Je vais refermer le récit de mes aventures dans le 山东 avec mon passage dans la ville industrielle de 淄博 (Zibo, prononcez « Zeubo »). A vrai dire, savoir que j’allais passer plus de 3 jours dans cette ville ne m’enchantais guère. Voyez le tableau : ville purement industrielle, la plus peuplée du Shandong (mais peu de gens la connaissent), pas de particularités évidentes…bref ça s’annonçait aussi palpitant qu’il y’a 2 ans quand je suis resté près de 8 jours dans la capitale du 河南 (Henan), à 郑州 (Zhengzhou).
Et puis finalement, il s’est avéré que cette « bourgade » recelait de plus d’un tours dans son sac. Alors oui, 淄博 n’est pas une ville mentionnée dans les guides eu égard aux » faibles attraits touristiques » de première vue. Mais pour ceux qui s’intéressent d’un peu plus près à ce que peut offrir la Chine (à part la pollution, encore que…), cette ville peut valoir le coups si vous vous éternisez un peu dans le Shandong.
Voici ce que j’ai retenu:
- Le Musée de la ville de 淄博
Je vous laisse juger de l’architecture…révolutionnaire!
Mon partenaire de langue 刘帅 n’ayant pu m’accompagner de la journée, pour des raisons familiales, il avait prévenu une de ses camarade de classe pour qu’elle vienne me chaperonner: on ne peut plus adorable. Sauf que je me suis retrouvé dans les pattes de l’étudiante « chinoise typique », c’est à dire : toute mignonne (« Mes amies les pies », « Winnie l’ourson, ma religion » et autre « Hello Kitty, c’est toute ma vie »), pas méchante….mais sans folie ni conversation…bref, un vrai chaperon! La terreur dans ses yeux quand je lui ai indiquée au dernier moment que je ne voulais pas manger à l’adresse que lui avait soufflé 刘帅… je venais de bouleverser « LE » plan!
Je m’égare, revenons en au musée de la ville. Gratuit (ça rend la visite plus intéressante à mon sens ^^), il est normalement constitué de plusieurs salles communicantes. Sauf qu’une seule était ouverte à la visite et c’est nous qui leur avons fait ouvrir (ainsi fermée, ils économisent de l’électricité, véridique!). La visite n’a donc pas duré plus de 30 minutes mais les quelques pièces en exposition étaient, ma foi, relativement intéressantes. Il est notamment expliqué comment ils trouvèrent un certain nombre de reliques, notamment lors de l’agrandissement des lignes de chemin de fer à grande vitesse pour relier 北京 (Beijing).
Tant va le pot à l’eau…
周村 (Zhoucun, prononcez » Djotssoun » ) est l’un des quartiers périphériques de 淄博, anciennement une ville qui lui a été rattachée par la suite. C’est dans ce quartier que je résidais à l’hôtel. On est quand même à 35 minutes en taxi de la gare ferroviaire, ce qui est assez éloigné du centre ville. Là où initialement je ne trouvais aucun charme particulier à cet endroit, 刘帅 m’a fait découvrir le vieux quartier où le film « Vivre » de Zhang Yimou a été tourné (avec Gong Li, bande d’incultes!). Les photos parlent d’elles-mêmes (durant la période de préparation du nouvel an).
J’ai été bluffé de tomber sur un quartier de la sorte dans une ville aussi industrielle. Quartier certes restauré, mais qui conserve tout de même un charme authentique. Nous avons eu le plaisir de boire un café dans un café installé dans une vieille bâtisse, avec grenier aménagé. Incroyable!
Un vrai enchantement, comme si soudainement, on était plongé dans l’ancienne Chine, la Chine Impériale ( durant l’ancien temps d’avant, comme dirait l’autre). Et rien que pour ce quartier, cela vaut bien un détour à 周村. Là où le bas blesse, c’est que l’entrée du quartier est payante (tant qu’à faire), avec certains bâtiments à entrée payante également. Bref, droit d’entrée minimum, entre 80Y-100Y. La chance a voulu que la tante de mon partenaire soit une commerçante attenante au quartier ; résultat : entrée gratos dans le quartier 🙂 (Qui a dit « Gripsous » ? Grrrrr).
- Les galettes aux graines de sésame de 周村
Il fallait bien revenir à l’essentiel de toute chose : la nourriture! Et voilà que je découvre qu’il y’a une spécialité culinaire du quartier : les galettes (ou crêpes croustillantes) aux graines de sésame. Un vrai délice de légèreté et de croustillant : vous en aurez autant dans la bouche que sur vous ( non, il n’y a pas de perche tendu). Légèrement sucrées, « c’est fin, c’est très fin, ça se mange sans faim » et surtout à toute heure. J’en ai 10 boites à la maison, alors…
- Visite du 农村 et musée de 蒲松龄
Une fois encore, je me suis rendu compte que 淄博 était une ville pleine de surprise. Sachant que je possédais un livre du célèbre (mais si, j’ai dis « célèbre ») auteur des « Chroniques de l’étrange« , mon partenaire m’a donc proposé de visiter le musée de 蒲松龄 (Pu Song Ling). Ce dernier est un auteur classique de la Chine fin XVIIe siècles, assez connu même auprès des jeunes générations. J’ai rencontré cet auteur par hasard lorsque pour mes 20 ans, des amies à mes parents (elles se reconnaitront, merci encore à elles MJ & MC) m’ont offert cet ouvrage.
Nous nous rendons donc au musée de 蒲松龄, qui se trouve à 1 heure de bus dans la ville (oui, oui, « dans »…je vous laisse imaginer la grandeur de la ville). Le musée se trouve lui même dans un vieux quartier que l’on pourrait comparaitre à un village de campagne. Peu de monde y habite encore, et le froid glacial de la période n’aide pas à faire sortir les visiteurs.
On se saurait presque cru dans un spectacle miteux de « Hollyday on Ice » mais quel calme dans l’enfer de la surpopulation chinoise. Pas un bruit, une vraie quiétude semblait entourait les alentours du musée.
La cour d’entrée
Cour arrière…gelée!
Je vous passe les détails de la visite et les nombreuses photos, nous enchainons vers un grand jardin « d’attraction » à 200m de là. Seuls visiteurs osant braver le froid, nous déambulons et crapahutons dans ce parc à l’ambiance…morte! Place aux photos alors
Salut les loulous!
Nous nous dirigeons ensuite vers la colline centrale du parc et nous rendons compte que l’intérieur est aménagé, avec un accès payant pour….une sorte de « maison hantée », calquée sur l’imaginaire et l’atmosphère des histoires de 蒲松龄. Comme nous étions les seuls pellerins, le lieu a été ouvert et allumé exprès pour nous. Une petite bonne femme faisait office de guide, ne parlant (semblerait-il) que le dialecte local…merci pour moi. Pour ce qui est du visuel, on a oscillé entre l’ultra kitch ou le glauque miteux, à vous de voir ^^
Nous sortons de cet « horrible cauchemars » pour finir sur le sommet de la colline, nous offrant ainsi une superbe vue sur le 农村 où se trouve le musée de 蒲松龄.
Ché beau!
Et après 3 heures de visite dans le froid, nous repartîmes à l’hôtel pour un repos bien mérité, ouf!! (si si, j’ai dis repos!). Je quittais le 山东 2 jours après, direction la Thailande et le Laos…mais ça, c’est une autre histoire que je ne vous narrerai pas (et toc!). C’était donc mes vacances d’hiver en Chine et j’espère vous avoir fait découvrir quelques beautés insoupçonnées. N’hésitez pas à visionner les autres photos sur la galerie Flik’r. Bisous (ou pas)
Graouuuuh!