Xi’an, le RETOUR!…et autres digressions

Pas simple de tirer son épingle du jeu au regard de la myriade de blog plus ou moins dédiés à la Chine, et je ne parle pas de ceux de très grande qualité, malheureux en anglais. Je vais donc rester moi-même dans le fond et la forme en général, tout en essayant de donner à mes publications un verni parfois plus « net », plus « pro ». Parce qu’après tout y’en a peut être qui en ont un peu marre des articles du style: « Aujourd’hui j’ai fait caca dans des toilettes du restaurant d’un village chinois: sans papier, sans eau, sans portes, sans cuvettes…sans trou au sol !« …quoique….!

Évolution de ma vie en Chine

Moi, moi, moi toujours moi! Faut dire que c’est au travers de mon prisme que vous pouvez apercevoir quelques pans de la Chine. Et qui dit évolution de ma situation, dit forcément évolution de ce prisme (pffiu, c’est chiadé comme raisonnement…). Arrivé en Chine en août 2012 (congé sabbatique), je suis venu pour apprendre le Chinois et tâter le terrain.

Moi, à l'université...

Moi, à l’université…

Et le virus de la Chine m’a immédiatement emporté, ce que ma mère et trois autres amis peuvent désormais comprendre, m’ayant rendu visite cette année. Pour moi, il fallait persévérer dans l’apprentissage de la langue, de la culture mais surtout le folklore populaire afin de toujours mieux comprendre la Chine. En ce sens, j’ai persévéré une année de plus en mâtinant l’année 2013/2014 d’une composante initialement inconnue pour moi : l’enseignement du français langue étrangère (FLE). Improvisé professeur particulier de Chinois à mi-temps, j’ai eu jusqu’à 3 élèves par semaine. Cette expérience m’a aussi permis de mieux comprendre la façon dont les chinois apprennent quelque chose, comment ils perçoivent la France et sa culture (de manière extrêmement caricaturale à vrai dire…-_-). Une année de pur échange culturel s’ajoutant à l’apprentissage quotidien du chinois.

Et aujourd’hui ? Ayant également été pris par le virus de l’enseignement et après quelques recherches (et surtout contacts), j’ai fait une demande de poste d’enseignant en FLE auprès d’une petite structure privée spécialisée dans l’enseignement (http://ihxian.com/) : International House. Poste que j’ai obtenu ce mois-ci, me permettant de bénéficier du très précieux visa de travail. Me voilà donc en voie de reconversion professionnelle (partielle), prêt à attaquer un nouvel angle de vue sur la Chine au quotidien.

Moi, enseignant le français ^^

Moi, enseignant le français ^^

 

Évolution des éléments de mon blog

  • Les Chroniques du quotidien

Peu de changements à prévoir si ce n’est le merveilleux et l’inédit qui semblent s’estomper avec le temps. Il faut bien reconnaitre qu’après 2 ans de vie en Chine, et plus particulièrement à 西安 (Xi’an), l’effet de surprise diminue. Néanmoins j’ai confiance en la Chine et ses « petits cadeaux » du quotidien, promptes à nourrir cette rubrique. Comme je le dis souvent à ma chère Sarah « Avec les Chinois, on n’est jamais déçu! »

 

  • « Qu’est ce qu’on mange »

Je ne suis pas peu fier de cette rubrique qui semble avoir fédérée de nombreux ventres à pattes qui s’ignoraient. Je prends clairement le parti du prisme culinaire pour faire découvrir la Chine aux sceptiques. J’adore tout simplement manger tout ce qui est issu de la gastronomie chinoise tant elle est variée et riche en saveurs, couleurs… . Ma mère ne me contredira pas sur ce point, je crois qu’elle a été convaincu des 17 jours passés en Chine cette année (et sans tourista s’il vous plait!). Ma préférence ira toujours vers les immenses bols typiques du 陕西 (Shaanxi), regorgeant de nouilles de toutes formes et assaisonnées de tant de façons. Oui, la nourriture permet de comprendre pourquoi l’on mange si piquant dans le 四川 (Sichuan), pourquoi les champignons du 云南 (Yunnan) sont tellement prisés du reste de la Chine, pourquoi les meilleures nouilles viennent de régions telles que le 陕西(Shaanxi) ou encore le 山西 (Shanxi). Manger en Chine, c’est comme partout : découvrir une histoire, un folklore, une tradition. C’est bluffer son auditoire en commandant des plats typiques et savoureux mais rarement connus des étrangers réellement intéressés à la gastronomie locale (les pauvres hères…).

Alors oui, là aussi et comme la précédente rubrique, j’écris moins car j’ai fait le tour de nombreux plats locaux/nationaux. Car je cherche avant tout à présenter des plats avec une particularité, une histoire, un lien avec la région, le pourquoi du comment de ce plat, et non pas un pauvre plat de brocolis sautés à la sauce soja (un régal en bouche soit dit en passant, la marmaille occidentale en mangerait plus s’ils étaient préparés ainsi).

Je continuerais donc plus que jamais cette chronique culinaire en essayant d’aiguiser vos estomacs à distance mais aussi vos esprits (JE CONTRÔLE VOS AAAAAAMMMMMEEEES….*pardon* (SIC) »

Nouilles froides (凉皮) et petit pain à la viande hachée (肉夹馍)

Nouilles froides (凉皮) et petit pain à la viande hachée (肉夹馍)

  • La revue de presse

Ça, c’est un peu le truc dont tout le monde se fout, j’en ai bien l’impression…. Erreur de votre part (soyez damnés!), j’en ai bien peur. Je me sers de cette revue de presse pour agréger, via mon micro blog http://seenthis.net/people/guillem , des infos qui me tiennent à cœur, tant pour comprendre l’actualité globale de la Chine que vous entrevoir comment les chinois perçoivent l’actualité. Et c’est sur ce point que j’ai vais essayer d’accentuer mon actualité, quitte à relayer les médias strictement policés. Je tenterais également de faire une « traduction » sommaire de certaines actualités relatifs à Xi’an (et souvent propres aux locaux) afin de comprendre les enjeux du quotidien. Un nouveau défi en somme!

 

Conclusion & Remerciements

Peu de choses mais surtout un grand merci à ceux qui me lisent régulièrement ou non, qui apprécient ou non (et m’en font la remarque). Les commentaires sont toujours grandement appréciés et permettent d’établir un échange plus que bienvenu. Merci aussi à ceux qui m’ont encouragé à persévérer avec mon blog, et plus particulièrement mon ancien chef et toujours ami, Arnaud, mais aussi Stéphane Lagarde : ancien correspondant permanent en Chine pour Radio France Internationale (RFI) et dont le blog est à dévorer. Ses encouragements et sa rencontre à Paris m’ont été d’un grand secours afin de continuer dans mon cheminement tant personnel que professionnel en Chine. Un grand merci et je te souhaite le meilleur également pour ta famille et ton affectation future Stéphane 🙂

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« Dépolitisons la Chine ! »

Préambule ad lucem

Loin de moi l’idée de venir étaler le peu de confiture (ma science quoi!) sur une large tartine de pain rassi (le débat sur la Chine), j’ose publier une tribune. Une tribune volontairement dénuée de sources et de quelconques articles ou citations pour étayer mes dires. Car cette tribune, libre de quasiment toute référence, me permettra de donner corps à un coups de gueule concernant la Chine, ou plus exactement, sur l’image que les Européens (veulent?) se font de la Chine. Je ne supporte plus cette avalanche d’anathèmes dont la Chine est en permanence victime, que ce soit auprès des médias, des politiques (non engagés « aux responsabilités », c’est tellement plus courageux), ou les blogueurs en tout genre (dont je fais également parti à vrai dire). Je ne supporte plus cette nuée de crachats que l’on se complait à balancer sur la Chine sous prétexte de biaiser volontairement notre prisme d’analyse, j’ai nommé : le prisme des droits de l’Homme, et la question tibétaine.

Alors je vous rassure, je suis totalement ouvert au débat et la critiques de ceux et celles qui s’estiment fondés à nourrir (ou affamer) mon argumentaire. Je ne suis pas un sinologue comme on l’entend académiquement par chez nous (non, désolé je n’ai pas appris le chinois à l’INALCO, mais directement en Chine…ça m’a paru plus cohérent..). Je ne suis qu’un pauvre juriste de formation qui est tombé amoureux de la Chine il y’a 3 ans et qui a décidé d’y vivre aussi longtemps qu’il me sera donné, car oui, j’aime la Chine et je vais vous dire pourquoi (une nouvelle fois, mais avec des exemples plus mieux!)

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La Chine : un territoire uni ?

L’une des première pierre d’achoppement est surement la même pour les occidentaux comme pour la Chine : la maitrise de ses frontières. Où commence et se termine la Chine ? Ce qui est sur, c’est que derrière les positions très tranchées du pouvoir politique chinois se cachent éminemment une certaine fébrilité quand la notion de territoire uni, l’Empire du Milieu. De tout temps (une bien belle introduction pour évoquer un poncif…), le territoire de la Chine a bougé et s’est dilaté / rétracté au fil des guerres et alliances multiples. Je ne suis pas historien, je ne rentrerais donc pas dans le détail. Mais la réflexion sur le territoire appelle à un peu plus d’honnêteté intellectuelle mais surtout de rigueur. Des exemples ? C’est parti!

Taïwan ? Ben c’est Taïwan!

Ben oui, je suis con moi! Pourquoi s’interroger plus longuement : c’est une île, avec sa propre monnaie, son propre système démocratique [sic] …ha ben tiens, ça me rappelle le système d’ Hong Kong prôné par 邓小平 (Deng Xiao Ping) « Un pays, 2 systèmes ». Hong Kong qui appartient pleinement à la Chine depuis la rétrocession par le Royaume Uni en 1997.

Que n’ai-je pas dit! J’en vois déjà certains me tomber dessus à bras raccourcis (certains l’ont déjà fait sur Twitter d’ailleurs). « après 1949, la Chine s’est séparée en deux : PRC et ROC à TW. Les deux sont bien distincts et séparés ! » ou encore «  la RPC n’a jamais exercé sa souveraineté sur Taïwan depuis sa création en 1949. », fermez le ban! Voilà, l’argument tombe comme une massue et bien évidemment, malheur à qui serait tenté d’avancer le contraire…comme j’essaie candidement de le faire, juste histoire de nourrir un peu le débat en somme (nan parce que 2 pauvres phrases balancées en moins de 140 caractères pour justifier cet état de fait, je peux vous dire qu’il y’ a des historiens qui doivent se demander encore pourquoi ils font leur job…mais je m’égare).

Taïwan a une histoire complexe et je vous incite à vous cultiver sur cette question, c’est honnêtement très intéressant même si cela soulève des points de vue divergents selon le parti pris. Mais pour faire très simple (et en caricaturant à outrance, désolé) : Taïwan est devenu la terre de refuge du Général Chiang Kai Chek , suite à sa défaite contre le pouvoir communiste. Ne pouvant reconquérir son pouvoir qu’il estimait légitime, il a donc décidé de faire sa « propre Chine » sur l’île de Formose, avec son propre système dictatorial (si si) sous l’égide du Kuo Min Tan (longtemps allié au PCC). Le résumé est outrancier mais ne nous voilons pas la face, c’est le fil rouge de l’histoire de l’île! De là à dire que cela fait un pays indépendant ? Il n’y a qu’à voir la quasi absence de reconnaissance internationale pour s’en convaincre. On me répondra que la présence du mastodonte chinois empêche une telle reconnaissance. Et je réponds une nouvelle fois que si l’existence d’un État Taïwanais était si évident, si incontestable, cela ferait belle lurette que ce territoire serait unanimement reconnu. En attendant, on navigue toujours dans le statu quo même si récemment, le mouvement estudiantin dit « des tournesols » semble redonner vigueur à la frange nationaliste taïwanaise, sur fond d’accord de libre échange Sino-taïwanais concernant le secteur de la télécommunication. Soit dit en passant, leurs beaux slogans du style « Taïwan ne se vendra pas à la Chine » devrait faire plus échos au fait que l’entreprise taïwanaise Foxconn fait construire et assembler des téléphones mobiles sur la Chine continentale, en bafouant les règles les plus élémentaires des droits humains (de l’esclavage moderne en somme)…mais ça, ça semble moins choquer les étudiants « taïwanais »…allez comprendre pourquoi… . Quoiqu’il en soit, ce dilemme est loin d’être fini.

Les chinois ne réfléchissent même pas autrement que par le fait que Taïwan appartienne à la Chine, il n’y a pas de débat sur ce point. Et quand je parle des chinois, je parle de ceux que je rencontre tous les jours, jeunes et moins jeunes, et dont je ne remets absolument pas en doute l’honnêteté des propos. Loin d’avoir l’impression de parler sous la contraintes, c’est un sentiment réel d’appartenance qu’ils expriment. Imaginez qu’un chinois arrive en France et vous dise: «  Nan mais la Corse, c’est pas la France. », vous réagiriez comment ? (oui je caricature mais réfléchissez à l’idée de la question)

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Pour un Tibet libre ?

Haaaaaa LE SUJET FAVORI des occidentaux! C’est même le plus facile! Pourquoi ? Parce qu’il n’y a pas à réfléchir : tous les éléments du problème t’obligent à être pro-tibétain, le cas contraire ? Tu passes pour un ignorant, un complice voire (si certains sont en formes), un assassin indirect de la cause tibétaine. Et quand 95% de la population européenne (je suis tenté de dire occidentale, mais j’ai peur que cela fasse amalgame, non ?) t’avance pareils arguments, comment être contre ? Tu as un ultime doute ? L’ultime carte qui compose la quinte flush de l’argumentaire pro-tibétain : le Dalaï-lama! Merde, un prix Nobel de la Paix bordel! Comment ne peux tu pas être d’accord avec lui ??

Et c’est là que le bas blesse. Car ces 95% de « béni oui oui » sont quasiment incapables d’avancer d’autres arguments, ne serait-ce qu’évoquer la guerre sino-tibétaine dans les années 50s au soutien de leurs thèses. Rien, nada !

Allez, je me fais l’avocat du diable, parce que cela me fait plaisir (et qu’en plus, je vais donner quelques arguments supplémentaires aux pro-tibétains…je me sens l’âme chevaleresque!).

L’aspect culturel mais aussi ethnologique, religieux et historique poussent à la reconnaissance d’un État Tibétain indépendant. D’ailleurs Mao Zi Dong ne s’y est pas trompé puisqu’il a voulu rapidement faire revenir la Terre des Lamas dans le giron de la République Populaire de Chine, en cours d’élaboration. Bilan aujourd’hui ? 1/5 de la population tibétaine tuée et l’on pourrait même évoquer l’existence d’un génocide. Après tout, pourquoi les tibétains n’auraient-ils pas le droit à cette indépendance tant voulue ?

Enjeu stratégique, le Tibet est la cruelle victime de la loi du plus fort, qui a finalement toujours guidée les pas de tout dirigeant politique ( si si , regardez le cas de la Crimée qui revient dans le giron de la Russie). La Chine a voulu s’approprier cet empire, originellement sous la coupe d’un pouvoir mi séculier, mi régulier. Le Tibet, c’est aussi une position très sensible d’un point de vue géo-stratégique, frontière avec le Népal et l’Inde mais aussi d’accès à l’eau avec la chaine montagneuse que domine l’Himalaya.

La Chine a également permis à une « région » de bénéficier de progrès non négligeables notamment en terme d’hygiène, d’espérance de vie, d’éducation ou de développement économique. Mais ça, on n’en entend jamais parler…. . Ceux qui sont allés dans les bleds paumés du Tibet (zone historique ou non), vous dirons à quel point ce peuple de nomade est loin d’avoir une hygiène de vie qui pousse à la prospérité d’un peuple qui cherche pourtant à s’autodéterminer.

La Chine a surtout mis fin à un système proche de nos anciens systèmes féodaux : avec un clergé tout puissant, fondant son pouvoir sur la toute puissance de la foi bouddhiste insufflée auprès d’une population pieuse. Bouddhisme, que son fondateur Siddhārtha Gautama dit « Shākyamuni » a toujours voulu loin de l’exercice du pouvoir ou de toute utilisation politique… . Et à ce titre, un Dalaï-lama prompt à utiliser ce ressort politique pour faire avancer sa cause (noble de part le fait) quitte à ne pas condamner (voire inciter ? « Voyons, vous voyez le mal partout! ») les immolations à répétition de tibétains, désespérés par le comportement désinvolte et irrespectueux du pouvoir chinois en place (ça peut se comprendre aussi). Sauf que si je me souviens bien, le suicide (qu’importe la raison) est particulièrement mal vu par la doctrine bouddhiste car réintégrant inéluctablement la personne dans le cycle infernal des réincarnations (la loi du Karma), souvent inférieures à celle de la condition d’être humain. En tant qu’autorité religieuse avant tout, le Dalaï-lama n’aurait-il donc pas le devoir de se prononcer sur ce point plutôt que celui de la politique interne à la région ?

Maintenant, à chacun à se forger son opinion sur une problématique aussi complexe qu’épineuse que le Tibet. Mon souhait ? Avoir le droit d’exprimer ce point de vue sans avoir à subir opprobres des défenseurs de la cause, qui me demanderont de justifier mon point de vue scientifiquement, historiquement voire géologiquement (tant qu’à faire) ligne pas ligne, alors que eux ne s’en donnent même pas la peine, surfant sur la vague favorable du sentiment « pro-tibétain ».

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Le Xinjiang et autres régions autonomes.

La problématique est assez similaire à celle du Tibet, et je ne vais pas en rajouter une couche. Il est clair que la question et plus stratégique que nationaliste. Quand vous conversez avec les chinois, les gens du Xinjiang sont … « les habitants du Xinjiang » (新疆人), ce ne sont pas des chinois au sens, de la minorité Han. Et histoire de s’assurer une certaine homogénéité ethnique, le gouvernement chinois a tôt fait d’inciter aux migrations internes pour assurer un mélange entre Han et populations Ouïghours, Tadjik et autres turcophones.

Et c’est vrai que quand vous croisez des personnes issues de cette région, on a du mal à croire qu’elles sont chinoises (au même titre ?) que les autres. Mais c’est le cas. Pourquoi ? Comme pour le Tibet, région stratégique et hautement pétrolifère, la Chine fait preuve de ce qui semble avoir toujours animé sa façon d’être, et ce, jusqu’au plus profond de sa population : le pragmatisme. Certains me répondront « cynisme »…il y en a un peu, mais c’est ainsi ; et je pense qu’il faut se sortir de cette idée complètement bisounours du monde dans lequel on vit. Les Chinois agissent ainsi mais c’est surtout les dirigeants de tout pays qui agissent de cette manière : appelez cela pragmatisme , cynisme, on en revient au même « Qu’est ce qui est bon pour moi et dont je peux prendre possession ? ».

La région du Xinjiang, tout comme d’autres régions, est dite « autonome ». Et face à une telle autonomie (de façade ?), on pourrait s’interroger aussi sur la raison pour laquelle la Chine ne laisse pas le Xinjiang voler de ses propres ailes, tout en nouant un partenariat privilégié. L’intégrité du territoire est surement la cause principale : si le pouvoir lâche le Xinjiang, c’est la Mongolie Intérieure, le Ningxia, le Tibet, Hong Kong, Taïwan qui feront immédiatement sécession …vous voyez la situation ? La Chine n’est pas folle car elle sait aussi que si elle lâche cette région, les Russes y jetteront immédiatement leur dévolu par l’entremise du Kazakhstan (inféodé au pouvoir de Moscou). La situation serait-elle vraiment meilleure . Finalement la question serait « A qui re-appartiendrait le Xinjiang ou « Turkestan Oriental  [sic] ?». Dans cette optique, il est certain que la Chine ne s’en séparera pas de sitôt…et c’est peut être mieux ainsi (même si je suis le premier à dire que la politique menée sur place est loin d’être « optimale », pas mal l’euphémisme, hein ?!)

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Lavage de cerveau ou pas ?

Lavage de cerveau ?

Voilà ce que l’on serait tenté de me répondre eu égard à mes positions que l’on pourrait placer sur l’échiquier politique chinois comme « nationalistes ».

Tout d’abord je tiens à repréciser l’amour que je porte pour ce pays, porte avant tout sur le Pays, et non son pouvoir ou son régime politique. J’y vis depuis 1 an et demi et ce n’est que le début. Je serais bien mal venu de ramener ma fraise sur la politique en Chine (bon allez, un peu quoi!) car ce n’est pas le but de mon voyage. Je serais étonné que les gens qui s’installent en France par exemple, se gargarisent à outrance de notre jeu politique. N’est ce pas le cadre de vie (certes réglé par la politique, mais pas seulement), les infrastructures, le patrimoine qui attirent les étrangers à s’installer en France, plus que savoir si c’est l’UMP ou le PS qui a envoyé son candidat à la présidentielle ?

Je vais tous les jours à l’université pour étudier le chinois, et je n’ai jamais eu à subir (sauf en histoire ce semestre) un quelconque discours de propagande pro gouvernemental. J’étudie tout simplement la langue. Et pour apprendre le chinois, on ne nous fait pas réciter le petit livre rouge ; bien au contraire, l’apprentissage passe souvent par de nombreuses expressions bien antérieures au parti communiste. Mencius et Confucius sont plus abondamment cités que Mao Zi Dong.

Mes cours de culture chinoise ne traitent que de la partie antérieure à la République Communiste, donc bien malin celui qui arriverait à démontrer un quelconque lavage de cerveau. Et je crois honnêtement que l’on cherche à tout prix à nous éloigner de l’information relative à cette période de la Chine : cela permet d’éviter le débat je suppose.

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Lavage de cerveau!

Finalement, peut être que le lavage de cerveau est plus insidieux que cela. Voyons ça : je ne regarde pas les news officielles, je n’écoute pas la musique chinoise, je ne discute jamais politique avec mon entourage chinois, je flâne en permanence sur twitter pour dégoter l’information censurée en Chine… . Mais alors d’où viendrait ce supposé lavage de cerveau ?

Après tout, le fait d’habiter dans un nouveau pays, s’adapter aux mœurs et coutumes, s’adapter au niveau de vie quotidien, découvrir le pays comme nouvelle terre d’accueil, n’est ce pas ça, le meilleur lavage de cerveau ? Pourrais-je blâmer les occidentaux qui s’installent et apprennent le chinois à Taïwan et qui me disent ensuite que Taïwan n’est pas la Chine ? Bien sur que non! Peut-être que si j’avais adopté une démarche identique, j’adopterais un point de vue similaire. Mais mon projet de vie m’ayant transporté en Chine continentale, je ressens évidemment les choses différemment et tiens à faire part de mon opinion, forcément divergente.

Donc oui, tous les matins et tous les soirs, je lave mon cerveau avec l’expérience du quotidien de la Chine, en y ajoutant l’adoucissant que sont mes voyages en Chine, à discuter avec les jeunes et les moins jeunes, dans les villes comme dans les villages, dans les restaurants miteux comme dans les restaurants de luxe (c’est plus rare déjà…-_-). Et c’est avec ce cerveau fraichement « nettoyé » que j’ai envie de dire à quel point je suis très remonté par le prisme au travers duquel on se contente de parler de la Chine.

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Quel prisme pour parler de la Chine ?

 

L’inévitable prisme des Droits de l’Homme.
Si tu n’as jamais parlé de la Chine en évoquant le problème des droits de l’Homme…t’as râté ta vie! Voilà comment je pourrais résumer le spectre analytique des conversations qui traitent de près comme de loin, de la Chine. C’est un peu le « point Droit de l’Homme ». Lors d’une discussion sur la Chine, ça revient toujours sur le tapis. Même si tu parles simplement de la beauté des paysages, des racines culturelles de tel ou tel dicton, ..PAF! Y’ a un moment, ton interlocuteur occidental te sortira un truc du genre « Mais sinon tu peux t’exprimer librement ? », « Quand même les droits de l’Homme en Chine » etc. C’est AU-TO-MA-TIQUE!

Alors oui, il faut en parler c’est certain, c’est même évident. Car oui, c’est un problème important en Chine. Certaines libertés fondamentales sont réprimées, certaines minorités sont brimées etc. Qu’il faut que la Chine procède à de considérables progrès sur le sujet ? Entièrement d’accord, c’est même vital dirais-je. Mais de là à en parler à toutes les sauces ?

Que les journalistes en traitent en large et en travers, je le conçois, c’est leur boulot mine de rien, et ça ne doit pas être des plus évident en Chine. Mais de là à ramener la Chine sur cette seule problématique, est-ce bien sérieux ? La Chine n’est-elle que le pays des problèmes ? Problèmes auxquels de nombreuses associations (occidentales pour la plupart) se sentent investis de placarder sur tous les fronts, quitte à blâmer un chef d’État pour ne pas avoir PUBLIQUEMENT sermonner le Président chinois sur la question des Droits de l’Homme (alors que ce problème pourrait peut être plus efficacement discuté en privé.). Mais non, la quête de l’image forte prédomine ; il faut du symbolique en montrant ses muscles devant la délégation chinoise, quitte à lui faire perdre la face (honte suprême en Chine). Conséquences ? On fait ensuite la politique de la serpillère pendant 3 ans, en faisant l’aumône de 2-3 contrats avec la Chine et en attendant, la question des Droits de l’Homme n’a pas plus avancée.

Est ce que l’on parle du massacre des Indiens d’Amérique chaque fois qu’un Président américain vient faire une visite en France? Est ce que l’on sermonne systématiquement et publiquement le Premier Ministre indien pour l’existence « de fait » des castes en Inde ? Pourquoi se focalise-t-on autant sur la Chine (et aussi la Russie un peu) ? Est ce que l’on critique le gouvernement japonais pour les crimes atroces commis lors de l’invasion de la partie orientale de la Chine et que ce gouvernement peine encore à reconnaître ?

Parler de la Chine, pas de la politique chinoise.
Peut-on parler de la Chine sans nécessairement évoquer son régime politique actuel et ce, sans tomber dans la complaisance et le gnangnan ? Je pense que oui et c’est ce que j’essaie de démontrer dans chacun des posts de mon blog. La Chine est riche d’une histoire plusieurs fois millénaire, d’une gastronomie aussi variée voire plus que la gastronomie française, de paysages oscillant entre le désert de Gobi prompt à la contemplation et le printemps éternel dans le Yunnan.

Les voyages m’ont permis de découvrir la culture populaire via ses dictons, ses coutumes lors des différentes étapes de la vie (mariage, naissance…). Ouvrir les yeux sur la Chine, c’est aussi accepter d’y ouvrir son cœur tout autant que sa raison, et pas seulement celle-ci. Pourquoi parler de tout cela serait-il secondaire par rapport aux seules enjeux politiques ? J’oserai même dire que ces enjeux devraient passer au second plan car contemporains à cette diversité patrimoniale chinoise. On peut parler de la Chine sans tomber dans la guimauve mais en soulignant d’autres aspects de la beauté de ce pays, et pas seulement les méfaits d’une politique même pas vieille de 100 ans.

La France et l’Europe se sont-elles faites en 50 ans ? La France n’est-elle pas retombée dans un système d’Empire après une Révolution Française qui n’a même pas duré 20 ans ? La Révolution Française était-elle si vertueuse que l’on veut bien nous le faire croire, là où le pouvoir a été arraché à la noblesse pour mieux le donner à la bourgeoisie, le Tiers-Etat restant ce qu’il est : au bas de l’échelle ? Pourquoi estimer notre système institutionnel le mieux à même de réguler notre mode de vie, là où l’Orient et l’Occident divergent grandement sur la conception du monde, et ce, depuis des centaines années ?

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Conclusion

Voilà, j’ai vidé mon sac! C’est grotesque, caricatural et certainement mal informé mais j’ai dit ce que j’avais sur le cœur. Certains spécialistes n’y trouveront qu’un tissu de bêtises, d’inepties, d’énormités ou de fautes historiques etc…. Et bien à ce titre, je leur demande de nourrir ce débat, car je suis ouvert à tout avis. Il n’y a que les cons qui ne changent pas d’avis et je ne demande que ça, à me sentir moins con 😉 Merci d’avoir pris le temps de lire cette petite tribune et en espérant avoir réussi, à défaut de vous convaincre, à vous faire comprendre mon point de vue

Un grand remerciement à ma très chère Sarah JACOB pour l’idée du titre de la tribune…le reste, c’est moi!! (hé toc!)

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1 an et demi à étudier le chinois, et ce n’est pas fini…

Depuis septembre 2012, l’étude du chinois accapare pour ainsi dire 100% de mon temps. Vivre en Chine, c’est vivre la langue  chinoise, la seule capable de véhiculer la richesse de la culture et des traditions chinoises. C’est aussi la seule dans laquelle les chinois daignent s’exprimer quand ce n’est pas pour se réfugier derrière leur patois local : exit l’anglais et autres langues « internationales », ça ne vous sera qu’une d’un très faible utilité, mais ça, je l’ai déjà expliqué plus d’une fois ici et ici.

Je reste toujours aussi interdit quand je rencontre des expatriés, notamment à 西安 (Xi’an), qui après certaines années sur place ne pètent toujours pas un mot de chinois. Quel gâchis! Je m’interroge vraiment sur la motivation de ces personnes qui débarquent en Chine soit en ayant l’intention d’apprendre le chinois (mais abandonnent au bout d’un mois, face à l’ampleur de la tâche), soit qui ne s’y consacrent même pas, si ce n’est pour apprendre à dire « Bonjour » et « Au revoir ».

L’apprentissage du chinois est une histoire de méthode, et chacun a forcément la sienne…à condition encore d’y travailler. S’il est vrai que l’on peut rapidement se retrouver confronté à un mur, tant le chinois est une langue sans le moindre point commun avec nos langues indo-européennes (encore que…), votre volonté à vouloir demeurer dans ce pays et à chercher à comprendre ses habitants, ses us et coutumes, son histoire, déterminera votre aptitude à progresser en chinois. Et je mets de côté les expatriés qui côtoient les chinois plus ou moins anglophones : la langue de Shakespeare ne permet pas de comprendre toute la symbolique et les raffinements du chinois. De plus, ce sont souvent des chinois trop heureux de chercher à se faire des amis européens et qui auront rarement le réflexe de vous parler de la Chine dans ses aspects les plus « basiques« , les plus « pittoresque« , par peur de provoquer le désintérêt de certains expatriés clairement hypnotisés par l’exotisme « clean » chinois.

Mais revenons en à l’étude du chinois.

 

Sonnez le tocsin, c’est la rentrée du 2nd semestre

Comme à chaque début de semestre, nous prenons connaissances de l’emploi du temps. Sachant que j’ai commencé au niveau 2 (sur 8), me voilà propulsé au niveau 5 (五班 – Wu Ban) après 1 an et demi de cours intensifs. Et ce semestre s’annonce plein de changement par rapport aux précédentes rentrées.

On passe désormais de 20h à 24h de cours par semaine dont 4 heures sont dispensées en après midi. La part des cours de pure langue diminue une nouvelle fois pour faire place à des cours culturels ou plus « élaborés ». Par exemple : exit le cours de 听力 (Ting Li – Ecoute intensive). Maintenant, on estime que le niveau atteint en chinois est suffisant pour se passer clairement d’un cours strictement dédié à l’écoute.

Le cours de 精读 (Jing Du – Lecture intensive / Cours de synthèse) reste à 6h par semaine et reste le cours le plus important et qui permet de vraiment bien progresser en chinois. A compter du niveau 5, la grammaire n’est que très peu abordée en raison de son poids bien moindre dans la langue chinoise qu’elle ne l’est en français. Tout est question d’enrichissement de vocabulaire et de son utilisation.

Le cours de 口语 (Kou Yu – Oral) reste à 4h comme le semestre dernier et le cours de 写作 (Xie Zuo – Écriture) reste à 2h semaines (et c’est toujours aussi soporifique d’ailleurs).

Bref, rien de bien passionnant à première vue. Mais il reste donc 12h de cours qui ne sont pas plus en rapport direct avec la langue chinoise (en comparaison aux rentrées dernières)…vraiment aucun rapport ?

 

Le chinois comme les étudiants chinois et en chinois …tu étudieras.

La particularité de notre institut de langue chinoise est qu’il sert également de centre de formation pour les étudiants chinois cherchant à devenir professeurs de chinois à leur tour. Professeur de chinois s’entend aussi bien comme un prof de chinois pour les chinois (comme nos professeurs de français au collège, lycée) que pour les étrangers (l’équivalent de la matière Français Langue Etrangère – FLE). C’est aussi pour cela que j’avais choisi cette université, car elle est réputée pour son centre de formation des professeurs à l’enseignement du chinois sous tous ses aspects… Et les aspects sont forts nombreux comme le dévoile le planning de ce semestre.

 

Cours de lecture intensive de journaux (报刊阅读 – Bao Kan Yue Du) – 2h/semaine

L’intitulé parle de lui-même : cours de lecture de coupures de presse avec analyse du vocabulaire dédié et de certaines tournures grammaticales récurrentes. La semaine dernière, le professeur a préféré perdre mettre à profit les 2 premières heures de cours afin que nous nous présentions tous mutuellement…alors que nous nous connaissons déjà tous pour la plupart…je sens que le professeur me gonfle déjà…. . C’est d’ailleurs assez dommage étant donné que le contenu de l’ouvrage semble vraiment très intéressant et utile. Nous verrons bien demain.

 

Le cours de chinois moderne (现代汉语 – Xian Dai Han Yu) 2h/semaine

Voilà le cours que je ne vais pas aimer! Après déjà 4h à essayer de comprendre le but ultime du cours, je pense avoir déjà laissé tomber. Il s’agit en fait d’un cours à la croisée de la phonétique et de la linguistique pure. Les timbres, les sons, la structure des syllabes. Parfaitement indigeste, même si cela avait été enseigné en français d’ailleurs! Je me rendrais toujours en cours mais honnêtement, en tant qu’auditeur passif. Dommage car les 2 premières heures laissaient entrevoir un contenu plus intéressant et moins aride, vu que le professeur nous avait présenté les différentes sonorités des dialectes chinois.

Cours d’histoire ancienne de Chine (中国古代历史 – Zhong Guo Gu Dai Li Shi) 2h/semaine

Cours dispensé par notre professeur d’histoire de l’année dernière. Sauf que là, le cours est en chinois et l’on commence au temps de la préhistoire chinoise jusqu’en 1840. Le professeur a au moins le mérite d’avoir une locution claire et compréhensible et d’ étayer son cours avec une rétroprojection, ce qui rend la compréhension bien moins difficile. Un de mes cours préféré.

Le cours de « Écoute, observation et conversation » (高级视听说 – Gao Ji Shi Ting Shuo) 2h/semaine

Petit aperçu de ce cours avait été fait au semestre dernier. La trame de base est la suivante : visionnage d’un dessin animé ou d’un passage de film puis on discute de ce que l’on a vu avec la classe. D’apparence trivial, le semestre dernier, cette matière s’est révélée être un pur calvaire : professeur démotivant et idiot, dessins animés intéressants mais tous muets, vocabulaire étudié extrêmement compliqué et inutilisable au quotidien et enfin, un livre pourri! Donc ma participation à ce cours pour ce semestre était pleine de préjugés. Vite envolés avec un professeur dynamique, un livre bien ficelé avec des rappels grammaticaux et surtout une approche « utilisable au quotidien » des structures et du lexique. C’est également un de mes cours préféré. Les dessins animés en question ont été élaborés expressément pour les apprenants en chinois et permettent donc également de comprendre certains pan de la culture populaire chinoise. Également un de mes cours préférés.

Le cours de culture des caractères chinois (汉字文化 – Han Zi Wen Hua) 2h/semaine

Voici mon cours préféré et certainement le plus compliqué. Intéressant parce que grâce à ce cours, on retrace l’histoire de l’écriture et de l’élaboration de chaque sinogramme (par famille). Formes évoluant au travers des siècles, voire des millénaires, avec des changements de styles aux noms bien particuliers (chez nous on parlerait de l’écriture gothique etc…). Être attentif à ce cours, c’est aussi comprendre tout le cheminement de pensée de la langue chinoise mais aussi la culture chinoise. Ce cours illustre parfaitement bien mon propos qu’en à l’apprentissage de cette langue. Comprendre la Chine c’est d’abord apprendre à la parler et ainsi en découvrir les secrets historiques et culturels ; pourquoi passer à côté d’une telle aventure ?

Ce cours est aussi le plus difficile car il nous confronte à un pan culturel qui n’est pas évident pour les occidentaux. Ajoutez à cela que le cours est enseigné dans un chinois plutôt académique. Au moins le professeur est motivé et tente d’être le plus pédagogique possible même si ce n’est pas évident.

Le cours de géographie (中国地理 – Zhong Guo Di Li) 2h/semaine

Tout est dans l’intitulé du cours, j’aurais du mal à digresser dessus hormis le fait que ce cours recoupe également quelques éléments de culture chinoise. Le professeur est de bonne volonté mais relativement soporifique et se contente de nous faire lire le livre dont la structure éditoriale me paraît très bizarre : on prend les 23 régions chinoises et autres districts autonomes puis pour chacun, on lui dédit un chapitre qui résume son histoire, sa géographie, ses lieux remarquables, ses spécialités culinaires et le tempérament de ses habitants….un catalogue de banalités plus qu’un vrai livre d’étude géographique…Bref, je n’exclus pas pour autant d’y apprendre quelque chose mais j’aurais plus vite fait en lisant l’ouvrage par moi même.

Voilà donc mon programme (fort chargé) pour ce semestre….mais je m’en sortirai ^^

Le nouvel an chinois vu de l’intérieur II : la ville de十堰 (Shiyan – 湖北)

Après un départ depuis Xi’an, moins mouvementé que je ne le pensais, je suis donc arrivé le 24 janvier 2014 dans la ville de 十堰 (dans la région du 湖北 – Hubei). Accueilli le soir même par la famille de mon ami 盼盼 (Panpan), beuverie et grande ripaille étaient au rendez-vous.

Le lendemain, histoire de connaitre un peu les recoins de la ville de 十堰 (Shiyan), direction le musée qui lui est dédié. Entrée gratuite sur présentation d’une pièce d’identité.

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Peu de visiteurs et contenu assez basique puisque l’on remonte l’histoire jusqu’à la préhistoire avec reconstitution de dinosaures et autres homo-erectus. Plus intéressant, la présence d’objets de la vie quotidienne notamment de la dynastie 清 (Qing). On apprend également l’importance des lacs d’eau douce dans la région du 湖北 dont les ressources sont directement transportées jusqu’à Pékin à l’aide de pipeline. L’entreprise 东风 ( Dong Feng – entreprise notamment associée à PSA et Citroën) est particulièrement importante car étant une entreprise originaire de la région et grande pourvoyeuse d’emplois.

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Après cette courte visite matinale, c’est déjà l’heure de manger (11h30…..no comment…), et nous nous rendons au pas de course chez les parents de mon ami pour manger. Un peu comme le diner de la veille, on n’est pas déçu par la pitance, dont l’abondance tranche résolument avec la modestie de l’habitat. Mais qu’importe, je n’en n’ai cure et remercie chaque jour ces gens pour leur gentillesse et leur générosité à mon égard, mille fois au dessus de quelconques préoccupations matérielles.

Service de l'alcool de canne à sucre, directement au jerrican!

Service de l’alcool de canne à sucre, directement au jerrican!

Une collation en toute simplicité, composée d’une soupe de lard et des petits poissons frits en plus de l’ordinaire 土豆丝 (Tu Dou Si – filaments de pomme de terre sautés) et des brocolis sauce soja. La fin du repas (généralement) se termine soit par un bol de riz ou un bol de nouille afin d’y ajouter les restants des assiettes, accommodant ainsi la fin du repas…pfiouu!

Repos de court instant, direction une petite gare routière afin de nous rendre dans une  banlieue de la ville. Là se trouve un petit « temple » ou plutôt un jardinet en hauteur mais bien à l’abri du tourment urbain. Entrée également libre, nous grimpons les quelques escaliers pour admirer les jardins avoisinants et hauteurs de cette banlieue.

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Visite également très rapide car hormis les quelques arbres en fleurs (magnifiques de surcroit), il n’y pas grand chose à contempler. Nous nous dirigeons à nouveau vers la gare routière pour rentrer en centre ville (6Y le ticket) et j’aperçois ce qui fait de la Chine une terrible terre de contraste, à mi chemin entre cet urbanisme déshumanisé et son passé agraire, paysan entre très présent. Cette dernière image sera bien celle qui résumera le mieux ma journée du 25 janvier 2014 dans les faubourgs de 十堰 (Shiyan). Étonnant mais pas misérable pour autant, car les chinois ont toujours cette dignité à fleur de peau qui font qu’ils ne se sentent jamais misérables face à une précarité parfois extrême. Pour exemple, les parents de mon ami 盼盼 (Panpan) possèdent et vivent dans un immeuble de 3 étages qui serait considéré comme particulièrement insalubre en Europe (fils électriques en bataille, isolation inexistante, WC « roots » en extérieur, béton craquelé et cuisine peu aérée etc). Et pourtant, ces personnes ne se sentent en rien « défavorisée » ni comme habitant un habitat particulièrement précaire ; un manque de confort évident tout au plus.Du moins, c’est l’impression que j’en ai eu, toujours confronté à cet esprit qui semble animer tous les chinois : VIVRE . (活着 – Huo Zhe).

Époustouflant à mes yeux.

Époustouflant à mes yeux.

Les aventures sont loin d’être terminées ; prochain rendez vous, dans le village natal des parents de mon ami :).

Petites digressions sur l’étude du chinois en Chine et au quotidien

Voilà plus d’un an que je suis à 西安 (Xi’an) en Chine, pour étudier le chinois (original…) et y poursuivre ma simple existence. L’apprentissage de la langue est donc ma préoccupation majeure quotidienne : elle ne me quitte et est une réalité de tous les instants. En Chine, seule la langue chinoise compte et rares sont les interlocuteurs capables de tenir une conversation en anglais (je ne vous parle même pas du français…) tout en étant intéressant et intellectuellement stimulant. On en revient toujours à parler chinois. Mais voilà, brisons immédiatement un tabou : après 1 d’apprentissage sérieux, je suis très très loin de maitriser la langue de Confucius aussi frustrant que cela puisse paraître.

En disant cela, j’en étonnerais quelques uns, persuadés qu’en restant dans un pays étranger, à parler la langue du « peuple » 24h/24h, on devient forcément bilingue. Je serais tenté de dire que cela marche surement avec des langues proches de notre langue maternelle (et encore) tel l’espagnol, l’italien, l’anglais etc. Mais pour le chinois (et ça vaut aussi pour le coréen, l’arabe, le japonais…), c’est loin d’être le cas, tant les différences de structuration du langage sont énormes.

Bien sur, après 1 an d’apprentissage du chinois, si je fais la comparaison avec mon arrivée en août 2012, c’est le jour et la nuit en terme d’aptitude à communiquer en chinois. Mais voilà, le chinois fait parti de ces langues (comme tant d’autres je suppose) qui provoquent une forme d’insatisfaction permanente quand à notre aptitude à le parler, à la comprendre, à le lire. Et le temps passé à en assimiler toutes les arcanes est gigantesques pour des progrès qui nous paraissent tellement minimes, voire négligeables. On se croirait confronté au tonneau des Danaïdes

Me concernant, j’ai listé les 3 principaux « obstacles » qui me donnent cette impression permanente que je ne maitriserais jamais (je mets au conditionnel, histoire de ne pas passer pour un désespéré^^) la langue chinoise. Car maitriser une langue étrangère, c’est aussi comprendre sa construction, ses ressorts sémantiques, sa logique grammaticale ou lexicale, les raisons de la formation de tel ou tel mot, voire expression. Et c’est d’autant plus complexe dans une langue aussi différente que le chinois.

Langue parlée, langue écrite, langue ancienne : 口语 书面语 古代汉语 (Kou Yu – Shu Mian Yu – Gu Dai Han Yu)

Comment toutes les langues, le chinois distingue savamment les formes du langage dit « parlé » (utilisé dans 70%-80% des situations), du langage « écrit » (que l’on retrouve dans les journaux, les textes en tout genre, mais aussi dans le cas de conversations plus « relevées ») et du langage « ancien » (en comparaison, le « vieux français »).

  • Le 口语 ou le langage de tous les jours

Pour ce qui est d’appréhender le langage du quotidien, le langage du « peuple » (老百姓 – Lao Bai Xing – « les cent vieux noms »), pas de problème : c’est l’utilisation au quotidien du chinois, avec les professeurs, les commerçants, les camarades de classe, l’administration. Cette capacité à utiliser le langage parlé s’accroit au fur et à mesure que l’on converse avec les autochtones et que l’on apprend les interminables listes de vocabulaire. Là où ça se corse, c’est quand les autochtones en question tombent dans leur travers préféré : l’utilisation du chinois dialectal.

En effet, la Chine regorge de multiples dialectes locaux plus ou moins (plutôt moins que plus parfois) proches du 普通话 (Pu Tong Hua), le chinois officiel. Et il s’avère que les locaux ont une tendance assez automatique à utiliser leur propre dialecte pour entamer une conversation, voire la continuer, même si vous êtes un 老外 (Lao Wai – étranger). Ça peut s’avérer rageant, dans ces circonstances, d’essayer d’imposer votre chinois bien policé, quand votre interlocuteur ne semble pas faire l’effort de s’y plier. D’un autre côté, parfois cela vous permet d’être confronté à des situations « indirectement » gratifiantes. Par exemple, la semaine dernière je suis allé acheter 2-3 petites choses dans l’échoppe en face de mon immeuble. Le vendeur m’a complimenté sur mon chinois en me disant que mon chinois officiel était bien meilleur que le sien. Ça ne mange pas de pain, mais ce genre de petites gratifications fait beaucoup de bien au moral.

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  • Le 书面语 ou langage « des livres »

Voilà une facette du chinois qui m’interpelle pas mal de fois quand je suis en classe. En effet, plus que le français, il y’ a bien un chinois « littéral » voire « littéraire » que je n’ai pas l’impression de distinguer aussi nettement en français. Bien sur, nous parlons en France de langage « soutenu » avec son lexique adapté mais la frontière entre les 2 types de facette linguistique me parait bien plus floue (surement dû au fait que le français est ma langue maternelle). Mais je reste étonné par la propension qu’ont nos professeurs à nous indiquer si tel ou tel mot est du « 口语 » ou du « 书面语 » . Si bien que lorsque vous tentez d’utiliser à l’oral certaines tournures dites « littéraires », vous êtes repris par votre professeur. Comme si chaque mot avait nécessairement son pendant littéraire et son pendant oral ; chose que je n’ai pas l’impression de retrouver en français (mais je me trompe surement aux yeux des linguistes).

Ajoutez à cela une multitude de synonymes dont les subtilités sont parfois aussi improbables qu’obscures, et vous vous retrouvez dans une sacrée mayonnaise au moment de vous adresser à votre interlocuteur, faisant tournoyez en symphonie de mots, tout votre vocabulaire, à la recherche du terme le plus approprié.

La subtilité dans la distinction de chaque synonyme se trouve aussi dans la qualité de votre interlocuteur, l’effet caste sociale se ressentant très clairement. Certains mots sont en ce sens utilisés strictement dans le cadre de relations verticales (subordonnant-subordonné). Par exemple: le mot 容许 (Rong Xu) signifie « permettre, autoriser, donner son accord pour » quelque soient les circonstances. Par contre, votre chef utilisera le terme 允许 (Yun Xu), qui veut dire strictement la même chose, mais dans cette fois-ci dans un cadre de hiérarchie descendante. Et ce mot sera plus catégorisé dans l’aspect 书面语 que le langage « parlé » stricto-sensu .

  • Le 古代汉语 ou chinois ancien

Je suis moins expert dans ce domaine vu que mes cours en la matière ne débuteront que le semestre prochain. Grâce aux explications de mon amie Sarah, j’ai pu en tirer quelques enseignements qui n’annoncent rien de bon quant à la facilité de cette option au semestre prochain.

En « vieux chinois », l’expression orale se faisait notamment par des mots mono-syllabiques, là où le chinois moderne tend vers un vocabulaire à doubles syllabes. De plus, certains mots ont évolué quand à leur sens premier et qui en chinois moderne, signifient totalement autre chose. Par exemple, le terme 温 (Wen) avait pour signification première « réviser, revoir » et été utilisé comme tel par Confucius (孔子 – Kong Zi). Désormais ce mot veut dire « doux, chaud » et est employé pour former les mots tels que 温度 (wen Du – température), 温顺 (Wen Shun – doux, docile), 温柔 (Wen Rou – tendre, doux).

Enfin, le vieux chinois a la fâcheuse manie d’économiser l’emploi de mots, de sinogrammes tout en maximisant leur sens, leur signification. Si bien qu’avec 4 sinogrammes, en traduction, cela vous donne carrément une phrase entière. Ce qui me permet de faire la transition avec les expressions chinoises, 2e obstacle.

成语 (Cheng Yu) 俗语 (Su Yu) et 谚语 (Yan Yu) : quand le chinois est véhiculé par ses expressions populaires

Voilà ce que j’appellerais mon cauchemars à proprement parlé et cela ne va pas s’arranger avec la difficulté croissante des textes que j’étudie, promptes à employer expressions, dictons et autres sagesses populaires à tour de bras.

Malgré une relative pauvreté en terme de phonèmes et diphtongues , le chinois se veut une langue très poétique quand il s’agit d’illustrer un propos, une situation ou un état de fait. Là où la beauté d’un discours en français peut se révéler au travers de la richesse musicale, de la sonorité du phrasé, la langue chinoise privilégie une certaine harmonie, un certain équilibre dans la phrase et surtout, l’emploi d’expressions pléthoriques. Ce qui me donne une réelle impression d’être confronté en permanence à d’innombrables expressions dont je ne saisis pas bien le sens notamment en l’absence d’une réelle traduction tant en français qu’en anglais (parfois même traduction erronée).

Car comprendre et assimiler les expressions en chinois revient à devoir se pencher sur l’historique de leurs formations et mais aussi à comprendre les ressorts culturels et historiques qui animent l’expression. Et ça, je n’y arrive tout simplement pas étant donné que je n’arrive pas à traduire « correctement » 80% des expressions auxquelles je suis confrontés. Le mieux est encore de se le faire expliquer en chinois, mais même sur ce point, on a l’automatisme de vouloir à tout prix mettre une traduction nette et sans bavure pour assimiler la dite expression…ce qui s’avère 9 fois sur 10 être un fiasco.

Prenons un exemple facile et typique dans sa structure (4 sinogrammes) : 入乡随俗 (Ru Xiang Sui Su), ou « A Rome fait comme les Romains« . Il s’agit de mon expression favorite tant par sa facilité d’assimilation, que par son actualité. En effet, c’est bien la 1er leçon à suivre quand on arrive en Chine, « faire comme les chinois » quitte à pousser à l’extrême ce raisonnement, en reproduisant consciemment leurs travers dans la vie quotidienne ; ce que je ne me gène absolument pas de faire (exemple : jouer des coudes pour rentrer dans un bus, ne pas faire la queue à un guichet, parler fort, fumer n’importe où etc…).

Classe!

Classe!

Mais d’autres expressions, tant par les sinogrammes qui la composent, que par le sens profonds qu’elles revêtent , rendent l’exercice de compréhension ET DONC d’utilisation beaucoup ardu. Et pourtant, il est assez impératif de savoir utiliser ces expressions et autres adages tans les chinois en usent (et en abusent!), aussi bien les jeunes que les vieux chinois. Combien de fois je me suis entendu dire par mes amis chinois, demander à leur interlocuteur de reformuler leur phrase pour cause d’utilisation excessive de 成语, car ils savaient pertinemment qu’ils m’avaient perdu en pleine conversation.

Ma difficulté à appréhender cette typologie de discours, revient aussi au fait que je n’ai pas l’impression que nous utilisons autant d’expressions en français. Nous utilisons en effet beaucoup de 俗语 (Su Yu) comme « Pas de quoi fouetter un chat » ou encore « Parler l’anglais comme une vache espagnole« , mais pas autant qu’en chinois à mon sens. Je vous avouerai que ce n’est pas tous les jours que je dis « pierre qui roule n’amasse pas mousse« …eh bien les chinois si! Si bien que je me suis braqué et la présence dans un texte du moindre 成语 (Cheng Yu – expression) suffit à me faire décrocher quand bien même celui-ci serait aisé à comprendre ; c’est devenu psychologique.

Autre difficulté à la lecture d’une expression en chinois, il s’agit de l’assemblage des caractères qui la composent. Pris individuellement, ils sont faciles, courants et compréhensibles. Mais vous devinez immédiatement la présence d’un 成语 car leur addition ne suppose pas un résultat « évident » en terme de compréhension. Par exemple : 六亲不认 (Liu Qin Bu Ren) littéralement « 6 proches que je ne connais pas« . Mais la signification exacte est « le fait de refuser d’accorder quelques chose à l’un de ses proches, de ne pas faire de faveur à un proche« . Autre exemple, plus poétique: 死去活来 (Si Qu Huo Lao) littéralement « La mort va, la vie vient« . Mais le sens exact est plutôt « avoir une syncope et revenir à soi » ; cette expression est souvent associée à un verbe pour préciser l’intensité extrême de l’action.

Heu...

Heu…

Entendre, écouter, se tromper : de la difficulté de progresser en 听力

Voici le 3e obstacle qui me prend à la gorge tous les jours et qui s’avère être la source de mon mécontentement permanent sur mon niveau de chinois : la compréhension auditive ou en chinois 听力 (Ting Li).

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Depuis le début de mon apprentissage du chinois, c’est bien le domaine qui me pose le plus de problème. Comme un sentiment de frustration permanente au point que la semaine dernière j’ai quitté un cours de 听力 pendant la pause, fou de rage de ne pas avoir compris un traitre mot du texte à l’étude et sur lequel le professeur venait de m’interroger. Trop de rage de ne pas comprendre 100% des phrases de mon interlocuteur, trop de colère de ne pas comprendre l’entièreté de son propos et de tenter d’en deviner une partie au travers d’autres indices. Combien de fois n’ai-je pas dit « 我明白了 » (Wo Ming Bai Le – J’ai compris) alors que c’était tout l’inverse, afin de ne pas me ridiculiser devant mon interlocuteur ? Mon progrès le plus significatif est de ne plus avoir peur d’écouter mon interlocuteur parler même si je suis à peu près convaincu du résultat final, c’est déjà ça de pris.

La passion que j’ai pour cette langue ne faiblit pas, au contraire et c’est bien ce qui m’aide à tenir au quotidien même si parfois, la fatigue, le stress, l’instabilité provoquent un peu le découragement.

Le fait est qu’à mes yeux, le 听力 (Ting Li – l’écoute) est plus complexe à « entretenir », à développer par rapport aux autres facettes de la langue.

Améliorer sa compréhension écrite ? Il suffit de lire textes sur textes et d’assimiler au fur et à mesure le vocabulaire, les progrès sont visibles rapidement.

Améliorer sa capacité à écrire en chinois ? Dictées à gogo et rédactions à la chaine, y’a pas mieux et ça se ressent vite.

Améliorer ses capacités orales ? Converser sans cesse avec les chinois qui attisés par la curiosité, se feront un plaisir d’être votre interlocuteur.

Améliorer son écoute ? Écouter la musique chinoise (que j’exècre), aller au karaoké (que j’abhorre), écouter la radio, regarder la TV…mais quand vous n’y comprenez rien, c’est vraiment difficile d’y trouver un aspect ludique. Et inévitablement, le niveau stagne, avec cette impression que ça ne peut qu’empirer.

Une des grande difficulté du chinois pour les européens est la faiblesse des phonèmes et l’aspect tonal de cette langue. Si bien que l’on a l’impression que le propos en chinois n’a que peu de richesse sonore, peu de variations, donnant la perception que notre interlocuteur dit la même chose en boucle, le fameux « Tching Tchang Tchong » (avec la bouche pleine!)

Hélas pour cet aspect, pas de solution miracle. Apprendre en continue du nouveau vocabulaire, l’utiliser au maximum et assimiler les idiomes, reste à mes yeux la meilleure technique. Et bien évidemment, regarder la TV et je m’astreins donc à regarder une sitcom un peu daté qui s’appelle 家有儿女 => http://www.verycd.com/entries/505803/ .

Mais comme dirait les autres en France « on ne lâche rien », et je continue un peu comme un chemin de croix à essayer de mieux comprendre ce que l’on me dit même si c’est le parcours du combattant au quotidien. Mais la Chine et le chinois seraient ils si mystérieux s’ils révélaient aussi facilement leurs secrets ? Pas si sur finalement…

Dédicace pour mon père, me reprochant qu’il n’y a pas assez de « fille » sur mon blog…

« Vis ma vie » pendant la Golden Week en Chine (Part II) : 南京

Après ce court épisode sur 上海 (Shanghai), direction la ville de 南京 (Nanjing, également appelé en français « Nankin »). Ville préfecture de la province limitrophe du 江苏 (Jiangsu), 南京 (Nanjing) n’est qu’à 1h30-2h en train rapide. Comparable à 西安 (Xi’an), administrativement parlant, cette ville jouit toutefois d’une plus grande croissance en raison de sa proximité avec la côte et 上海 (Shanghai). Le climat y est aussi plus « agréable » pourvu que l’on apprécie l’atmosphère plus humide car en été, c’est une fournaise comparable à 西安 (Xi’an). Elle borde le fleuve du Yangtzé (长江), et est pourvue d’un lac intérieur. Son apparence se veut résolument plus moderne que Xi’an, même si quand on s’enfonce un peu dans les ruelles ou dans les nouveaux quartiers dit « modernes » (entendre par là : zones tertiaires, zone des industries de pointe…), on pourrait presque se croire dans le 陕西 (Shaanxi). Une des grandes différences avec la ville où j’habite est la propreté : non pas en raison du fait que les chinois de 南京 (Nanjing) sont plus « propres » que ceux de 西安 (Xi’an), mais plutôt par l’absence d’une poussière permanente qui semble s’abattre continuellement sur la ville. Et je dois dire, ça rend l’air beaucoup plus respirable (du moins en apparence).

Allez, en voiture pour 南京 :

Bienvenue à 南京

Bienvenue à 南京

Une fois arrivés et placés, l’hôtel nous informe que la réservation (négociée à l’arrachée la veille)…est annulée! Je vous laisse imaginer la situation en pleine période de vacances nationales : un peu la même situation en plein pont du 15 août sur la Côte d’Azur!

On se démerde finalement pour trouver un hôtel par la simple utilisation de nos Iphone et de la connexion 3G (plutôt bonne dans la ville), et nous voici arrivés à 30min de la gare, en périphérie Nord, plein quartier des affaires ; autant dire « morbide« , sans commerces aux alentours. Ça commence bien! A tout hasard on garde le numéro de téléphone du taxi afin de pouvoir lui demander de venir nous chercher chaque matin pour rejoindre le centre ville.

  • Le Temple de Confucius (南京夫子庙)

Le temps de se reposer et zou, direction…le centre ville dans la demi-heure qui suit! La 1er étape sera la visite du temple de Confucius (南京夫子庙 – Nanjing Fuzi Miao) Tarif : 30Y plein tarif et 15Y sur présentation de la carte étudiante (en Chine). Le ministère du tourisme chinois classe ce lieu avec la note AAAAA (au dessus, c’est classement UNESCO)

Entrée en matière...classique

Entrée en matière…classique

Entrée du temple

Entrée du temple

Hormis le fait qu’il s’agisse d’un énième temple dédié à Confucius (qui a dit « blasé! » ?? Groumph!!), je vous passerai les commentaires de la visite du dit temple avec ses petites cours, des immenses statues et autres autels. Finalement le plus agréable était la succession de petits cours d’eau tout autour, surmontés de ponts typiques de l’architecture chinoise.

J'adore ces petits moments de "quiétude" (alors qu'il y'a 10000 chinois en train de me pousser

J’adore ces petits moments de « quiétude » (alors qu’il y’a 10000 chinois en train de me pousser

Le temple est hélas gâché par les alentours qui sont de véritables allées marchandes. Certaines vendent des produits soit-disant du terroir (alors que j’ai trouvé plein de produits typiques du 山东 – Shandong), d’autres des goodies relatifs aux Jeux Olympiques de la Jeunesse en 2014 à 南京. D’autres encore ne se font pas suer : des souvenirs de toute la Chine et spécialement issus des minorités ethniques. Saupoudrez le tout des classiques échoppes de nourriture, snack et autres Mac Donald, KFC et Starbuck Coffee et vous aurez la définition exacte de tout bon site touristique chinois qui se respecte.

  • Le lac Xuanwu (玄武湖)

Une fois le tour terminé, nous nous dirigeons tranquillement vers le lac intérieur (玄武湖 – XuanWu) de 南京 (Nanjing). Pour nous y rendre, nous empruntons le métro pourvu de 2 lignes, desservant assez bien la ville. Descente à la station 菇楼 (Gu Lou) sur la ligne1.

Entrée du Lac Xuanwu (玄武湖)

Entrée du Lac Xuanwu (玄武湖)

Là aussi un lac assez classique dans une configuration que l’on retrouve dans de nombreuses villes : bassin quasiment séparé en 2 par un très grand ponts stylisé, prompt à la ballade champêtre. Celui de 杭州 (Hang Zhou) reste toutefois le plus joli et le plus agréable. Le site est classé AAAA et l’entrée est gratuite. Reste la possibilité de prendre une petite embarcation en binôme ou en groupe, à voiles pédales ou à vapeur moteur.

Nous avons opté pour le binôme à moteur pour la modique somme de 40Y/1 heure et 100Y de caution.

Nous ne serons pas les seuls à voguer

Nous ne serons pas les seuls à voguer

La journée n’aura pas été de tout repos mais nous l’aurons bien exploité. Le diner s’est fait dans un restaurant occidental, au 30e étage d’une grande tour du centre ville. Au menu : salade niçoise (noyée dans la mayonnaise + sauce américaine), entrecôte purée (délicieuse mais purée froide) et enfin, tiramisu glacé (bourk!). Eh oui, entouré de tant de chinois à la fois, j’ai craqué en me réfugiant dans la nourriture occidentale…et j’en n’ai pas honte! A bientôt pour la suite : la visite de la Montagne pourpre et le mausolée de Sun Ya Tsen.