Qu’est ce qu’on mange

Dans mes articles sur la nourriture en Chine, j’ai vraiment l’impression de passer des nouilles au riz! Car même si le riz est loin d’être l’aliment de base de la gastronomie du Nord de la Chine, les mouvements de population ont permis d’amener d’emporter avec elles leurs spécialités culinaires. On ne peut que s’en réjouir. C’est d’ailleurs tout aussi logique que de se dire en plein Paris (mais ça marche aussi ailleurs, hein!) : « Tiens, je me mangerais bien une galette bretonne » ou encore  » On se fait une bouillabaisse entre amis ce soir ? » (bah si, c’est crédible!)!

Comme je le disais dans un article précédent, on trouve beaucoup de petits restaurants tenus par des gens provenant du Sud de la Chine et qui proposent, à juste titre, des plats plus accès sur le riz. Un autre exemple que je vais vous présenter est ce que j’appelle dans mon jargon « le plat-menu » (ou le « menu-plat », mais ça fait tout de suite plus mesquin ^^). En Chinois on dit surtout 套菜 (Tao Cai). Généralement, ces grandes assiettes sont constituées d’une large de base de riz à laquelle s’ajoutera des germes de soja puis, au choix et ou cumulativement, des pommes terre râpées, des œufs durs au thé, un morceau de poulet, une tranche de tofu cuit au thé etc… . En réalité chaque combinaison à son petit nom mais la base reste le riz et les feuilles d’épinard chinois en accompagnement (菠菜 – Bo Cai).

Je me contente « en toute modestie » de prendre le menu complet qui comprend : riz, épinard, soja, oeuf dur, escalope de poulet panée et tranche de tofu…et je ne le finis pas toujours! Voici 大鸡排餐  (Da Ji Pai Can):

Y'en a pour tout le monde!

Y’en a pour tout le monde!

Un repas relativement simple, roboratif sans être « huileux » puisque qu’ à par la tranche de poulet, le reste est cuit à l’eau, servi rapidement et surtout pas cher : 10Y (1,30€)  l’assiette « complète », le tarif diminuant en fonction de ce que vous enlevez. Le tout arrosé de quelques goutes de vinaigre chinois, une cuillerée de piment doux, et c’est parfait! De temps en temps, les petits plaisirs simples du Sud, ça a plus que du bon.

Qu’est ce qu’on mange

Un temps certain s’est écoulé entre la dernière chronique à ce sujet et celle d’aujourd’hui. On m’aurait presque reproché de ne parler que de nourriture en Chine. Néanmoins et je le répète, ne pas être admiratif de la diversité « des » cuisines chinoises serait une grave erreur de jugement. Pour ce qui est de l’apprécier après, tout est question de goûts et peux comprendre que certains n’aiment pas la nourriture relevée (voire très relevée), d’autres n’aiment pas le tofu (mais qu’est ce que vous foutez en Chine au fait ?), ou d’autres encore n’aime pas les légumes chinois… Bref, j’estime qu’en Chine, il y en a pour tous les goûts mais me complais à faire la leçon aux fines bouchent en expliquant que l’on ne saurait avouer son amour pour la France sans au moins apprécier certains plats du terroir, le pain, le fromage, le vin etc…, idem pour la Chine donc. Parenthèse fermée.

Aujourd’hui je vais vous parler des saveurs du 云南 ( Yunnan, la fameuse région tant appréciée de tous) que j’ai eu le plaisir de déguster il y’a quelques temps, dans un restaurant spécialisé à 西安 (Xi’an).

Accrochez vous à votre pantalon, ça peut décoiffer :

A votre avis ? ^^

A votre avis ? ^^

Voici donc des 炸竹虫子 (Zha Zhu Chong Zi), c’est à dire « Vers de bambou fris ». Ehh oui, il s’agit donc bien de « vers » de terre, de bambou plus exactement, fris. Malgré le côté repoussant au premier abord, il s’avère que ces bestioles sont assez savoureuses à déguster. On dirait un peu des frites d’apéritif 🙂 . Vraiment pas mal du tout mais excessivement cher puisque la demi-portion est à 48Y soit une portion entière pour 78Y (à peu près 8,5€) et que cela ne nourrit pas du tout! Un apéritif quoi!

S’en est suivi des plats plus « ordinaires » sachant qu’une grande spécialité du 云南, ce sont ses variétés de champignons.

Des champignons & du Tofu

Des champignons & du Tofu

Un délicieux mélange de champignons sautés puis marinés avec de généreux morceaux de tofu blanc et quelques 菠菜 (Bo Cai – Epinard chinois), le tout préparé sous forme d’un ragout végétarien. On lui a bien pété la gueule  au plat!

Une petite viande pour accompagnée cela ne serait pas de trop:

Du coincoin croustillant!

Du coincoin croustillant!

Un peu de canard préparé en « croute » (ne me demandez pas en croute de quoi, je n’en sais rien!)! Tout aussi délicieux. Il convient de tremper chaque morceaux dans un mélange d’épices disposé avec le plat!  Bouches sensibles, s’abstenir!

Manque plus que l’accompagnement vedette des plats du Sud de la Chine mais dans une présentation propre au 云南:

L’ananas surprise!!

L’ananas surprise!!

Il s’agit en réalité d’un ananas remplit de riz gluant et mélangé avec des morceaux d’ananas! Particulièrement bourratif et consistant, on a eu du mal à le finir et pourtant, il n’était pas bien grand. Vous retrouverez souvent ce genre de présentations du riz dans les restaurant du 云南. J’adore!!

 

Qu’est ce qu’on mange

Ca fait un petit moment que je me demande encore quel plat ou quel type de plat m’enchante le plus au quotidien. L’évidence s’est vite imposée à moi à vrai dire, puisque j’en mange quasiment tous les jours, j’ai nommé les 凉菜 (Liang Cai, littéralement « Plats froids ») .

Il s’agit de « l’entrée » dans l’ordre gastronomique chinois, encore qu’il faut savoir qu’il n’y a pas d’ordre vu que tout est quasiment servi en même temps. Mais comme il s’agit d’un plat froid et déjà préparé à l’avance, c’est le premier plat apporté sur la table quand il est commandé. Mais quoi qu’est-ce ? Globalement il s’agit d’un mélange (au choix) de cacahuètes au sel, du concombre en tranches, des haricots blancs en saumure, du tofu en lamelle ou bien des morceau de « pâte », sans oublié le céleri et le piment. En fait, il n’y a pas « un » 凉菜 mais « des » 凉菜, bien que l’on retrouve des ingrédients incontournables comme ceux mentionnés ci-dessus.

Le classique du 凉菜

Le classique du 凉菜

C’est typiquement le plat que je commande à chaque fois, quitte à bouffer plus que de raison (ouais je prends un peu, mais on s’en fout en fait), en accompagnement du plat principal. Parfait pour picorer en attendant le plat chaud, tout en se buvant une bière et en fumant un clope…les meilleurs moments de la vie, croyez moi.

Après il existe d’autres types de 凉菜 qui font un peu moins « pot pourri » de saveurs :

Céleri et tranches de tofu

Céleri et tranches de tofu

Pousses de soja germées et ...tofu (non, c'est pas de la mie de pain, mais le goût est proche ^^)

Pousses de soja germées et …tofu (non, c’est pas de la mie de pain, mais le goût est proche ^^)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Y’en a pour tous les goûts et les prix varient de 7Y à 10Y l’assiette. Je trouve cela relativement cher comparé à un plat chaud que l’on commande au même endroit, plus roboratif et plus élaboré, mais bon, je ne sais toujours pas pourquoi. Bref, on se régale.

Cacahuètes : un grand classique pour savoir si vous maniez vraiment les baguettes à la perfection! Finger in the nose me concernant

Cacahuètes : un grand classique pour savoir si vous maniez vraiment les baguettes à la perfection! Finger in the nose me concernant

 

Qu’est ce qu’on mange ?

Second article consacré aux 小吃. Nous restons dans la simplicité et le salé avant tout. Vendredi dernier j’ai eu le plaisir de passer une soirée culinaire en me promenant avec 刘帅 (mais si, mon partenaire de langue! Rhoo) dans le quartier musulman 回民街 (Hui Min Jie). Grand quartier touristique qui a la particularité de se transformer tous les soirs en véritable marché de nuit avec ses « bouisbouis » de toute sorte. Ce quartier comprend une très forte concentration d’une minorité ethnique que l’on appelle les Huis (回族), pratiquant un islam relativement modéré mais surtout « loyal » à l’ethnie majoritaire, les Han (汉族).  Tout rapprochement avec les musulmans du golf méditerranéen ou encore des Ouighours n’est donc pas « vraiment » pertinent ou comparable…ce qui pourrait expliquer en grande partie l’absence d’encrage des formes de terrorismes se proclamant d’un islam « rigoriste ». Bref, je m’égare, on est là pour parler bouffe pas de géopolitique (dommage!)

  • Le tofu  « à la plancha »

Je ne trouve pas d’autres mots que « plancha » puisque c’est exactement le même mode de cuisson : une plaque lisse et chauffée au gaz. Le tout oint d’une couche d’huile généreuse où l’on y fait sauter des tranches de tofu au gout « neutre ». Ce tofu cuit des 2 côtés est ensuite saupoudré de piment séché, tout en continuant de cuire. La tranche est enfin découpée en petits morceaux, très tendres, puis recouvertes de coriandre fraiche. Ainsi servi dans une barquette en polystyrène  avec un cure dent en guise de fourchette (pourquoi faire compliqué ?) et hop, on déguste ça pour 5Y (C’est cher! … Qui a dit « Sale pince »? Groumph!)

Miaaaaaaam!

 

  • Les brochettes d’œufs de caille

De délicieuses brochettes d’œufs de caille enduite d’une sauce à base de cacahuète et agrémentées (au choix) de piment séché. Assez étonnant de voir l’inventivité des chinois pour créer autant de différents 小吃, mais c’est indubitablement succulent. Le palais (et la photo) parlent d’eux-même. Bon appétit, bien sur!

A 5, t’as plus rien!