1 an et demi à étudier le chinois, et ce n’est pas fini…

Depuis septembre 2012, l’étude du chinois accapare pour ainsi dire 100% de mon temps. Vivre en Chine, c’est vivre la langue  chinoise, la seule capable de véhiculer la richesse de la culture et des traditions chinoises. C’est aussi la seule dans laquelle les chinois daignent s’exprimer quand ce n’est pas pour se réfugier derrière leur patois local : exit l’anglais et autres langues « internationales », ça ne vous sera qu’une d’un très faible utilité, mais ça, je l’ai déjà expliqué plus d’une fois ici et ici.

Je reste toujours aussi interdit quand je rencontre des expatriés, notamment à 西安 (Xi’an), qui après certaines années sur place ne pètent toujours pas un mot de chinois. Quel gâchis! Je m’interroge vraiment sur la motivation de ces personnes qui débarquent en Chine soit en ayant l’intention d’apprendre le chinois (mais abandonnent au bout d’un mois, face à l’ampleur de la tâche), soit qui ne s’y consacrent même pas, si ce n’est pour apprendre à dire « Bonjour » et « Au revoir ».

L’apprentissage du chinois est une histoire de méthode, et chacun a forcément la sienne…à condition encore d’y travailler. S’il est vrai que l’on peut rapidement se retrouver confronté à un mur, tant le chinois est une langue sans le moindre point commun avec nos langues indo-européennes (encore que…), votre volonté à vouloir demeurer dans ce pays et à chercher à comprendre ses habitants, ses us et coutumes, son histoire, déterminera votre aptitude à progresser en chinois. Et je mets de côté les expatriés qui côtoient les chinois plus ou moins anglophones : la langue de Shakespeare ne permet pas de comprendre toute la symbolique et les raffinements du chinois. De plus, ce sont souvent des chinois trop heureux de chercher à se faire des amis européens et qui auront rarement le réflexe de vous parler de la Chine dans ses aspects les plus « basiques« , les plus « pittoresque« , par peur de provoquer le désintérêt de certains expatriés clairement hypnotisés par l’exotisme « clean » chinois.

Mais revenons en à l’étude du chinois.

 

Sonnez le tocsin, c’est la rentrée du 2nd semestre

Comme à chaque début de semestre, nous prenons connaissances de l’emploi du temps. Sachant que j’ai commencé au niveau 2 (sur 8), me voilà propulsé au niveau 5 (五班 – Wu Ban) après 1 an et demi de cours intensifs. Et ce semestre s’annonce plein de changement par rapport aux précédentes rentrées.

On passe désormais de 20h à 24h de cours par semaine dont 4 heures sont dispensées en après midi. La part des cours de pure langue diminue une nouvelle fois pour faire place à des cours culturels ou plus « élaborés ». Par exemple : exit le cours de 听力 (Ting Li – Ecoute intensive). Maintenant, on estime que le niveau atteint en chinois est suffisant pour se passer clairement d’un cours strictement dédié à l’écoute.

Le cours de 精读 (Jing Du – Lecture intensive / Cours de synthèse) reste à 6h par semaine et reste le cours le plus important et qui permet de vraiment bien progresser en chinois. A compter du niveau 5, la grammaire n’est que très peu abordée en raison de son poids bien moindre dans la langue chinoise qu’elle ne l’est en français. Tout est question d’enrichissement de vocabulaire et de son utilisation.

Le cours de 口语 (Kou Yu – Oral) reste à 4h comme le semestre dernier et le cours de 写作 (Xie Zuo – Écriture) reste à 2h semaines (et c’est toujours aussi soporifique d’ailleurs).

Bref, rien de bien passionnant à première vue. Mais il reste donc 12h de cours qui ne sont pas plus en rapport direct avec la langue chinoise (en comparaison aux rentrées dernières)…vraiment aucun rapport ?

 

Le chinois comme les étudiants chinois et en chinois …tu étudieras.

La particularité de notre institut de langue chinoise est qu’il sert également de centre de formation pour les étudiants chinois cherchant à devenir professeurs de chinois à leur tour. Professeur de chinois s’entend aussi bien comme un prof de chinois pour les chinois (comme nos professeurs de français au collège, lycée) que pour les étrangers (l’équivalent de la matière Français Langue Etrangère – FLE). C’est aussi pour cela que j’avais choisi cette université, car elle est réputée pour son centre de formation des professeurs à l’enseignement du chinois sous tous ses aspects… Et les aspects sont forts nombreux comme le dévoile le planning de ce semestre.

 

Cours de lecture intensive de journaux (报刊阅读 – Bao Kan Yue Du) – 2h/semaine

L’intitulé parle de lui-même : cours de lecture de coupures de presse avec analyse du vocabulaire dédié et de certaines tournures grammaticales récurrentes. La semaine dernière, le professeur a préféré perdre mettre à profit les 2 premières heures de cours afin que nous nous présentions tous mutuellement…alors que nous nous connaissons déjà tous pour la plupart…je sens que le professeur me gonfle déjà…. . C’est d’ailleurs assez dommage étant donné que le contenu de l’ouvrage semble vraiment très intéressant et utile. Nous verrons bien demain.

 

Le cours de chinois moderne (现代汉语 – Xian Dai Han Yu) 2h/semaine

Voilà le cours que je ne vais pas aimer! Après déjà 4h à essayer de comprendre le but ultime du cours, je pense avoir déjà laissé tomber. Il s’agit en fait d’un cours à la croisée de la phonétique et de la linguistique pure. Les timbres, les sons, la structure des syllabes. Parfaitement indigeste, même si cela avait été enseigné en français d’ailleurs! Je me rendrais toujours en cours mais honnêtement, en tant qu’auditeur passif. Dommage car les 2 premières heures laissaient entrevoir un contenu plus intéressant et moins aride, vu que le professeur nous avait présenté les différentes sonorités des dialectes chinois.

Cours d’histoire ancienne de Chine (中国古代历史 – Zhong Guo Gu Dai Li Shi) 2h/semaine

Cours dispensé par notre professeur d’histoire de l’année dernière. Sauf que là, le cours est en chinois et l’on commence au temps de la préhistoire chinoise jusqu’en 1840. Le professeur a au moins le mérite d’avoir une locution claire et compréhensible et d’ étayer son cours avec une rétroprojection, ce qui rend la compréhension bien moins difficile. Un de mes cours préféré.

Le cours de « Écoute, observation et conversation » (高级视听说 – Gao Ji Shi Ting Shuo) 2h/semaine

Petit aperçu de ce cours avait été fait au semestre dernier. La trame de base est la suivante : visionnage d’un dessin animé ou d’un passage de film puis on discute de ce que l’on a vu avec la classe. D’apparence trivial, le semestre dernier, cette matière s’est révélée être un pur calvaire : professeur démotivant et idiot, dessins animés intéressants mais tous muets, vocabulaire étudié extrêmement compliqué et inutilisable au quotidien et enfin, un livre pourri! Donc ma participation à ce cours pour ce semestre était pleine de préjugés. Vite envolés avec un professeur dynamique, un livre bien ficelé avec des rappels grammaticaux et surtout une approche « utilisable au quotidien » des structures et du lexique. C’est également un de mes cours préféré. Les dessins animés en question ont été élaborés expressément pour les apprenants en chinois et permettent donc également de comprendre certains pan de la culture populaire chinoise. Également un de mes cours préférés.

Le cours de culture des caractères chinois (汉字文化 – Han Zi Wen Hua) 2h/semaine

Voici mon cours préféré et certainement le plus compliqué. Intéressant parce que grâce à ce cours, on retrace l’histoire de l’écriture et de l’élaboration de chaque sinogramme (par famille). Formes évoluant au travers des siècles, voire des millénaires, avec des changements de styles aux noms bien particuliers (chez nous on parlerait de l’écriture gothique etc…). Être attentif à ce cours, c’est aussi comprendre tout le cheminement de pensée de la langue chinoise mais aussi la culture chinoise. Ce cours illustre parfaitement bien mon propos qu’en à l’apprentissage de cette langue. Comprendre la Chine c’est d’abord apprendre à la parler et ainsi en découvrir les secrets historiques et culturels ; pourquoi passer à côté d’une telle aventure ?

Ce cours est aussi le plus difficile car il nous confronte à un pan culturel qui n’est pas évident pour les occidentaux. Ajoutez à cela que le cours est enseigné dans un chinois plutôt académique. Au moins le professeur est motivé et tente d’être le plus pédagogique possible même si ce n’est pas évident.

Le cours de géographie (中国地理 – Zhong Guo Di Li) 2h/semaine

Tout est dans l’intitulé du cours, j’aurais du mal à digresser dessus hormis le fait que ce cours recoupe également quelques éléments de culture chinoise. Le professeur est de bonne volonté mais relativement soporifique et se contente de nous faire lire le livre dont la structure éditoriale me paraît très bizarre : on prend les 23 régions chinoises et autres districts autonomes puis pour chacun, on lui dédit un chapitre qui résume son histoire, sa géographie, ses lieux remarquables, ses spécialités culinaires et le tempérament de ses habitants….un catalogue de banalités plus qu’un vrai livre d’étude géographique…Bref, je n’exclus pas pour autant d’y apprendre quelque chose mais j’aurais plus vite fait en lisant l’ouvrage par moi même.

Voilà donc mon programme (fort chargé) pour ce semestre….mais je m’en sortirai ^^

Petites digressions sur l’étude du chinois en Chine et au quotidien

Voilà plus d’un an que je suis à 西安 (Xi’an) en Chine, pour étudier le chinois (original…) et y poursuivre ma simple existence. L’apprentissage de la langue est donc ma préoccupation majeure quotidienne : elle ne me quitte et est une réalité de tous les instants. En Chine, seule la langue chinoise compte et rares sont les interlocuteurs capables de tenir une conversation en anglais (je ne vous parle même pas du français…) tout en étant intéressant et intellectuellement stimulant. On en revient toujours à parler chinois. Mais voilà, brisons immédiatement un tabou : après 1 d’apprentissage sérieux, je suis très très loin de maitriser la langue de Confucius aussi frustrant que cela puisse paraître.

En disant cela, j’en étonnerais quelques uns, persuadés qu’en restant dans un pays étranger, à parler la langue du « peuple » 24h/24h, on devient forcément bilingue. Je serais tenté de dire que cela marche surement avec des langues proches de notre langue maternelle (et encore) tel l’espagnol, l’italien, l’anglais etc. Mais pour le chinois (et ça vaut aussi pour le coréen, l’arabe, le japonais…), c’est loin d’être le cas, tant les différences de structuration du langage sont énormes.

Bien sur, après 1 an d’apprentissage du chinois, si je fais la comparaison avec mon arrivée en août 2012, c’est le jour et la nuit en terme d’aptitude à communiquer en chinois. Mais voilà, le chinois fait parti de ces langues (comme tant d’autres je suppose) qui provoquent une forme d’insatisfaction permanente quand à notre aptitude à le parler, à la comprendre, à le lire. Et le temps passé à en assimiler toutes les arcanes est gigantesques pour des progrès qui nous paraissent tellement minimes, voire négligeables. On se croirait confronté au tonneau des Danaïdes

Me concernant, j’ai listé les 3 principaux « obstacles » qui me donnent cette impression permanente que je ne maitriserais jamais (je mets au conditionnel, histoire de ne pas passer pour un désespéré^^) la langue chinoise. Car maitriser une langue étrangère, c’est aussi comprendre sa construction, ses ressorts sémantiques, sa logique grammaticale ou lexicale, les raisons de la formation de tel ou tel mot, voire expression. Et c’est d’autant plus complexe dans une langue aussi différente que le chinois.

Langue parlée, langue écrite, langue ancienne : 口语 书面语 古代汉语 (Kou Yu – Shu Mian Yu – Gu Dai Han Yu)

Comment toutes les langues, le chinois distingue savamment les formes du langage dit « parlé » (utilisé dans 70%-80% des situations), du langage « écrit » (que l’on retrouve dans les journaux, les textes en tout genre, mais aussi dans le cas de conversations plus « relevées ») et du langage « ancien » (en comparaison, le « vieux français »).

  • Le 口语 ou le langage de tous les jours

Pour ce qui est d’appréhender le langage du quotidien, le langage du « peuple » (老百姓 – Lao Bai Xing – « les cent vieux noms »), pas de problème : c’est l’utilisation au quotidien du chinois, avec les professeurs, les commerçants, les camarades de classe, l’administration. Cette capacité à utiliser le langage parlé s’accroit au fur et à mesure que l’on converse avec les autochtones et que l’on apprend les interminables listes de vocabulaire. Là où ça se corse, c’est quand les autochtones en question tombent dans leur travers préféré : l’utilisation du chinois dialectal.

En effet, la Chine regorge de multiples dialectes locaux plus ou moins (plutôt moins que plus parfois) proches du 普通话 (Pu Tong Hua), le chinois officiel. Et il s’avère que les locaux ont une tendance assez automatique à utiliser leur propre dialecte pour entamer une conversation, voire la continuer, même si vous êtes un 老外 (Lao Wai – étranger). Ça peut s’avérer rageant, dans ces circonstances, d’essayer d’imposer votre chinois bien policé, quand votre interlocuteur ne semble pas faire l’effort de s’y plier. D’un autre côté, parfois cela vous permet d’être confronté à des situations « indirectement » gratifiantes. Par exemple, la semaine dernière je suis allé acheter 2-3 petites choses dans l’échoppe en face de mon immeuble. Le vendeur m’a complimenté sur mon chinois en me disant que mon chinois officiel était bien meilleur que le sien. Ça ne mange pas de pain, mais ce genre de petites gratifications fait beaucoup de bien au moral.

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  • Le 书面语 ou langage « des livres »

Voilà une facette du chinois qui m’interpelle pas mal de fois quand je suis en classe. En effet, plus que le français, il y’ a bien un chinois « littéral » voire « littéraire » que je n’ai pas l’impression de distinguer aussi nettement en français. Bien sur, nous parlons en France de langage « soutenu » avec son lexique adapté mais la frontière entre les 2 types de facette linguistique me parait bien plus floue (surement dû au fait que le français est ma langue maternelle). Mais je reste étonné par la propension qu’ont nos professeurs à nous indiquer si tel ou tel mot est du « 口语 » ou du « 书面语 » . Si bien que lorsque vous tentez d’utiliser à l’oral certaines tournures dites « littéraires », vous êtes repris par votre professeur. Comme si chaque mot avait nécessairement son pendant littéraire et son pendant oral ; chose que je n’ai pas l’impression de retrouver en français (mais je me trompe surement aux yeux des linguistes).

Ajoutez à cela une multitude de synonymes dont les subtilités sont parfois aussi improbables qu’obscures, et vous vous retrouvez dans une sacrée mayonnaise au moment de vous adresser à votre interlocuteur, faisant tournoyez en symphonie de mots, tout votre vocabulaire, à la recherche du terme le plus approprié.

La subtilité dans la distinction de chaque synonyme se trouve aussi dans la qualité de votre interlocuteur, l’effet caste sociale se ressentant très clairement. Certains mots sont en ce sens utilisés strictement dans le cadre de relations verticales (subordonnant-subordonné). Par exemple: le mot 容许 (Rong Xu) signifie « permettre, autoriser, donner son accord pour » quelque soient les circonstances. Par contre, votre chef utilisera le terme 允许 (Yun Xu), qui veut dire strictement la même chose, mais dans cette fois-ci dans un cadre de hiérarchie descendante. Et ce mot sera plus catégorisé dans l’aspect 书面语 que le langage « parlé » stricto-sensu .

  • Le 古代汉语 ou chinois ancien

Je suis moins expert dans ce domaine vu que mes cours en la matière ne débuteront que le semestre prochain. Grâce aux explications de mon amie Sarah, j’ai pu en tirer quelques enseignements qui n’annoncent rien de bon quant à la facilité de cette option au semestre prochain.

En « vieux chinois », l’expression orale se faisait notamment par des mots mono-syllabiques, là où le chinois moderne tend vers un vocabulaire à doubles syllabes. De plus, certains mots ont évolué quand à leur sens premier et qui en chinois moderne, signifient totalement autre chose. Par exemple, le terme 温 (Wen) avait pour signification première « réviser, revoir » et été utilisé comme tel par Confucius (孔子 – Kong Zi). Désormais ce mot veut dire « doux, chaud » et est employé pour former les mots tels que 温度 (wen Du – température), 温顺 (Wen Shun – doux, docile), 温柔 (Wen Rou – tendre, doux).

Enfin, le vieux chinois a la fâcheuse manie d’économiser l’emploi de mots, de sinogrammes tout en maximisant leur sens, leur signification. Si bien qu’avec 4 sinogrammes, en traduction, cela vous donne carrément une phrase entière. Ce qui me permet de faire la transition avec les expressions chinoises, 2e obstacle.

成语 (Cheng Yu) 俗语 (Su Yu) et 谚语 (Yan Yu) : quand le chinois est véhiculé par ses expressions populaires

Voilà ce que j’appellerais mon cauchemars à proprement parlé et cela ne va pas s’arranger avec la difficulté croissante des textes que j’étudie, promptes à employer expressions, dictons et autres sagesses populaires à tour de bras.

Malgré une relative pauvreté en terme de phonèmes et diphtongues , le chinois se veut une langue très poétique quand il s’agit d’illustrer un propos, une situation ou un état de fait. Là où la beauté d’un discours en français peut se révéler au travers de la richesse musicale, de la sonorité du phrasé, la langue chinoise privilégie une certaine harmonie, un certain équilibre dans la phrase et surtout, l’emploi d’expressions pléthoriques. Ce qui me donne une réelle impression d’être confronté en permanence à d’innombrables expressions dont je ne saisis pas bien le sens notamment en l’absence d’une réelle traduction tant en français qu’en anglais (parfois même traduction erronée).

Car comprendre et assimiler les expressions en chinois revient à devoir se pencher sur l’historique de leurs formations et mais aussi à comprendre les ressorts culturels et historiques qui animent l’expression. Et ça, je n’y arrive tout simplement pas étant donné que je n’arrive pas à traduire « correctement » 80% des expressions auxquelles je suis confrontés. Le mieux est encore de se le faire expliquer en chinois, mais même sur ce point, on a l’automatisme de vouloir à tout prix mettre une traduction nette et sans bavure pour assimiler la dite expression…ce qui s’avère 9 fois sur 10 être un fiasco.

Prenons un exemple facile et typique dans sa structure (4 sinogrammes) : 入乡随俗 (Ru Xiang Sui Su), ou « A Rome fait comme les Romains« . Il s’agit de mon expression favorite tant par sa facilité d’assimilation, que par son actualité. En effet, c’est bien la 1er leçon à suivre quand on arrive en Chine, « faire comme les chinois » quitte à pousser à l’extrême ce raisonnement, en reproduisant consciemment leurs travers dans la vie quotidienne ; ce que je ne me gène absolument pas de faire (exemple : jouer des coudes pour rentrer dans un bus, ne pas faire la queue à un guichet, parler fort, fumer n’importe où etc…).

Classe!

Classe!

Mais d’autres expressions, tant par les sinogrammes qui la composent, que par le sens profonds qu’elles revêtent , rendent l’exercice de compréhension ET DONC d’utilisation beaucoup ardu. Et pourtant, il est assez impératif de savoir utiliser ces expressions et autres adages tans les chinois en usent (et en abusent!), aussi bien les jeunes que les vieux chinois. Combien de fois je me suis entendu dire par mes amis chinois, demander à leur interlocuteur de reformuler leur phrase pour cause d’utilisation excessive de 成语, car ils savaient pertinemment qu’ils m’avaient perdu en pleine conversation.

Ma difficulté à appréhender cette typologie de discours, revient aussi au fait que je n’ai pas l’impression que nous utilisons autant d’expressions en français. Nous utilisons en effet beaucoup de 俗语 (Su Yu) comme « Pas de quoi fouetter un chat » ou encore « Parler l’anglais comme une vache espagnole« , mais pas autant qu’en chinois à mon sens. Je vous avouerai que ce n’est pas tous les jours que je dis « pierre qui roule n’amasse pas mousse« …eh bien les chinois si! Si bien que je me suis braqué et la présence dans un texte du moindre 成语 (Cheng Yu – expression) suffit à me faire décrocher quand bien même celui-ci serait aisé à comprendre ; c’est devenu psychologique.

Autre difficulté à la lecture d’une expression en chinois, il s’agit de l’assemblage des caractères qui la composent. Pris individuellement, ils sont faciles, courants et compréhensibles. Mais vous devinez immédiatement la présence d’un 成语 car leur addition ne suppose pas un résultat « évident » en terme de compréhension. Par exemple : 六亲不认 (Liu Qin Bu Ren) littéralement « 6 proches que je ne connais pas« . Mais la signification exacte est « le fait de refuser d’accorder quelques chose à l’un de ses proches, de ne pas faire de faveur à un proche« . Autre exemple, plus poétique: 死去活来 (Si Qu Huo Lao) littéralement « La mort va, la vie vient« . Mais le sens exact est plutôt « avoir une syncope et revenir à soi » ; cette expression est souvent associée à un verbe pour préciser l’intensité extrême de l’action.

Heu...

Heu…

Entendre, écouter, se tromper : de la difficulté de progresser en 听力

Voici le 3e obstacle qui me prend à la gorge tous les jours et qui s’avère être la source de mon mécontentement permanent sur mon niveau de chinois : la compréhension auditive ou en chinois 听力 (Ting Li).

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Depuis le début de mon apprentissage du chinois, c’est bien le domaine qui me pose le plus de problème. Comme un sentiment de frustration permanente au point que la semaine dernière j’ai quitté un cours de 听力 pendant la pause, fou de rage de ne pas avoir compris un traitre mot du texte à l’étude et sur lequel le professeur venait de m’interroger. Trop de rage de ne pas comprendre 100% des phrases de mon interlocuteur, trop de colère de ne pas comprendre l’entièreté de son propos et de tenter d’en deviner une partie au travers d’autres indices. Combien de fois n’ai-je pas dit « 我明白了 » (Wo Ming Bai Le – J’ai compris) alors que c’était tout l’inverse, afin de ne pas me ridiculiser devant mon interlocuteur ? Mon progrès le plus significatif est de ne plus avoir peur d’écouter mon interlocuteur parler même si je suis à peu près convaincu du résultat final, c’est déjà ça de pris.

La passion que j’ai pour cette langue ne faiblit pas, au contraire et c’est bien ce qui m’aide à tenir au quotidien même si parfois, la fatigue, le stress, l’instabilité provoquent un peu le découragement.

Le fait est qu’à mes yeux, le 听力 (Ting Li – l’écoute) est plus complexe à « entretenir », à développer par rapport aux autres facettes de la langue.

Améliorer sa compréhension écrite ? Il suffit de lire textes sur textes et d’assimiler au fur et à mesure le vocabulaire, les progrès sont visibles rapidement.

Améliorer sa capacité à écrire en chinois ? Dictées à gogo et rédactions à la chaine, y’a pas mieux et ça se ressent vite.

Améliorer ses capacités orales ? Converser sans cesse avec les chinois qui attisés par la curiosité, se feront un plaisir d’être votre interlocuteur.

Améliorer son écoute ? Écouter la musique chinoise (que j’exècre), aller au karaoké (que j’abhorre), écouter la radio, regarder la TV…mais quand vous n’y comprenez rien, c’est vraiment difficile d’y trouver un aspect ludique. Et inévitablement, le niveau stagne, avec cette impression que ça ne peut qu’empirer.

Une des grande difficulté du chinois pour les européens est la faiblesse des phonèmes et l’aspect tonal de cette langue. Si bien que l’on a l’impression que le propos en chinois n’a que peu de richesse sonore, peu de variations, donnant la perception que notre interlocuteur dit la même chose en boucle, le fameux « Tching Tchang Tchong » (avec la bouche pleine!)

Hélas pour cet aspect, pas de solution miracle. Apprendre en continue du nouveau vocabulaire, l’utiliser au maximum et assimiler les idiomes, reste à mes yeux la meilleure technique. Et bien évidemment, regarder la TV et je m’astreins donc à regarder une sitcom un peu daté qui s’appelle 家有儿女 => http://www.verycd.com/entries/505803/ .

Mais comme dirait les autres en France « on ne lâche rien », et je continue un peu comme un chemin de croix à essayer de mieux comprendre ce que l’on me dit même si c’est le parcours du combattant au quotidien. Mais la Chine et le chinois seraient ils si mystérieux s’ils révélaient aussi facilement leurs secrets ? Pas si sur finalement…

Dédicace pour mon père, me reprochant qu’il n’y a pas assez de « fille » sur mon blog…

La rentrée, c’est maintenant!

Les cours ont effectivement repris depuis le lundi 4 mars 2013 pour un nouveau semestre plein d’apprentissage, de découvertes, blabla… . On ré-enchaine pour 20h de cours par semaine, 20h de cours de PUR CHINOIS! Vous me direz, on est là pour ça. Mais quelques petites évolutions sont apparues depuis le 1er semestre. En voiture Simone (et Micheline)!

Ce qui ne change pas

Les matières enseignées le matin, à savoir :

  • 清读 (Qing Du, lecture intensive)
Bon, chez nous c'est plus moderne

Bon, chez nous c’est plus moderne

Cours « synthétique » : étude de texte, 40 mots de vocabulaire par leçon (15 en tout pour le semestre), exercices de grammaire, questions de compréhension, rédaction…. . C’est le cours principal soit 8h par semaine. C’est aussi le plus exigeant à mes yeux.

  •  口语 (Kou Yu, conversation)
Bah ouais

Bah ouais

Cours un peu plus dynamique que le semestre dernier, ça galope déjà pas mal depuis lundi. Mais la prof est très pédagogue et ne manque pas de « caractère ». En effet, j’ai déjà eu le droit à un tacle en bonne et due forme sous prétexte que mon nom chinois (张富贵 – Zhang Fu Gui ; prénom très vieux et évidemment, démodé, très rural)…même les paysans chinois ne le donnent plus!! Je ne vous cacherai donc pas que je l’ai prise en grippe ^^. Mais comme prof, elle assure, c’est encore bien ça qu’on lui demande.

  • 听力(Ting Li – Ecoute intensive)
C'est à peu près ça quand un chinois me parle

C’est à peu près ça quand un chinois me parle

Pour ce cours, rien de nouveau : même contenu, même prof…même ennuie en cours. Disons que c’est une matière difficilement « enseignable », d’où l’ennui ambiant.

  • 写作 (Xie Zuo – Ecriture)

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Tout autant que le cours d’écoute, pas grands changements en la matière, l’accent étant forcément donné sur nos capacités rédactionnelles plus que sur nos qualités orales. Toutefois, la différence entre chacune des matières est parfois bien poreuse.

La bibliothèque demeurera mon refuge privilégié permettant de travailler…tout en dormant! (ils font comme ça, je m’adapte, et toc!)

Ce qui change

Cette fois-ci, les cours « optionnels » vont m’occuper un certain temps puisque je vais en suivre pas moins de 3, à raison de 2h par matières :

  • Cours d’histoire de la Chine (moderne et/ou ancienne, j’ai pas compris) – Enseignement tout nouveau à l’Université, il sera dispensé en anglais (trop dur en chinois)! J’ai hate => Début : lundi prochain puis tous les lundi à 14h30 ;
  • Cours de Calligraphie : suite du cours du 1er semestre, normalement il y’a un niveau II. Si ce n’est pas le cas, il est fort probable que je ne poursuive pas sauf à apprendre de nouveaux sinogrammes en cours. J’adore cette matière 🙂 ;
  • Cours de HSK (汉语水瓶考试 – Han Yu Shui Ping Kao Shi) : préparation à l’examen permettant de certifier de son niveau de chinois à tous les niveaux, comme le TOEFL ou le TOIC en anglais. Je tente le niveau 5 (sur 6). Gros gros challenge de la fin de semestre!! J’y crois à mort!

Mes méthodes de travail vont également un peu évoluer, histoire de rendre l’apprentissage plus varié mais aussi plus dense :

  • Rédaction quotidienne d’un petit journal quotidien, en chinois

Journal que je ferais corriger chaque fin de semaine par mon partenaire de langue, 刘帅. Promis, je prendrais un carnet « Hello Kitty »!

Choisis ton camp!

Choisis ton camp!

  • Achat d’un quotidien chinois, toutes les semaines.

Technique qui devrait me permettre de progresser en compréhension écrite mais aussi d’appréhender la rédaction par les chinois….pour les chinois. L’objectif sera de comprendre 2-3 petits articles par semaine

  • Regarder tous les jours une série chinoise

Je vous avouerai que ça va être dur mais je ne lâcherai pas. Ce n’est pas tant la complexité de l’exercice qui me rebute que le contenu globalement assez « gnan gnan » de ce type de série mais bon. Sur les conseils de 刘帅, mon dévolu s’est porté sur « Impératices du Palais » (甄嬛传)…ça s’annonce BOOORRRIIINNNG!

En attendant, je m’attelle à ce savoureux menu gastronomique dès la semaine prochaine, histoire de me préparer mentalement à l’indigestion.Mais bon, il faut souffrir pour réussir (non, pas pour être belle). Et qui sait, avec un peu de chance, à la fin de mon initiation, je devrais ressembler à ça :

Mouais....

Mouais….

Comment…j’ai appris à jouer au « 麻将 » (Ma Jiang ou Mah-Jong)

Ce samedi 15 décembre 2012 il était plutôt prévu d’aller se tremper dans les sources d’eau chaude en banlieue de Xi’an. Initialement donc, Sarah, son copain « Petit Fer », moi et 刘帅 (mon partenaire de discussion, faut suivre merde!), on avait prévu de faire trempette mais le destin en a voulu autrement (la météo en fait, mais ça fait plus « épique » d’évoquer la destinée…bref, je m’égare) . Histoire de ne pas passer plus de 2 heures en voitures pour y aller, on a changé nos plans et nous nous sommes dirigés vers une salle de 麻将 (prononcez « Ma Jiang » en pinyin, mais en occident on appelle aussi cela le Mah-Jong). Je jubilais d’avance à l’idée de faire un pas supplémentaire dans la compréhension de la culture chinoise. Le Mah-jong quoi!!

Alors je vous arrête TOUT DE SUITE: cela n’a, mais alors strictement, rien à voir avec l’espèce de logiciel souvent  pré-installé sur certains ordinateurs, qui vous permet de croire que vous jouez seul au Mah-Jong (comparable à une réussite). Je ne vous ferais pas non plus un cours sur le « Comment on joue au 麻将? » : le plus simple c’est encore d’y être initié en situation par quelqu’un qui sait vraiment y jouer. Pour ce qui est d’un aperçu, Wikipédia sera (encore) ton meilleur ami ou bien Greg (sous la variante du Sichuan) .

Non, non, non….

On m’a donc appris à jouer à la version du 陕西 (Shaanxi) mais je ne sais pas encore dans quelle mesure cette version diffère fondamentalement des autres régions vu que mon ami du 山东 (Shandong) savait également y jouer sans problème… bref, quand j’y jouerais dans le 贵州 (Guizhou), je vous ferais signe.

Le principe est le suivant : doté de 13 tuiles, chaque joueur (4) doit à son tour prendre une tuile au milieu de la table, l’associer ou non à son jeu, et en jeter une. Le but étant de procéder à des associations de 3 tuiles : soient qui se suivent (2,3,4 ou 7,8,9 etc), soient identiques (par 3 ou par 4). On dénombre 3 familles de tuiles (strictement comparables à nos familles royales en jeu de carte) : les boules, les bâtons et les chiffres (« milliers »). A ceci s’ajoute les directions cardinales (Nord, Est, Sud Ouest), ainsi que les « Honneurs supérieurs (le Dragon Rouge, le Dragon Vert et le Dragon Bleu). Chaque tuile existe en 4 exemplaires : l’association de 4 tuiles identiques étant  la meilleur combinaison possible.

De mon point de vue, voilà ce que cela donna une fois la partie commencée

De mon point de vue, voilà ce que cela donne une fois la partie commencée

Tour à tour, il convient alors de procéder à 4 associations de 3 tuiles (en suite ou en identique), et 1 paire (vu que vous avez 13 tuiles, ce qui rend le jeu un peu plus pervers) pour se débarrasser du tout. C’est assez comparable au but du Rami qui consiste à prendre des cartes et en jeter afin de procéder à l’abatage d’associations de cartes. Le gagnant est celui qui s’est débarrassé en premier de toutes ses tuiles. Compris ?

"Désolé, on n'a rien compris"...bande de c...^^

« Désolé, on n’a rien compris »…bande de c…^^

Pour ce qui est sur, c’est que j’ai adoré jouer à ce jeu mêlant agréablement les principes de mes jeux de cartes préférés :

  • Le Rami : pour le principe « association de cartes » à défausser pour gagner ;
  • Le Poker : pour le savoureux mélange de stratégie, chance et association de cartes ;
  • La Belote : pour la mémoire et l’observation des tuiles qui ne seront plus jouées tout au long de la partie ;

Honnêtement, je peux comprendre qu’une fois que l’on y associe de l’argent, ce jeux soit addictif : j’aurais pu y jouer toute la nuit! La chance du débutant ne m’a pas vraiment sourie vu que c’est essentiellement Sarah et 刘帅 qui ont remporté la plupart des parties.

Voici une combinaison gagnante (Victoire : 刘帅)

Voici une combinaison gagnante (Victoire : 刘帅)

Pour ce qui est de l’endroit, on ne retiendra pas le décors assez affreux dans le genre mais si en France tu trouve des salles de billard, de bowling etc… en Chine, tu trouveras dans une ambiance assez comparable des salles de 麻将, avec service au thé et quelques grignotes inutiles dont les chinois raffolent genre : graines de tournesol, graines de pastèques sautées etc… de vrais « oiseaux » ces gens là. Ces lieux sont également équipés de tables qui mélangent automatiquement les prochaines 144 tuiles qui seront utilisées, une fois la partie en cours terminée. Ce qui fait que les temps morts n’existent pas vraiment, on enchaine. Mais faut voir la mécanique de la table, c’est assez bluffant!

J'en ai amassé des "tirages" de merde :(

J’en ai amassé des « tirages » de merde 😦

Bref, après 3 heures de jeu, on est allé se restaurer dans un restaurant de brochettes assez minable et horriblement cher (normal, vu que c’est moi qui rinçait, c’était forcément trop cher…). Insatisfait, on est parti à la quête d’un « bouiboui » de rue qui vendrait des 包子…et que nous avons trouvé! Il était donc 00h, normal quoi ^^. En tout cas, une super soirée de 麻将 et une nouvelle étape franchie sur la compréhension de l’Empire du Milieu.

A bientôt pour une nouvelle partie de 麻将

A bientôt pour une nouvelle partie de 麻将

Lettre à Chine

Chine, Shaanxi, Xi’an, le 14 décembre 2012

Chère Chine

Je t’ai rencontrée pour la première fois, il y’a 2 ans et demi, à Beijing. C’était le jour de la « Fête des bateaux-dragons« , un signe peut-être. Je suis venu à ta rencontre autant pour assouvir un vieux rêve d’enfant que pour vérifier le pourquoi du comment des chimères innombrables qui couvrent ton nom. Je partais le cœur accueillant, l’esprit ouvert. Je voulais savoir, je devais savoir.

Me concernant, le coup de foudre a été immédiat! Tu as su me bercer de tes saveurs secrètes, de tes senteurs enivrantes, de tes chants oniriques, de tes silhouettes nombreuses et fugaces. Tu ne m’a jamais vraiment menti mais tu m’a toujours fait comprendre qu’il revenait à moi seul de découvrir ta vérité…. »tes » vérités. Lors de mon premier contact, tu m’a laissé me perdre sans boussole mais pas sans guide : tu as guidé mon cœur, tu a éveillé mon instinct.

En revenant chez moi, je n’étais plus le même : j’avais découvert ton paysage! Il me fallait à présent le comprendre, le pénétrer, le ressentir en ton sein. Je me suis derechef mis à l’étude de ces multiples « dessins animés » et de leur utilisation dont tu sembles ne jamais te séparer au profit d’un autre système de communication. Je suis revenu te voir quelques mois après.

Guidé par un de tes fidèles prophètes, j’ai découvert alors ton peuple : son sourire, ses cris, ses rires, ses pleurs mais aussi son cœur, son « feu » Ces multiples signes m’ont confirmé que j’étais sur la bonne voie : une première récompense ? Toi seule le sais, moi seul le ressens. Mais j’ai du repartir!

Pour le première fois, j’ai pleuré de te quitter, de peur ne de jamais te revoir bien qu’au fonds de moi, je savais. J’ai perfectionné ton art de l’animation calligraphique, ton phrasé, tes poèmes du quotidien…et je suis revenu… encore.

Cette fois, tu m’a montré pourquoi tu étais ainsi à l’heure d’aujourd’hui : pourquoi tu semblais donner de la main droite, et pourquoi tu semblais battre de la main gauche. J’ai commencé à comprendre ce qu’un sourire pouvait cacher mais aussi ce qu’il pouvait receler. J’ai compris que tu n’étais pas l’estampe aussi facile à décrypter que semble le penser une grande partie des gens de mon pays. Tu as alors décidé qu’il était temps pour moi de faire un pas supplémentaire : te conquérir et te prouver mon amour ou bien abandonner l’ascension vers un sommet dont la cime semble si incertaine. Pour seul conseil : écoutez mon cœur. Je suis alors retourné chez moi.

Le temps de la réflexion fut court : cette fois-ci mon cœur parla avant la raison. Je décidai de relever ce long et tortueux défi pour te prouver, mais surtout me prouver que j’étais capable d’atteindre ton sommet… « tes sommets ».

J’ai décidé de venir m’installer en ton sein pour réellement te comprendre : tu m’as alors coupé les sous titres, les explications, les illustrations harmonieuses et m’a immédiatement plongé la tête sous l’eau. Toi aussi, tu voulais savoir si oui ou non j’étais sincère avec toi mais surtout avec moi même.

Aujourd’hui je ne saurais dire si tu me maintiens encore sous l’eau car je respire et ressens mon cœur battre pour toi à chaque instant. Sous l’eau, j’ai essayé de comprendre pourquoi rien n’est tout noir, ni tout blanc comme semblent le dire de nombreuses personnes. Y suis-je toujours ? Je ne te comprends pas toujours, tu m’as souvent énervé, agacé mais cela n’a fait que renforcer ma détermination. Je fais désormais comme ton peuple à ton égard : j’ouvre les yeux, les oreilles et garde le sourire quoiqu’il arrive. Ainsi, quelque soit le moment, tu sauras que je t’aime toujours, ne serait-ce qu’un peu.

Car oui, je t’ai dans la peau. Et toi, est ce que tu m’aimes ?

G.J

Comment…j’apprends le chinois au quotidien ?

Si j’étais une personne qui a dans l’idée de venir étudier en Chine, c’est bien l’une des questions majeures que je me poserais. Je me suis moi même posé cette question et ai trouvé quelques réponses de parts et d’autres.  Mais après presque 3 mois d’expérience sur le sujet, je pense pouvoir raisonnablement  faire un petit topo sur la question (ouais je me la joue!). Sachant qu’en réalité, je suis d’avis de dire que cette méthode s’applique à toute situation d’immersion dans un pays étranger.

Avant tout je distinguerais 2 méthodes qui se complètent et fusionnent, l’une pouvant même être perçue comme le pendant pratique ou la conséquence de l’autre : la méthode scolaire et la méthode « para-scolaire ».

Méthode d’apprentissage scolaire

Les cours à l’Université

C’est un peu la « marque de fabrique » du projet dans lequel je m’investis au quotidien : des cours de chinois dispensés quotidiennement dans un cadre universitaire et avec des professeurs compétents en la matière. Mes outils principaux sont donc les cours en classe ainsi que les supports de cours : livres et feuilles d’exercices divers données en classe. 4 cours différents afin de focaliser notre attention sur un élément particulier de la langue : cours d’écoute, cours d’écriture, cours de conversation et cours de « lecture intensive » (qui fait surtout une synthèse de tous autres cours).

Le livre de « lecture intensive »

Cours de conversation

Écriture & Ecoute

Les conversations entre étudiants étrangers

J’assimile également cet élément à l’apprentissage strictement scolaire dans la mesure où nous nous contentons avant tout d’essayer de recracher et d’utiliser les nouvelles tournures de phrases et vocabulaire fraichement appris. Parfois cela peut virer au ridicule car certaines tournures de phrases se révèlent assez peu usitées ou encore parce que (parfois) nous ne faisons que deviner ce que l’autre essaye de dire au regard du contexte dans lequel s’inscrit la conversation : on devine plus que l’on ne comprend. Néanmoins à mes yeux, cela reste un excellent entrainement, un échauffement bienvenu pour un peu « débriefer » du cours avant de tenter quoique ce soit en direct avec les chinois. Et puis quel moment agréable que de pouvoir avoir l’impression d’être compris alors que l’on vient de formuler une phrase avec 3 fautes consécutives de grammaire ^^.

Le bachotage à la Bibliothèque

Le Saint Graal…euh…

Là aussi, grande classique pour étudiant sérieux et consciencieux, la « B.U ». Bâtiment très important à mes yeux puisqu’il me permet d’y travailler sereinement, sans la tentation de « l’internet à la maison ». Grandes salles de lectures avec leurs rangées de tables et de chaises moyennement confortables, j’y passe globalement 10 heures par semaine. Le grand jeu étant d’y trouver une place de libre ; libre s’entend comme une place où un petit malin n’a pas laissé négligemment ses livres de cours, histoire de « chauffer » le lieu. Combien de fois je suis resté sur une place « réservée » et de ne voir personne y prendre place durant les 3h où je suis resté. Et quand il n’y a plus de place, je nettoie par le vide, en dégageant les livres que le propriétaire viendra certainement récupérer ….dans 4h si ce n’est plus. Je ne vais quand même pas me priver de cet outil à cause de ces chtites manigances de bas étages!

Genre ça bosse!

Méthode d’apprentissage extra-scolaire

L’utilisation des médias traditionnels (développement de l’écoute)

Me concernant je vais surtout vous parler de la radio vu qu’il s’agit de mon média « traditionnel » de prédilection. Sans images ou autres sources de déconcentrations, la radio permet de se focaliser sur la diction, le parlé quotidien, l’accent, l’intonation (souvent bien différente de celle que l’on apprend, mais j’y reviendrais). Tous les matins, j’allume donc « Emilio », le poste de radio, pour me farcir pendant presque 45 minutes, l’équivalent de nos « antennes-libres » en chinois. On se rend vite compte que l’on ne comprend rien à l’essentielle de la conversation mais rien que le fait que de reconnaitre quelques bribes est très encourageant! Maintenant j’arrive à comprendre quand on me balance les chiffres en chinois et à 100km/h, c’est déjà ça de pris grâce à la pub (à défaut de comprendre si Monsieur Wang a réussi bander pendant sa nuit de noce…hé oui, dès 7h du mat, certains ne reculent devant rien!)

Mon avis :

Très honnêtement, je ne sais pas si cette écoute régulière à un réel effet à court, moyen ou long terme, mais j’aime à le penser. Au moins cela ne fait pas de mal et permet de travailler son chinois sans en avoir trop l’impression. Je pense que c’est la même chose pour la TV. Mais je reconnais cette qualité à la radio de forcer le cerveau à se focaliser sur le son plutôt que sur les images qui deviennent vite une béquille indispensable en Chine, surtout à ce stade de l’apprentissage.

« Bandour, c’est Emilio, le casse burnes du matin »!

L’utilisation des médias 2.0 (développement de l’écoute & de la lecture)

C’est le quart d’heure « cirons les pompes à l’Internet et le ouebdeupoingzerro« . Mine de rien (et de crayon…deux fois!) c’est surement l’une des plus grande mine d’or en terme d’apprentissage…à condition de savoir s’en servir évidemment. Maintenant Papy vieux con a fait son laïus sur la « Oueb Technoulougie« , j’attaque plus précisément le sujet.

Sites internet

Après avoir fait quelques courtes recherches, j’ai finalement conservé que les sites les plus simples d’utilisation et les plus courants. En réalité il n’y a pas de miracle : le mieux est encore de regarder séries ou films en chinois…sous titrés chinois, c’est encore mieux. L’avantage, c’est que l’on peut se raccrocher aux images faute de réellement comprendre ce qui se dit. Toutefois quelques séries se distingues par leur « relative » facilité d’accès.

  • Le classique du genre étant le clone de Youtube => Youku : aussi fourni que son mentor…mais dans un style chinois^^. A ma grande surprise il permet également de visionner les dernières séries américaines à la mode avec les sous titres…en anglais gnark!gnark (bah quoi? On a bien le droit de se détendre un peu bordel!). Si vous voulez accéder à l’onglet des séries, c’est par là!
  • Le clone => Tudou (« Pomme de terre » ou « patate », hé ouais, ça ne s’improvise pas…). Même contenu que sur Youku mais c’est sur ce site que je me regarde le « Caméra Café » chinois ^^, assez accessible également
  • Enfin, un site comparable aux 2 autres, en plus lisible : www.verycd.com (merci Hua). Pareil donc, une encyclopédies de vidéos en streaming, avec notation en sus.

Mon avis

Sur ces sites y’a à boire et à manger, c’est indéniable! Plus accessibles que leurs homologues européens s’il ont s’en tient à l’apprentissage du chinois (à savoir : mater des séries plus ou moins tolérables, le tout en chinois et gratuitement), c’est une mine d’or à explorer sans hésitation. Je dirais même que c’est à utiliser très régulièrement.

Les blogs

J’en retiendrais deux qui, hélas, ne sont pas francophones mais qui sont particulièrement bien élaborés pour l’apprentissage du chinois ou encore pour appréhender la démarche de l’apprentissage du chinois au quotidien ou sur le long terme.

  • Le site du suédois Olli Linge « Hacking Chinese« . Ce blog a le mérite de poser les bonnes questions et surtout d’y apporter les réponses que l’on attend. Pas avare en conseil, la lecture de ses post est très éclairante. Chaudement recommandé! Il est également présent sur Twitter @HackingChinese
  • Le blog de l’Italien Furio « Sapore Di Cina » . plus dans le ressenti et dans l’expérience personnelle, ce blog s’agrémente aussi de belles photos de voyage en Chine et dans des endroits relativement peu fréquentés. Excellentes explications et lecture très agréable des articles. Je le recommande tout autant. Egalement sur Twitter @saporedicina

Les logiciels

Ok c’est pas du Web 2.0, mais c’est ce dernier qui m’a permis de les trouver, et toc! J’en recommande là aussi 2, mais à usage différents :

  • Le logiciel de visionnage de vidéos et séries en streaming PPTV : il s’agit ni plus ni moins que d’un usage identique qu’un visionnage via Youku ou Tudou. Toutefois, je trouve le logiciel très pratique à utiliser même si tout est en chinois (pfiouu!)
  • Le logiciel Anki : logiciel qui permet de se confectionner des « jeux » de cartes de mémorisation (un peu comme un Memory) avec affichage aléatoires de celles-ci en fonction de nombre d’erreurs, du temps pour reconnaitre chaque carte… Ce logiciel est totalement paramétrable et vous pouvez aisément faire votre propre « paquet ». C’est ce que je fais et tous les mots nouveaux appris sont donc intégrés à ma base de donnée. Chaque jour, pendant 15 minutes, je révise donc des cartes aléatoirement choisies par le logiciel en fonction de mes précédentes erreurs. Le choix ainsi effectué permet de consolider l’apprentissage des caractères chinois ainsi que leurs prononciations. Le plus rébarbatifs étant d’entrer dans la base de donner un par un, chaque sinogramme mais libre à vous de télécharger sur le site les paquets de cartes constitués par d’autres utilisateurs, c’est totalement gratuit! Mais au moins avec mon paquet je sais qu’après presque 2 mois et demi d’apprentissage j’en suis à 600 mots nouveaux, ouch! C’est un outil est hautement recommandé ^^

Exemple de carte

Mon avis

J’utilise quasi-quotidiennement Anki et honnêtement j’en suis très satisfait. Il m’a permis de mémoriser bien des caractères que j’aurais rapidement oublié si Anki n’avait pas détecté ceux qui me donnaient le plus de mal. Il me permet également de savoir à combien de caractères nouveaux je suis depuis le commencement des cours : à savoir, 600 à aujourd’hui!! Après je ne suis pas un fanatique de cet outil qui sert à la mémorisation avant tout et non à la pratique réelle du chinois. Un bon adjuvant donc mais insuffisant en lui-même.

Le partenaire de langue (développement de l’écoute & de la conversation)

Voici une (ou des) personne(s) qui peut jouer un rôle déterminant dans l’apprentissage de la langue chinoise, celle de tous les jours et non celle des livres. Voici une personne qui va « vivifier » votre vocabulaire, votre manière de parler. Voici une personne qui va vous donner quelques expressions typiques, potentiellement utilisables tous les jours ou pour frimer auprès de vieux chinois convaincus que vous ne savez pas dire autre chose que « 你好 ». Voici une personne qui va vous faire aimer différemment la langue chinoise (mais cela vaut pour toutes les autres langues en réalité). Enfin, voici une personne avec qui vous allez confronter la diction du professeur avec la sienne (souvent plus « authentique »), confronter la pertinence de certains mots appris par rapport à d’autres non encore appris.

Cette personne peut être aussi bien votre petit(e) ami/ami(e) ou un étudiant ou autre mais la règle première est que cette personne soit chinoise. Même si vous trouvez un occidental quasiment bilingue, c’est pas bon! Peu importe la relation que vous entretenez avec : camarade de café, de bibliothèque, de cantine, de sortie, de lit etc…, gratuit ou payant (non, j’ai dit « pas les putes »!),

J’ai dit « Pas les…. »

L’importance étant que vous passez un bon moment en sa compagnie et surtout…QUE VOUS PARLIEZ CHINOIS SANS ETRE (TROP) TERRORISE PAR LA PEUR DE VOUS TROMPER!

Cette peur est logique et compréhensible. Mais si vous avez trouvé le bon partenaire celui-ci vous aidera à surmonter vos erreurs en vous corrigeant et en vous expliquant le pourquoi du comment. C’est ainsi que vous comprendrez que vous avez trouvé un bon partenaire de langue. En Chine, je dois reconnaitre que ce n’est pas bien compliqué : les étudiants, notamment, sont très accueillants et particulièrement curieux auprès des occidentaux, surtout dans une ville plus rurale comme Xi’an par rapport à la cosmopolite Shanghai ou l’historique Beijing. Nombreux sont vraiment prêts à vous aider sur ce point et c’est rassurant. D’ailleurs en début de mois de novembre 2012, un « chinese language corner » avait été organisé par les étudiants chinois. Le principe est simple : vous vous pointez pour venir parler chinois avec des étudiants chinois, et c’est tout.

Voici, à mes yeux, quelques impératifs à respecter pour avoir un bon partenaire de langue :

  • S’assurer que c’est une vraie bille en anglais/français : vous serez sûr que vous n’aurez pas de solution de replie « facile » à la moindre difficulté de conversation ;
  • Prenez un partenaire ayant à peu près le même âge : le décalage générationnel en Chine peut être assez hallucinant par rapport aux pays occidentaux. A l’incompréhension linguistique, il n’est peut être pas utile d’y ajouter un choc culturel en sus (oui, en sus) ;
  • Parlez de sujets basiques : ne jouez pas la provocation en abordant les sujets « sensibles » => généralement on n’a pas le bagou linguistique pour défendre convenablement nos assertions et ça évite de trop gros mal-entendus. Merde, on est aussi là pour se faire des potes quoi!
  • Jouez « simple » : n’essayez pas d’en foutre plein la vue en essayant de placer la dernière structure grammaticale fraichement apprise en cours => ça sert à rien, vous avez 80% de chances de vous viandez et d’avoir comme réponse un « blanc ». Le but est de discuter de manière plus ou moins fluide, par de faire une démonstration de vos acquis. La conversation n’en sera que plus agréable pour tout le monde. Et je sais de quoi je parle…

De mon côté je ne sens pas de progrès particulièrement fulgurant mais je sens que j’ai passé une nouvelle étape : je n’ai plus trop peur d’engager une conversation avec l’appréhension de ne pas comprendre ce que l’on va me répondre. La première étape ayant été de ne plus avoir peur de parler en chinois, malgré les fautes, tout en ayant toujours peur de comment mon interlocuteur allez répondre. Maintenant, a pu peur!

« Mais qu’est ce qu’il dit…le tambour?? »

Méthode d’apprentissage façon « Guigui »

Je ne vais pas inventer la poudre ni m’étendre trop longtemps, l’essentiel a déjà été dit. A mes yeux, rien de remplacera la formule suivante : shaker + Pastis + Glaçons…mais je ne suis pas sur que cela plaise à tout le monde. Voici donc mes ultimes conseils en la matières :

  • Munissez vous toujours d’un cahier et d’un stylo chaque fois que vous vous baladez ou que vous vous déplacez. Chaque mot nouveau et qui vous parait utile pourra ainsi être noté à l’intérieur et être appris par la suite. Cela me paraît plus qu’indispensable. Me concernant, j’en suis presque à 150 mots non appris dans les livres, c’est vous dire. Juste par le biais de conversations ou de mots entendus à la radio ;

Bob, le partenaire indispensable

  • Ne vous laissez pas « bercer » par les dictionnaires électroniques : parfois un mot ou une expression en chinois sont difficilement traduisibles ou font souvent l’objet d’une mauvaise traduction. Laissez vous porter par le contexte et essayer de comprendre pourquoi ce mot a été utiliser ainsi sans chercher à tout prix à en connaitre le sens profond. Le Chinois est une langue de « contexte » alors ne l’oubliez pas ;

Je veux ça pour Noël!!

  • Fumez! Sans déconner, c’est un véritable facilitateur de lien social et de conversation. Vous rencontrez quelqu’un (souvent plus âgé), ne sachant pas comment vous aborder, il va souvent vous tendre une cigarette et hop, la conversation (fusse-t-elle brève) s’engage. Pas obligé de fumer à plein poumon mais comparativement aux pays occidentaux, la cigarette n’est pas encore (trop) diabolisée…pourvu que ça dure ^^ (et merde aux oreilles chastes et/ou bien pensantes hygiénico-maniaques) ;

Toi aussi, fait comme Mao!! Si fumer, ç’est pas être patriote faut qu’on m’explique là!

  • Potasser un peu la géographie chinoise : les régions et leur ville principale. Cela vous permettra de vous démarquer un peu du « Pékin » de base et surtout de comprendre certaines différences d’accents, de mentalités etc… En sachant (grosso-modo hein?!!) d’où vient votre interlocuteur, vous verrez sa joie s’étaler sur son visage ; et ça, ça n’a pas de prix.

LA!

  • N’hésite pas à …ne pas étudier constamment de chinois. Plutôt que d’apprendre jusqu’à l’écœurement et de se décourager, autant s’accorder des plages de détente bien à soi et déconnectées de la Chine et du chinois. Rien de mieux pour recharger un peu les batteries et de reprendre l’apprentissage par la suite, avec un enthousiasme conservé, si ce n’est décuplé.

Film conseillé pour oublier même que l’on a un cerveau…Merci Michel Caputo!

Et je terminerais en citant mon amie belge Sarah concernant l’apprentissage du chinois. Il peut se passer 2, 3 voire 4 mois pendant lesquels on a l’impression de stagner, de ne pas progresser malgré les efforts déployés. Mais il ne faut surtout pas se décourager car l’apprentissage du chinois est ainsi : des progrès rapides et fulgurant puis de longues phases de stagnation successivement entrecoupées de progrès…que nous jugerons toujours trop « maigres ». Mais c’est ainsi : il ne faut pas s’attendre un bon jour, au saut du lit, à être bilingue. C’est long, fastidieux et parfois décourageant mais quel bel apprentissage que la langue chinoise. On n’apprend plus qu’une langue : un schéma de pensée, une civilisation.