghai), direction l’Ouest de la ville, près de l’aéroport de 虹桥 (Hong Qiao). Apparemment peu glamour, il existe pourtant un quartier donc l’architecture ancienne a été préservée (accès : métro ligne 9, direction « 松江南站 » Songjiang South Railway Station). Ce quartier, appelé 七宝 (Qi Bao – Les Septs Trésors) borde un des canaux qui rejoint le fleuve 黄埔 (Huang Pu) et a conservé ses petites ruelles bordées d’échoppes, hélas toutes rompues à un tourisme de masse et donc « sans âmes ». Mais là encore, le premier des constat est bien le nombre impressionnant de visiteurs au point que nous restons bloqués au beau milieu du petite ruelle. En effet, les gens s’arrêtant de toute part pour grignoter ou pour observer quelques curiosités culinaires (les œufs de cailles cuits sous un dôme de croute de sel par exemple), les déplacement sont rapidement impossibles.

No comment!

No comment!

Encore une fois, on vit avec les Chinois le quotidien des Chinois et on est obligé de garder son calme. Néanmoins prenant le précepte suivant à la lettre (入乡随俗 – Ru Xiang Sui Su – « A Rome fait comme les Romains »), je suis sans pitié quand il s’agit de doubler, de bousculer dans ménagement ou encore de ne pas faire la queue. Et c’est un grand conseil que je donne à ce qui passent ne serait-ce que quelques jours en Chine : il ne faut pas se laisser marcher sur les pieds, tout en restant respectueux. Véritable numéro d’équilibrisme transculturel, c’est la clef pour survivre au quotidien! Le poids du nombre est tel en Chine que si vous ne vous imposez pas sous prétexte de quelconque galanterie ou savoir vivre, vous n’obtiendrez tout simplement rien.

Le quartier de 七宝 (Qi Bao) se révèle toutefois très plaisant à la vue, et on l’on retrouve quelques paysages particulièrement insoupçonnés pour Shanghai.

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Deux heures auront toutefois suffit pour venir à bout de ma patience et nous décidons donc de rentrer sous un ciel menaçant afin de nous reposer et de nous restaurer en préparatif de la journée du lendemain, direction 南京 (Nan Jing).

Visite du Parc national forestier de Zhu Que (朱雀国家森林公园)

Pour la dernière sortie collective organisée par notre université, quoi de mieux qu’un petit tours dans un parc national forestier ? Au vu des températures du moment, la fraicheur des arbres et des chûtes d’eau serait effectivement bienvenue. Ca ne sera pas non plus le premier parc forestier à mon tableau de chasse. Mais siiii, souvenez vous en septembre et octobre, je suis allé visiter le Parc de Tai Ping et de Xiang Yu

Cette fois-ci nous allons donc visiter le parc national forestier 朱雀国家森林公园 (à vous souhaits!). Souvent recommandé dans les guides touristiques (pour ceux qui daignent rester plus de 2 jours à Xi’an, on les remerciera), à mes yeux cela n’en reste pas moins un parc national forestier comme tant d’autres, très 一般 (Yi ban – moyen, ni plus ni moins). En plus, pour l’occasion, le temps avait radicalement changé depuis la veille puisque nous avons été gratifié d’une fine pluie permanente et d’un brouillard bas (l’effet « Forêt Tigre & Dragon » étant ainsi assuré) : idéal pour visiter selon moi.

Allez hop, RDV à 8h du matin à l’entrée du dortoir des étudiants internationaux, on nous donne notre pacquage! Pour midi ça sera donc : de la brioche (qu’ils appellent honteusement du « pain »), un oeuf dur cuit au thé, 2 saucisses façon knacki, des Tucs, une bouteille d’eau et…une barre de Snickers. Pour une fois, j’étais pas pressé de manger, c’est dire! On embarque et on arrive à 10h30 (départ à 9h), sous la pluie, bien évidemment!

Certains étaient en claquettes!

Certains étaient en claquettes!

Pour ce qui est de l’entrée, on s’est pas foutu de notre gueule, on est accueilli par un cours d’eau en furie, très certainement galvanisé par la pluie qui tombe depuis presque 48h, surplombé par de petits ponts typiques du style chinois.

Bwaaaah!

Bwaaaah!

S’en suit une ascension classique du parc. Ascension assez rapide et simple (1h15), ponctuée de quelques ponts en rondins (si si!) et de traversées de chutes d’eau. On croise quelques bouleaux aux troncs  » rouge bordeaux », très étonnant. On traverse le 龙女池 ( Long Nü Chi ou littéralement « Bain de la femme au dragon »). Haaaa les descriptions en chinois, si poétiques, j’adore!

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L’ascension se fait en compagnie de mes camarades habituels : 施问 (Tchèque), 老山 (Ouzbek), Martina…et Martina (toutes 2 Kazhaks).

On arrive enfin à la cascade principale et il ne nous sera pas possible d’aller plus loin, soit 1 km après, car les il y’a trop de vent au sommet du parc. De toute façon 2 gardes forestiers bloquent le passage, donc on ne va pas tenter le diable. Petite photo souvenir avant de redescendre aussi que l’on est monté.

La classe  à Dallas forcément

La classe à Dallas forcément

Et hop, on remonte dans le bus à 13h pour un retour à l’Université au pas de course. On arrive vers 14h30, après avoir dormir pendant tout le trajet, la bouche grande ouverte (la classe et l’élégance, même pendant le sommeil, ça n’a jamais été mon truc, que voulez vous!). Je soupçonne déjà des photos de moi circulant par les portables des autres tss…les chacaux chacals! Retour au bercail à 15h, vite fait, bien fait….ou plutôt, à la « chinoise » ^^. Je vous laisser apprécier, moi je vais me reposer.

Et voilà la petite soeur : la Petite Pagode de l’Oie Sauvage (小雁塔)

La ville de Xi’an a une particularité qui est la suivante : avoir un monument historique en double, l’un en grand, l’autre en petit. Passée la plaisanterie, ce n’est pas tout à fait faux puisqu’il existe bien 2 pagodes de l’Oie Sauvage (雁塔) :

  • La Grande Pagode de l’Oie Sauvage (Big Goose Pagoda – 大雁塔) : la plus célèbre, la plus connue, la plus visitée…la plus belle, c’est un peu la « Tour Eiffel » de Xi’an. Je lui consacrerai un article bientôt
  • La Petite Pagode de l’Oie Sauvage (Small Goose Pagoda – 小雁塔): plus petite en effet, plus confidentielle mais aussi plus paisible…peut être plus authentique serais-je tenté de dire.

Voyons donc ce que ça donne. Habitant dans le Sud de la ville, à la frontière du 3e périphérique, j’embarque en métro avec 刘帅 (mon partenaire de linguistique, faut suivre merde!), direction la station 难稍门 ( « Nan Shao Men ‘r – prononcé avec un « r » bien trainant sur la fin…bien « Accent Chine du Nord »). Une fois arrivé, reste à bifurquer vers l’Est sur 300 mètres et nous voilà arrivé :

L'entrée de la bête

L’entrée de la bête

L’entrée (gratuite sur présentation du passeport) comprend l’accès au jardin et au musée se trouvant au Nord de la Pagode. Si vous voulez monter sur la petite pagode, il vous en coutera 20Y et si vous voulez jouer avec une grosse cloche rituelle (un peu plus loin), c’est 10Y les 3 coups, 15Y les 5 coups (quand je vous dis qu’ils ont ça dans le sang!).  Bref, je ne suis pas branché visite « Disney » mais plutôt flânerie dans le jardin, donc je me suis abstenu (rationalisation financière oblige…le premier qui dit « pingre », j’le bute, cela va sans dire).

La petit pagode de l’Oie Sauvage servait essentiellement de lieu de méditation et de repos aux lettrés, eu égard à la réelle quiétude qui se dégage de cet endroit…à taille humaine (pour une fois). Pour le reste, l’histoire m’échappe un peu vu que cela fait plus de 3 semaines que j’y suis allée (je prends du retard, je sais). Les photos parlent d’elles-mêmes, la géographie des lieux est prompt à la flânerie durant des heures.

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Mais au delà de la flânerie, on est venu aussi pour voir cette fameuse pagode, aussi petite fusse-t-elle.

Pas si petite en fait....

Pas si petite en fait….

Étrangement, la petite pagode ne se situe pas en « plein milieu » des jardins qui l’entourent, bien au contraire, elle apparaît très vite aux visiteurs qui peuvent ensuite se balader dans les jardins arrières et ainsi accéder à un grand musée dédié à la calligraphie et aux sculptures pré et post bouddhiques.

L'architecture Made in PCC...

L’architecture Made in PCC…

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Du jade, des poteries....et des oies!

Du jade, des poteries….et des oies!

On termine cette petit visite en contournant le petit plan d’eau , prompt à de galants moments « Made in China », traduction : 2 amoureux se tenant la main…et pas plus. Sur ce point, ils ne sont vraiment pas comme nous^^.

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Promis, la prochaine fois je vous parlerai donc de la grande soeur, la Grande Pagode de l’Oie Sauvage, préférée à la petite et dont l’histoire semble plus « marquante » et plus intégrée à l’histoire de la ville. J’irais peut être avec un nouveau mode de transport….

J'ai osé....

J’ai osé….